2011-2012 vues par Daniel Bô, QualiQuanti
Le fondateur de l'institut QualiQuanti croit au développement de la brand culture, du marketing local et des outils réseaux sociaux et mobile dans les études.
Je retiens trois faits principaux : la confirmation de la tendance de la production de contenus par les marques ; le développement du "gender marketing" et de la prise de conscience que les femmes consomment très différemment des hommes et qu’il faut un marketing différencié et enfin la sensibilisation à l’importance d’acheter Français et la question du made in France.
Qu’est-ce qui vous a le plus réjoui ? Le plus "déçu" ?
J’ai été réjoui par quelques lectures de livres tels que "Cultural Strategy", " Etnographic Imagination", "Retailization", "Exit le marketing de masse", "La communication transformative", "Jet Lag" et par la découverte du concept de "performativité" - (Austin, Searle, Butler) avec Raphaël Lellouche. Cette notion de "performativité" rejoint l’importance de la dimension culturelle de la consommation qui participe à l’identité des individus (les consommateurs exploitant les ressources symboliques des marques pour leur construction sociale).
Côté déceptions, je regrette que les agences et les médias n’utilisent pas plus la sémiologie dans leurs travaux de recherche. Une institution comme l’Irep devrait encourager cette approche. Il y a une tendance des études à aller vers ce que les Américains appellent la "brand bureaucracy", un mode de management réductionniste de la marque inspiré du taylorisme, qui freine l’innovation culturelle.
La sortie progressive de nos travaux de recherche sur la brand culture, qui devrait participer à la modernisation de la gestion des marques et à une prise de conscience plus forte du fait que les marques sont des agents culturels. Face à un consommateur, qui est un animal symbolique et qui recherche du sens à travers sa consommation, mes espoirs vont vers la mise en place d'outils qui permettent de développer et d’évaluer cette densification de sens. Mes craintes seraient que des outils de mesure “superficiels” d’efficacité brident ce développement du sens.
Je souhaite par ailleurs travailler sur une histoire des études qualitatives françaises en réunissant quelques fondateurs de ce métier sur l’origine de notre belle profession. Nous sommes dans une activité de pointe, qui mobilise des capacités de culture générale et qui fait de la France un pays majeur sur l’investigation qualitative. Ce retour aux sources devrait nous aider à encore mieux valoriser nos démarches.
En marketing général, je crois en la TV connectée, au marketing local (importance de la présence des marques dans le monde réel et physique) et au développement de la publicité à la demande. Pour les études en particulier, je crois dans le développement d’une prestation de service visant à consolider toutes les données disponibles des annonceurs et dans celui des réseaux sociaux et du mobile dans l’interrogation des consommateurs.
Lire aussi : Mieux connaître, mieux cibler, mieux fidéliser
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