Le pouvoir de séduction des licences
La licence reste un bon levier marketing. Question tendance, ce sont toujours les blockbusters qui tirent le marché. Mais la mode est aussi au retour de figures familières des années soixante, comme Martine, qui fait son come-back à la télévision.
Je m'abonneMartine: le vintage à l'honneur
A presque 60 ans, Martine, célèbre héroïne de Casterman, goûte pour la première fois aux joies du petit écran sur M6, distributeur international de la série sous forme de dessin animé et agent des droits dérivés issus de la série
150,8 milliards de dollars: c'est le chiffre d'affaires mondial en 2011 des ventes au détail de produits sous licences (+2,9 % par rapport à 2010)
Mais l'art du licensing est à manier avec discernement. « Apposer une licence peut donner une belle visibilité à un produit. Mais il en existe une multitude et toutes les marques ne sont pas aussi porteuses », prévient Nathalie Chouraqui, directrice associée de Kazachok, agence spécialisée dans le licensing. Autrement dit, il s'agit d'un levier marketing et stratégique à fort potentiel à condition de l'utiliser à bon escient. « La licence peut constituer un excellent moyen pour développer sa marque rapidement et à moindre coût», confirme Stéphane Lacroix, qui vient de publier avec Emilie Bénéteau Luxe et licences de marque (Eyrolles). « Ainsi, Children Worldwide Fashion, belle PME de prêt-àporter pour enfants, se développe en s'appuyant sur des licences de grandes marques, Burberry, DKNY ou Timberland, entre autres », poursuit Stéphane Lacroix. Des licences à choisir en fonction d'objectifs précis. « Le succès dépendra de la bonne définition de ces objectifs », rappelle Nathalie Chouraqui.
Beyblade: record de ventes
Belle réussite pour la licence Beyblade, achetée par Hasbro France Oau début des années deux mille. Les ingrédients du succès? Le respect de quelques paramètres chers aux bambins:
« Répondre au goût qu'ont les enfants pour la collection, explique Cyrille Guérin, directeur marketing Hasbro France. De nouvelles toupies, au besoin customisables, sortent ainsi tous les deux mois. Par ailleurs, ne pas dépasser un certain seuil de prix, le tarif moyen d'un jouet en France étant de 11 euros. Enfin, faire en sorte que le jouet devienne un phénomène de récréation, via la compétition. » Autre point fort, la diffusion quotidienne du dessin animé Beyblade sur Gulli depuis 2010. Résultat des courses, la toupie Beyblade reste le jouet le plus vendu en France depuis deux ans.
Hello Kitty: un poids lourd de la licence
Hello Kitty (Sanrio), l'une des trois licences phares du marché, figure au tableau de chasse de TF1 Licences depuis 2008
Promouvoir les métiers de la licence
« La profession de licencieur est méconnue et jusqu'ici peu organisée, estime Patricia de Wilde, présidente de la Fédération française des droits dérivés. La Fédération, créée en 2010, a pour but de représenter le secteur, de le crédibiliser, de favoriser l'émulation et de mieux f aire connaître ses réalisations et son potentiel. » L'événement phare du secteur est les Trophées de la Licence, dont la première édition en 2012 a obtenu un beau succès. La deuxième édition aura lieu en avril 2013, à l'occasion du dixième salon Kazachok Licensing Forum
Mediatoon Licensing: le spécialiste de la BD et du manga
Plus de 10 millions d'euros de CA par an: la filiale de Dargaud, Mediatoon Licensing, annonce une croissance de CA supérieure à 10 % tous les deux ans
« Le textile, les opérations de promotion et les licences d'édition représentent plus de 50 % du CA. Parmi les nouveaux secteurs porteurs, on note celui des cartes bancaires. Nous travaillons désormais avec la Société Générale », précise Jérôme Leclercq, dg de Mediatoon Licensing. En perspective, le relancement de la BD Boule et Bill en 2013: au programme, un nouvel album en janvier, un film avec Franck Dubosc et Marina Foïs en février et un dessin animé en 2014. A la clé, une dizaine de contrats de licences.