États-Unis : la campagne Chevron détournée par les Yes Men
La dernière campagne de publicité conçue par le pétrolier Chevron a été détournée par le collectif des "Yes Men", qui dénonce les agissements des compagnies pétrolières.
Je m'abonneLe 12 octobre 2010, Chevron Corp devait lancer une campagne visant à rassurer l'opinion américaine et diminuer la perception négative du public envers les compagnies pétrolières. La campagne n'a toutefois jamais pu être diffusée comme prévu. De faux communiqués de presse ont en effet mis fin aux bonnes intentions de Chevron.
Le pétrolier avait annoncé une campagne print et vidéo intitulée “We Agree” (“nous sommes d'accord”), conçue pour faire valoir les efforts de la marque dans le domaines des énergies renouvelables, la création d'emplois qu'elle suscite et le soutien qu'elle apporte aux collectivités locales.
Les communiqués de Chevron ont été devancés de quelques heures par ceux des Yes Men et du Rainforest Action Network, sur lesquels étaient imprimées des fausses citations des responsables de Chevron. L'un d'eux portait la mention “Oil companies should fix the problems they create” (“les compagnies pétrolières devraient s'occuper des problèmes qu'elles créent”), tamponnée du fameux "We Agree" en rouge. Ce slogan de Chevron a été repris sur d'autres communiqués, comme celui déclarant “Oil companies should get real” (“les compagnies pétrolières doivent revenir à la réalité”).
Les Yes Men n'en sont pas à leur coup d'essai. Ils s'étaient en effet rendus célèbres outre-Atlantique en se faisant régulièrement passer dans les médias pour des représentants de compagnies non étrangères à la polémique, comme Dow Chimical Co, Exxon Mobil Corp et Halliburton Co. C'est le procès de 27 milliards de dollars auquel fait face Chevron en ce moment en Équateur, pour pollution aggravée dans l'Amazone, qui aurait encouragé les Yes Men à faire de Chevron sa nouvelle cible.
Maria Ramos, du Rainforest Action Network, affirme quant à elle avoir eu écho de la campagne que préparait Chevron grâce à un blogueur, et a sauté sur l'occasion pour faire entendre son message sur la pollution, le changement climatique et les droits de l'Homme.
Morgan Crinklaw, porte-parole de Chevron, a récemment déclaré que cet imprévu ne changera en rien la stratégie média de Chevron. «Le but de notre campagne est d'identifier les préoccupations que le public peut avoir avec les compagnies pétrolières et de s'entendre ensemble sur les solutions», a-t-il indiqué.