Sept règles pour lancer une opération multicanal
Intégration et non parallélisme
À LIRE AUSSI
- Comment lancer une campagne multisupport
- Fedex : migration progressive vers les médias interactifs
- Intégration des canaux, intégration des prestations
- Midas repositionne son image
- 15 conseils pour mettre en œuvre une campagne multicanal , par Didier Farge, président de la section Europe du SNCD et directeur FDC marketing
- Le multisupport boosté par “l'insight consommateur”
- L'e-mailing génère plus d'informations que de ventes immédiates
- Delbard : bouquet de canaux
- Satas : l'intégration au service du self-service
- SeaFrance : l'e-mailing plutôt que le print
- Mobilité : l'intégration est encore loin
- Multidéclinez votre mailing habituel !
- Comment lancer une campagne multisupport
- Fedex : migration progressive vers les médias interactifs
- Intégration des canaux, intégration des prestations
- Midas repositionne son image
- 15 conseils pour mettre en œuvre une campagne multicanal , par Didier Farge, président de la section Europe du SNCD et directeur FDC marketing
- Le multisupport boosté par “l'insight consommateur”
- L'e-mailing génère plus d'informations que de ventes immédiates
- Delbard : bouquet de canaux
- Satas : l'intégration au service du self-service
- SeaFrance : l'e-mailing plutôt que le print
- Mobilité : l'intégration est encore loin
Les différents
canaux de contact ne peuvent fonctionner seuls. Le consommateur, utilisateur de
produits et de services, ne comprend plus pourquoi son conseiller en agence
ignore tout des opérations réalisées sur le site internet ou le centre d'appels
de l'entreprise avec laquelle il est en contact. « Il faut travailler sur
l'intégration des canaux et non sur leur parallélisme », soutient Frédéric
Colas, manager associé de FullSix. Par ailleurs, l'intégration de l'information
collectée via tel ou tel point de contact est, pour l'entreprise, une source
non négligeable de rentabilité : l'exploitation intelligente des données
permet de mieux comprendre les besoins du client et, partant, de lui proposer
un discours et une offre personnalisés, à meilleur prix, à moindre effort de
vente et à meilleure marge.
“Parcours du consommateur”
Le multicanal permet d'augmenter les zones de
croisement entre la cible et la marque en multipliant les occasions de
rencontre. « Il faut penser “parcours du consommateur” », résume Michel Duval,
directeur de la création de Proximity BBDO. Jusqu'à la déclinaison en point de
vente. L'intégration des médias s'inscrit non seulement dans une logique
d'élargissement du champ de contacts au-delà du cœur de cible, mais aussi de
répétition des contacts sur certains segments de cible. La multiplicité des
approches, avec les exigences techniques et logistiques induites, ne
risque-t-elle pas de contraindre la création et, par-là même, de brider la
force et la portée du message ? Au contraire, répond Michel Duval. « Plus
nombreux sont les canaux relayant le discours, plus fort est le potentiel
créatif. La diversité et la contrainte sont toujours des leviers pour
l'exigence et la créativité. »
Pas de combinaison idéale
L'expérience montre que c'est le client qui choisit ses
canaux de distribution et que les méthodes coercitives de migration
fonctionnent mal. Par ailleurs, un même client va utiliser différents canaux
selon la nature des transactions, voire pour un même type de transaction.
L'observation de l'exploitation de ces différents canaux par les entreprises,
quels que soient les secteurs d'activité, ne témoigne pas de l'existence d'une
combinaison idéale. Même si certains constats émergent, comme la forte
intrication fonctionnelle du Web et du téléphone : dans certains cas, plus de
la moitié des interactions initiées sur Internet nécessitent l'intervention
d'un agent pour être transformées avec succès. Chaque secteur d'activité et,
dans un secteur donné, chaque entreprise, peut, empiriquement, définir un mix
plus approprié. Cette combinaison de canaux est fonction principalement de 3
grandes variables : - le profil des clients du secteur et de l'entreprise, -
la nature des produits et services vendus, - le positionnement stratégique de
l'entreprise dans son secteur.
Intégration des infrastructures techniques
La mise en œuvre d'une stratégie multicanal a pour
corollaire l'intégration des infrastructures techniques : celles-ci devront
gérer toutes les interactions, quels que soient les médias et supports
sollicités en contacts entrants et sortants. Par exemple, les serveurs web
devront disposer de modules de personnalisation, de chat, de téléphonie, de
plates-formes wap… Les dispositifs devront garantir des circuits efficaces de
recueil et de transfert d'informations entre, par exemple, le Web, les
télévendeurs et les chargés de clientèle ; mais aussi l'intégration des
informations dans une base de données clients unique partagée sur l'ensemble
des canaux ; l'intégration de l'outil front-office avec les outils
transactionnels de back-office (passage d'ordres, consultation des stocks,
gestion et suivi des commandes…)
Conséquences sur les règles commerciales
La multiplication des canaux remet en question les
fonctions et étapes classiques des cycles marketing et commerciaux. Le
téléphone et le Web, dès lorsqu'ils s'inscrivent dans une stratégie de
génération directe de chiffre d'affaires, déchargent les vendeurs terrain d'une
partie de leurs prérogatives. Ils doivent apprendre à concéder aux
téléopérateurs du centre d'appels une information sur laquelle ils avaient
souvent jusqu'ici le monopole. Pour l'entreprise, les problématiques induites
ne sont pas seulement techniques ou organisationnelles. Elles relèvent de choix
managériaux ? Par exemple, quelles incentives mettre en œuvre ? Comment
partager le commissionnement entre le téléopérateur qui a pris le premier
contact, le chargé de compte qui entretient une relation de proximité sur le
point de vente, l'expert en back-office qui a monté et négocié le dossier
commercial ?
Conséquences sur les organisations de travail
Les nouveaux canaux offrant la possibilité au client de
faire de plus en plus d'opérations en libre service, le multicanal a deux
conséquences directes pour le personnel commercial traditionnel. Premièrement,
une diminution des effectifs ou un reclassement vers de nouveaux services.
Deuxièmement, un glissement des missions vers des activités à plus forte valeur
ajoutée (moins de transactionnel, effectué pour partie par le client et par le
centre de contacts, davantage de conseil) et le recentrage sur les segments de
clientèle à plus fort potentiel. Quant aux agents chargés de gérer les canaux à
distance, il faut les former dans le sens d'une maîtrise des outils techniques
et des pratiques commerciales. Le centre d'appels de Satas, distributeur de
machines à affranchir, sera bientôt en mesure de traiter non seulement les
appels et les e-mails, mais aussi les courriers. « L'intégration du service
client et de l'administratif va nous permettre de dégager de la productivité,
notamment au niveau des postes d'assistantes, qui pourront se concentrer sur
des tâches plus directement commerciales », affirme Philippe Masson, directeur
marketing.
Un levier pour l'ensemble du dispositif commercial
Par nature, le multicanal, grâce aux synergies mises en
place, induit un nouveau dynamisme marchand pour tous les canaux. La Fnac
observe, par exemple, que le multicanal renforce de façon globale le niveau de
consommation de ses clients, en particulier dans ses magasins. Si l'on
identifie par un indice 100 la consommation des clients achetant en magasin,
les clients multicanal vont acheter pour un indice 121 (10 sur le site
fnac.com, 111 en magasin). Selon l'enseigne du groupe PPR, plus de la moitié
des visiteurs du site web consultent le site avant d'acheter dans l'un des
points de vente. Autre enseigne du groupe PPR, autre reflet de l'effet levier
des canaux interactifs sur la consommation globale. Chez La Redoute, le panier
moyen des clients multicanal est supérieur d'un tiers à celui des autres
clients, et ce, quel que soit le média ou le support utilisé. Un chiffre
d'affaires à l'achat plus élevé, mais aussi des achats plus fréquents.
Entretien des synergies oblige, La Redoute procède désormais à l'envoi
systématique de ses catalogues papier à sa clientèle internaute. Aujourd'hui,
les trois quarts des clients du Web sont aussi acheteurs via d'autres canaux,
10 % des clients catalogue achètent sur le Web et un quart des achats au
téléphone est prescrit en ligne.
La part des différents canaux de contact dans le chiffre d'affaires de la VAD en 2002
- Courrier : 48,9 % - Téléphone : 33,5 % - Internet : 8,8 % - Minitel : 5,9 % - Autres : 2,9 % (Source : Fevad)