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D interactive vendu par appartements

D Communication et D Technologies passent dans le giron d'arvato services. L'activité centre de contacts chez Teletech. D VPC est repris par ses salariés. La fin d'un groupe emblématique de la fin des années 1990 ou un retour aux sources ?

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Les candidats étaient nombreux : une quinzaine d'offres, toutes activités confondues. Finalement, à l'issue de la décision du tribunal de commerce de Nanterre du 13 février dernier, c'est arvato services (groupe Bertelsmann) qui a repris les sociétés D Communication et D Technologies du groupe D interactive, en redressement judiciaire depuis le 29 octobre 2002. « C'est l'opportunité de compléter notre offre qui a été le moteur de cette acquisition, explique Hervé Milcent, P-dg d'arvato services en France. Il nous manquait l'amont, c'est-à-dire la réflexion et l'accompagnement annonceur, et l'aval, soit l'analyse des bases de données marketing et la création de valeur. » Pour arvato services France, l'acquisition d'une activité agence constitue une nouveauté. « En Allemagne, le groupe possède déjà une agence, commente le P-dg. Nous sommes persuadés que cela permettra d'accompagner encore mieux les annonceurs, d'autant que nous étions régulièrement en concurrence avec D Communication sur certains programmes de fidélisation. » Arvato services reprend 24 personnes de D Communication, soit la moitié de l'effectif, l'autre moitié faisant l'objet d'un plan social. Quant à l'activité Business Intelligence, c'est l'intégralité du personnel, 21 personnes, qui est reprise, dont Thierry Vallaud, directeur des études. « Nous partagions déjà des clients, mais pour la gestion des abonnements presse, nous n'avions pas la partie décisionnelle et plan marketing », indique Hervé Milcent. Les deux entités pèsent environ 7 M€ et, pour 2003, arvato services a bâti un business plan d'un montant équivalent. Elles vont être regroupées sur le site d'Issy-les-Moulineaux. « Je souhaite redonner confiance à cette équipe, qui a besoin de succès », poursuit-il. Dans le portefeuille de l'agence figurent des clients plutôt grande consommation, tels Heineken, Henkel, L'Oréal, AOL..., un secteur sur lequel arvato services est peu présent. Les deux fondateurs et coprésidents de D interactive, Sylvain Forestier et Jean-François Lanièce, restent dans cette nouvelle configuration, respectivement en tant que Dg opérationnel de l'ensemble D Communication et D Technologies, et directeur administratif et financier. Nicolas Guyart, le Dg d'arvato services ayant été nommé président des deux entités. « Nous retrouvons la taille que nous avions il y a cinq ans, lorsque nous avions racheté les parts de CLM BBDO, commente Sylvain Forestier. La reprise par arvato nous permet de garder notre identité et notre autonomie. Si nous avions été repris par un groupe de communication, nous aurions été fusionnés... Sachant que la conjoncture en 2003 risque d'être pire qu'en 2002, il vaut mieux appartenir à un groupe aussi solide que Bertelsmann. Pour nous, 2003 va être une année de convalescence, tout en nous situant dans une logique de développement. Il faut que nous redevenions gros. » Quant à l'activité centre de contacts, qui représentait près de 40 % du CA de D interactive, avec des clients comme ADP-GSI, Cetelem, EDF, Groupama Santé, houra.fr, Sofinco..., arvato services n'a pas souhaité s'en porter acquéreur. « Nous étions déjà bien positionnés dans ce domaine », explique Hervé Milcent. C'est finalement Teletech International qui a repris cette activité, pour laquelle B2S avait également fait une offre. Selon Stéphane Bachschmidt, directeur du développement du groupe, « Teletech International a proposé un projet assurant la continuité des opérations sur le site et respectant la localisation des équipes en place de D interactive Contact Center. » Grâce à ce rachat, Teletech International, qui possède déjà cinq sites de production à travers la France, dispose désormais d'un centre d'appels en région parisienne de plus de 150 positions, réparties sur deux nouveaux sites situés à Boulogne-Billancourt. En ce qui concerne les effectifs, Teletech International devrait reprendre environ une centaine de personnes. Avec cette acquisition, Teletech International envisage de réaliser en 2003 un chiffre d'affaires de 20 M€. Enfin, la filiale bordelaise du groupe, l'agence D VPC, rachetée par ses salariés, retrouve son indépendance.

Sophie Mensior, François Rouffiac

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