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Com' : les réactions des grandes surfaces aux mesures gouvernementales

Publié par Clément Fages le

De le fronde d'E.Leclerc au drive solidaire d'Intermarché, l'imbroglio gouvernemental attise la créativité... Voici une sélection non-exhaustive de réponses des grandes surfaces alimentaires à l'interdiction à la vente des produits non-essentiels.

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E.Leclerc frondeur face au gouvernement

Alors que la défense des petits commerces et la lutte contre la distorsion de la concurrence semblent avoir dépassé les enjeux sanitaires à l'occasion de ce deuxième confinement, E.Leclerc est peut-être l'enseigne la plus virulente face à l'évolution du discours gouvernemental. " Monsieur Castex, vous êtes le meilleur employé d'Amazon en France ", raille ainsi Michel-Édouard Leclerc sur RMC/BFMTV, en réaction à la décision du Premier ministre d'interdire les enseignes alimentaires, ouvertes car "essentielles", de commercialiser les produits également vendus par les magasins fermés car considérés comme "non essentiels". De là, des situations souvent ubuesques : "J'ai le droit de vendre un pyjama de 2 ans car c'est un article de puériculture mais pas de 4 ans car c'est de l'habillement ! J'ai le droit de vendre un journal mais pas un livre ! ", détaille le patron, qui met en avant le lobbying d'enseignes ou de syndicats qui ne défendent pas toujours les petits commerçants et se positionnent encore et toujours comme le grand défenseur du pouvoir d'achat des Français.

De quoi donner des idées de communication à certains directeurs de magasin l'enseigne, avec par exemple cette initiative du E.Leclerc de Vern-sur-Seiche en Ille-et-Vilaine, un brin complotiste :


Système U n'y comprend plus rien

Convaincu d'avoir trouvé la parade aux décisions gouvernementales, en permettant notamment aux clients de commander des articles en click-and-collect directement depuis ses magasins, Dominique Schelcher, patron de System U, se fait le porte-voix de tous les commerces sommés par le gouvernement d'arrêter ces pratiques. Il dénonce notamment la "pagaille" dans ses magasins et les conséquences pour la clientèle et les équipes, de plus en plus découragées par la ligne de conduite fluctuante de l'exécutif, en citant Churchill : "Le plus dur, c'est de prendre des décisions quand un tiers des informations dont vous disposez sont incomplètes, un tiers sont contradictoires et un tiers sont fausses".


Auchan et Monoprix espère accueillir des petits commerçants dans ses rayons

Au premier jour du reconfinement, Auchan et Monoprix ont été les premiers à réagir en annonçant leur intention d'ouvrir leurs rayons aux petits commerçants locaux, comme les fleuristes ou les cordonniers, obligés de fermer boutique. "Puisque nous avons le droit d'ouvrir, je considère que nous avons le devoir d'accueillir des commerçants qui ont l'obligation de fermer", déclarait alors Jean-Paul Mochet, le président de Monoprix et de Franprix. L'enseigne du groupe Casino avait planché sur cette option au printemps, sans pouvoir la mettre en place. Malheureusement, la fermeture des rayons "non-essentiels" imposée par le gouvernement vient mettre à mal la stratégie de l'enseigne, pour qui un environnement urbain dynamique est un facteur de réussite. Si elle ne peut les accueillir directement, l'enseigne souhaite toujours faire de ses magasins un moyen de relayer les initiatives des commerçants voisins, au cas par cas. Illustration à Narbonne, où Monoprix partage avec eux ses vitrines, leur permettant de mettre en avant leurs sites et leurs offres.

Même logique chez Auchan, qui voulait proposer à ces commerçants des espaces de stockage, mais aussi la mise en place d'un système leur permettant de continuer à assurer leur rôle de point de retrait de colis Mondial Relay. Néanmoins, la fermeture des rayons non-essentiels a obligé l'enseigne à revoir sa copie, tandis que comme Monoprix, elle a passé une partie de ses employés en chômage partiel...

Pour aller plus loin :

"Les expérimentations de marketplaces physiques ont été tuées dans l'oeuf !"

Intermarché veut rivaliser avec Amazon grâce à son drive solidaire

"Désolé Amazon, Sorry Jeff". En radio et en PQR, Intermarché interpelle le géant de l'e-commerce pour mettre en avant le lancement de son drive solidaire à destination des libraires indépendants qui pourront y référencer et vendre leurs livres au travers des 1505 drives de la coopérative. La plateforme doit s'ouvrir aux autres petits commerçants. "Nous mettons à disposition des libraires le " click ", et les libraires géreront le " collect ". C'est notre rôle, en tant qu'acteur de proximité, de proposer des solutions concrètes d'entraide entre commerçants", a détaillé Thierry Cotillard, président d'Intermarché Netto, qui doit faire face à une baisse de 20% de sa fréquentation en magasin selon une interview accordée à BFM Business, dans laquelle il pointe du doigt le fait de payer quatre fois plus de cotisations fiscales qu'Amazon en France en 2019. On attend la réponse d'Amazon !


Carrefour renforce ses capacités de livraison avec WhatsApp et Uber Eats

Enfin, l'enseigne Carrefour a elle aussi ouvert ses rayons et sa marketplace aux petits commerçants. Elle renouvelle également une initiative mise en place lors du premier confinement, à savoir la constitution pour les personnes fragiles de paniers de courses livrés ou à retirer en magasin. Comme Monoprix à l'époque, elle cible les plus de 65 ans, les personnes souffrant d'un handicap ou les femmes enceintes. Carrefour a mis en place un numéro sur l'application de messagerie WhatsApp permettant de choisir entre les cinq types de paniers proposés : Alimentaire (34 articles - 50€), Gourmand (8 articles - 25€), Hygiène (11 articles - 25€), Chat (3 articles - 14€), Chien (3 articles - 18€). L'offre est disponible en région parisienne, ainsi qu'à Antibes, Bordeaux, Le Havre, Lille, Montpellier, Nice, Rennes et Toulouse, et les frais de livraison sont offerts à partir de 50 euros.

Par ailleurs, l'entreprise poursuite sa collaboration avec Uber Eats. Les deux acteurs avaient réalisé une campagne digitale fin octobre pour faire la promotion du service de livraison en moins de trente minutes. 1000 références de toutes les catégories sont proposées dans une centaine d'agglomérations.


Journaliste tout terrain, je couvre tous les aspects du marketing et plus particulièrement les stratégies des marques. J’aime aussi l’Histoire. [...]...

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