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Léa Nature dévoile les coulisses d'une entreprises à mission

Depuis octobre 2019, l'entreprise Léa Nature est officiellement une entreprise à mission. Mireille Lizot, sa directrice de l'engagement et de la communication institutionnelle, nous explique en quoi cela impacte l'entreprise et comment cette dernière va valoriser ce statut auprès de son écosystème.

Publié par Clément Fages le - mis à jour à
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Léa Nature dévoile les coulisses d'une entreprises à mission

Comment et pourquoi devient-on une entreprise à mission ?

Il n'y a pas vraiment de modèle établi, tout cela est très nouveau ! Emery Jacquillat, le président de la CAMIF, a fait de la sensibilisation en lançant une communauté dont le but est d'aider les entreprises à s'y retrouver avec la loi PACTE. Pour nous, c'est un mouvement naturel : Léa Nature fait des produits bio naturels depuis son origine. Dès 2000, nous mettions en place un comité d'éthique, ce qui est suffisamment tôt et rare pour une ETI pour être signalé. En 2013, nous avons mis en place un plan d'engagement dans le cadre de notre certification Ecocert 26000, qui nous a permis de décrocher le niveau excellence pour notre politique RSE. Ce plan comprend 4 missions, déclinées en 16 engagements et 80 objectifs. Il est révisé tous les deux ans par un comité d'orientation et de décision qui prépare également l'audit annuel d'Ecocert. Quand nous avons découvert ce que permettait la loi PACTE, à savoir devenir une entreprise à mission, nous l'avons vu comme une étape supplémentaire.

Quels sont les changements concrets pour votre organisation ?

Le changement de statut a été validé en juin dernier lors de notre Assemblée Générale, puis un cabinet juridique a été chargé de réécrire notre mission pour pouvoir la déposer à la greffe du Tribunal de Commerce de La Rochelle, et l'ajouter à nos statuts. Nous l'avons fait en octobre 2019. Désormais, nous devons constituer un comité de suivi et de gouvernance de l'entreprise à mission, qui doit, conformément au décret d'application de la loi PACTE, se réunir une fois par an pour valider la réalisation de nos engagements. Ce comité doit intégrer des parties prenantes externes à l'entreprise, qui auront la possibilité d'en référer au Tribunal de Commerce si les engagements ne sont pas tenus. L'entreprise risque alors de perdre son statut d'entreprise à mission.

Quelles parties prenantes externes sont susceptibles de rejoindre ce comité "anti-greenwashing" ?

Nous allons sélectionner des acteurs en lien avec les enjeux RSE prioritaires de l'entreprise. Nous avons déjà fait le tour de notre écosystème l'an passé, pour évaluer leurs attentes à ce niveau. Nos distributeurs en GMS mettaient par exemple l'accent sur la recyclabilité de nos emballages. Ils sont susceptibles de rejoindre le comité, au même titre que nos fournisseurs, et peut-être des consommateurs finaux, selon l'exemple de ce que fait la CAMIF depuis longtemps. C'est une formidable opportunité pour valoriser nos engagements.

Est-ce dans ce but que Léa Nature est aussi membre du mouvement 1% for the planet ?

1% for the planet a été lancé en 2006 par la marque Patagonia, afin d'encourager les entreprises à reverser 1% de leur chiffre d'affaires à des associations, et de fédérer ainsi des entreprises qui veulent financer la protection de l'environnement. C'est Patagonia France qui nous a fait découvrir l'initiative en 2007, et deux de nos marques - Jardin BiO en alimentaire et Natessance en Beauté & Hygiène - ont alors adhéré. Aujourd'hui, nos 15 marques ont rejoint ce mouvement, et depuis 2007, nous avons donné pour un total de 10,7 millions d'euros à plus de 600 associations, dont 75% en France. Fin 2016, Charles Kloboukoff, notre président, a ainsi été renouvelé à la présidence de 1% for the planet en France pour les trois prochaines années, après un précédent mandat de trois ans. Et le mouvement entraîne désormais plus de 360 entreprises, au départ beaucoup de PME, mais aussi de plus en plus d'entreprises, comme Triballat ou la gamme éco-conçue de Maisons du Monde...

Comment valorisez-vous ces différents engagements auprès de vos consommateurs ?

Encore une fois, c'est une formidable opportunité qui s'offre à nous. Après les associations et les entreprises publiques, le gouvernement reconnaît ainsi que des entreprises privées peuvent également agir pour l'intérêt général. Reste à faire la promotion auprès des Français de ce nouveau statut : nous allons utiliser les réseaux sociaux de nos marques Jardin BiO et SO'BiO étic pour expliquer le statut, mais aussi nos missions et montrer ce que l'on fait concrètement : je pense par exemple à l'abandon de l'huile de palme dès 2014, et à la promesse d'en abandonner les substituts dans nos produits cosmétiques d'ici fin 2020. Il y a aussi la promesse de fabriquer 80% de nos produits en France, d'utiliser du plastique végétal biosourcé pour les packagings de 90% de nos produits cette année, ou encore de consacrer 5% du résultat net de chacune de nos filiales à la structuration de la filière bio dans le monde, et plus particulièrement en France. Mais il faut aussi savoir dire ce qu'on ne peut ou ne sait pas faire : c'est le but de la section "Léa vous dit tout" sur notre site corporate.

Utilisez-vous également votre engagement au sein de 1% for the planet comme un relais de communication ?

Nous ne mettons pas en avant notre appartenance au mouvement en tant que tel, mais nous sommes plus susceptibles de communiquer autour des projets que nous soutenons. Avec Jardin BiO, nous avons mis à contribution la communauté sur Facebook pour choisir qui, entre trois projets que nous finançons via le programme, allait se voir allouer une enveloppe supplémentaire de 5 000 euros. Dans le même ordre d'idée, nous avons monté avec le site Féminin Bio le concours de la Miss Bio : nous présentons des projets environnementaux créés par des influenceuses, et celle qui obtient le plus de votes est financée à hauteur de 10 000 euros. Enfin, nous menons encore pendant quelques jours une campagne de sensibilisation en presse grand public pour appeler les autres entreprises à rejoindre le mouvement 1% for the planet !

Léa Nature se présente comme le premier fabricant français indépendant et familial de produits bio et naturels, en alimentaire et cosmétique. L'entreprise emploie 1600 personnes et "réalise un chiffre d'affaires estimé à 450 millions d'euros à fin 2019, en progression de +11%", avance Léa Nature dans un communiqué, qui présente également les engagements déposés dans les statuts : " proposer des produits naturels et bio contribuant à préserver la santé de l'Homme, en utilisant des ressources naturelles renouvelables sans porter atteinte à la biodiversité ; limiter l'impact de ses activités sur le climat par le développement de filières bio locales, la construction d'unités de production bio en France, l'optimisation des consommations énergétiques et des modes de transport et des flux, le soutien à des ONG de protection de l'environnement par le biais du 1 % planète, à sensibiliser l'opinion par l'intermédiaire de la fondation Léa nature- jardin bio sur le lien santé- environnement."

Pour aller plus loin :

La CAMIF poursuit sa mue en entreprise durable


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