[One et One Global] Portées par le mobile, les audiences de la presse française sont au beau fixe
A rebours d'un discours catastrophiste sur le déclin de la presse, le média affiche une belle santé : si les audiences sur mobile explosent, celles du papier font preuve d'une jolie résistance. Décryptage.
Je m'abonneAvec -1%, l'audience papier des titres de presse affiche une stabilisation à la baisse. "Il y a un an, l'audience moyenne de la presse papier était sur un trend à -1.4%, et à -3% il y a deux ans. Il y a donc bien atterrissage progressif de cet indicateur", analyse Gilbert Saint-Joanis, directeur des études d'Audipresse, qui livrait aujourd'hui les conclusions de la dernière étude One qui porte sur l'audience print de la période juillet 2014-juin 2015 et numérique de juin 2015.
Les Français continuent à lire la presse papier mais achètent moins de titres
Avec 96% des personnes lisant au moins un titre papier par mois, l'attachement à la lecture reste vif. Outre un effet "Charlie" qui s'est traduit par un fort pic de la consommation média en janvier dernier, les bonnes audiences print de la presse quotidienne contribuent au maintien de la lecture papier.
Le digital (44%) rattrape le print (56%)
Grâce à l'essor de la lecture sur support mobile, l'audience moyenne des marques de presse a crû de 3,5% sur un an par rapport à l'an dernier. C'est le principal enseignement de la troisième vague de l'étude One Global 2015 qui fusionne les audiences print et numériques des supports de presse.
Avec une progression de 5 points, l'audience digitale, et notamment mobile qui affiche une croissance de 43%, est le moteur de la consommation de la presse : représentant 44% de l'audience globale contre 39% l'an dernier, le web devrait rapidement rattraper les audiences print (56% versus 61% l'an dernier). 66% des Français lisent au moins une marque de presse par mois en version digitale. L'apport d'audience exclusive amenée par les consultations sur tablette est de 6% en moyenne. Autre indicateur clé : le nombre de lecteurs exclusif print tend à se réduire : de 57% l'an dernier, il est cette année de 54%, "du fait notamment de l'intégration des lectures sur tablette dans la mesure d'Audipresse". Les dupliqués - ceux qui consomment à la fois la presse sur support papier et digital - se maintiennent à 35%.
La stratégie digitale des éditeurs de presse paie
Au titre des facteurs explicatifs, note Gilbert de Saint-Joanis, "l'arrivée de la 4G, la montée continue de l'équipement en smartphone ainsi que l'enrichissement des offres digitales des éditeurs".
Responsive design, expérience utilisateur, personnalisation des contenus... les groupes de presse ont accéléré leur transformation digitale en créant des formats éditoriaux "mobile-centrics". Que l'on pense, par exemple, à l'application quotidienne du Monde lancée au printemps dernier, La Matinale, ou bien encore aux Echos qui ont mis sur orbite quelque 10 plateformes en moins d'un an à l'instar des Echos Start ce mois-ci dédiés aux étudiants et jeunes actifs.
Retrouvez l'ensemble des résultats par titre de presse ici.
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