Arnaud Montebourg, DailyMotion et la " marque France "
Arnaud Montebourg défend incontestablement la " marque France ", mais ça ne donne pas franchement envie d'en acheter les produits.
Je m'abonneC'est un peu tirer sur l'ambulance, maintenant que tout a été dit de " l'hallucinante " (les termes mêmes de Fleur Pellerin, qui sait tout de même de quoi elle cause) intervention d'Arnaud Montebourg dans l'affaire DailyMotion, que d'en rajouter une couche, mais tout de même...
Ainsi, souvenez-vous, il y a quelques semaines à peine, le ministre du Redressement productif hissait énergiquement le pavillon de la " marque France ". " Dans une période où toutes les nations développent le "Nation branding", assurait-il avec l'emphase un peu affectée qui le caractérise, la France souhaite se doter d'une stratégie de marque-pays consistant à interroger les perceptions que les marchés, les touristes, les investisseurs internationaux ont de notre Nation, à travailler sur cette image et sur les valeurs et les messages que l'on souhaite véhiculer pour la promouvoir ".
Tout cela était bel et bon, et si personne n'y croyait vraiment parce que nous sommes un peuple de gens méfiants et pessimistes et que, s'il y avait un boulot sur l'ADN de la marque France, c'est plutôt dans cette direction qu'il faudrait oeuvrer, on pouvait difficilement le contredire.
Pour autant, le pataquès anti-Yahoo de cette semaine, indique que la marque que Montebourg entend défendre n'est pas exactement celle que l'on attendait et qu'il y avait un sacré malentendu. Sa " marque France " existe, effectivement, mais ses valeurs sont celles d'un pays où c'est un électron-libre gouvernemental qui détermine les choix stratégiques d'une entreprise cotée en bourse, d'un pays où une modeste plate-forme de partage vidéo est une " pépite nationale " qui ne saurait être rachetée par une firme étrangère, d'un pays où l'on considère que le gain politique ponctuel d'une rodomontade prend le pas sur les intérêts à long terme d'une filière économique...
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Stéphane Richard, le patron de France Télécom, a beau ne pas se remettre d'avoir été ramené au rang d'un chef de service des PTT, il est d'ores et déjà au boulot pour essayer de réparer les pots cassés en dénichant un nouveau partenaire pour sa filiale. Il y parviendra sans doute, c'est tout le mal qu'on lui souhaite, mais jouer les forces de vente d'une marque France pareille est vraiment un sacré défi.