[Mondial de l'Auto 2024] La Gen Z, as du volant
A l'heure où s'ouvre le Mondial de l'Auto 2024 à Paris (14-20 octobre), l'Observatoire Cetelem publie une étude mondiale sur le rapport des moins de 30 ans à l'automobile. Entre passion et raison, ils lui voient un avenir électrique, mais n'ont pas l'intention de s'en passer.
Je m'abonneEn 2011, l'Observatoire Cetelem de l'Automobile s'était intéressé aux moins de 30 ans, alors appelés la « Génération Y ». Près de 15 ans plus tard, il se penche sur la Génération Z, qui leur a succédé, pour évaluer son rapport à l'automobile dans un contexte de repli du marché, de ralentissement de l'inflation et de débats sur la transition vers l'électrique. Bien sûr, les usages évoluent et la conscience écologique laisse son empreinte sur les nouvelles mobilités. D'ailleurs, 6 jeunes sur 10 estiment que la voiture électrique remplacera bien la voiture thermique en 2035. Comme Emmanuel Macron, les jeunes restent attachés à la bagnole, synonyme de liberté et d'indépendance. Et très vite, ils manifestent l'envie de se munir du précieux sésame, le permis de conduire.
Le permis avant 25 ans
Ainsi, 85% l'obtiennent avant 25 ans, et plus de 9 sur 10 (91%) en France. Plus de la moitié des Américains (56%) le décrochent avant 18 ans. 1 Français sur 2 acquiert son premier véhicule entre 16 et 20 ans, contre 7 Américains sur 10. À l'opposé, 1 Japonais ou Chinois sur 3 attend de souffler ses 25 bougies pour acheter une voiture. Pour l'achat de leur première voiture, près de 7 jeunes Français sur 10 (68%) privilégient l'occasion. Ce marché est très développé dans l'hexagone, contrairement à la Chine, où plus de 9 jeunes sur 10 (92%) préfèrent le neuf, bénéficiant par ailleurs d'un revenu moyen annuel brut qui y est plus élevé. Concernant leurs intentions d'achat à court terme, 1 jeune sur 2 privilégie la voiture d'occasion.
Plaisir de conduire
La conduite est un plaisir pour 7 jeunes sur 10, alors que seulement moins de 2 sur 10 (17%) la considèrent comme une corvée. Au-delà du plaisir, la voiture est également porteuse d'une image positive : 1 jeune sur 2 estime que celle-ci s'est améliorée au cours des cinq dernières années (46%) ; seuls 14% perçoivent une détérioration. Fait surprenant, cette amélioration de l'image est davantage ressentie en ville qu'à la campagne, sans doute en raison du poids grandissant des véhicules électriques et hybrides, ainsi que des contraintes liées à la circulation.
6 jeunes sur 10 se sentent incapables d'envisager leur vie sans voiture, un résultat en forte hausse par rapport à 2011 (22%). Le vélo s'est imposé auprès de 7 jeunes sur 10 (69%). Les Pays-Bas, nation-reine du vélo, et la Pologne s'imposent comme les deux pays les plus pro-deux roues. Le covoiturage occupe la deuxième place du classement des mobilités alternatives à la voiture chez les jeunes avec un score de 56%, contre 30% en 2011. Enfin, la location séduit, dans des proportions très proches qu'il s'agisse de celle d'une voiture ou d'un vélo, avec plus ou moins 1 jeune sur 3 à y souscrire.
Le discours des marques, utile pour l'achat
Plus de 8 jeunes sur 10 (83%) sont attachés à leur voiture (86% en France). Ils sont un tiers 33% à considérer la voiture comme un objet de valeur, et une proportion similaire estime que c'est le lieu idéal pour se forger les souvenirs (30%). Pour 25%, la voiture est associée aux rencontres et échanges qu'elle suscite, tandis que 23% la voient comme une amie sur laquelle on peut compter. En France, c'est avant tout son utilité qui est mise en avant (58%). Lors de l'achat d'un véhicule, le prix reste le critère le plus important pour 45% des jeunes, suivi par la sécurité (29%).
Pas moins 9 jeunes sur 10 accordent de l'importance aux informations fournies par les marques avant d'acheter une voiture. 44% leur font confiance au moment de l'achat, plus qu'aux distributeurs (25%). Par ailleurs, 1 jeune sur 2 estime que les constructeurs déploient suffisamment d'efforts pour créer des véhicules respectueux de l'environnement. Ce résultat s'explique sans doute par l'augmentation de la production de véhicules électriques et l'impact positif d'un marketing mettant en avant les nouvelles vertus des constructeurs. « Les marques, qui disposent auprès des jeunes d'une relative crédibilité comme en témoigne ce nouvel Observatoire Cetelem, ont de belles cartes en mains. Leur réussite future passe par un engagement ferme et réel pour l'environnement, une insertion en douceur dans un paysage des mobilités polymorphe, et surtout, par des prix qui rendent la voiture accessible au plus grand nombre » explique Flavien Neuvy, directeur de l'Observatoire Cetelem.
Demain, une auto verte
Plus de 80% des jeunes pensent que les progrès technologiques amélioreront le bilan environnemental de l'automobile. Davantage que leurs aînés, ils perçoivent la voiture électrique comme l'incarnation même du progrès (75% contre 60%). Selon 1 d'entre eux sur 2, elle est plus respectueuse de l'environnement. Ce futur alimenté par un fort élan électrique rend les jeunes particulièrement optimistes concernant la place de l'automobile à l'avenir. D'ailleurs, près d'1 jeune sur 2 (47%) prédit à l'automobile une place plus importante dans la société.
Méthodologie
Les terrains de l'enquête consommateurs quantitative ont été conduits par Harris Interactive du 25 juin au 9 juillet 2024 dans 14 pays : Allemagne, Belgique, Chine, Espagne, E´tats-Unis, France, Italie, Japon, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Royaume-Uni et Turquie. Au total, 16 000 personnes ont été interrogées en ligne (mode de recueil CAWI). Ces personnes a^gées de 18 à 65 ans sont issues d'échantillons nationaux représentatifs de chaque pays. 3 000 interviews ont été réalisées en France et 1 000 dans chacun des autres pays.