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Ont-ils versé dans la "digital détox" cet été ?

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Débrancher pendant les vacances... Un peu, beaucoup, complètement ? Nous avons posé la question à quelques acteurs de la planète marketing. Découvrez leurs réponses.

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Rémy Oudghiri "La déconnexion est un état d'esprit"

Pour Rémy Oudghiri, directeur général adjoint de Sociovision, cet été fut :

" Cet été, en Allemagne, je suis tombé sur une interview dans la presse locale où un spécialiste de la randonnée de montagne affirmait : " vivre offline est devenu le nouveau luxe " . C'est un fait : les possibilités de se déconnecter sont aujourd'hui de plus en plus rares, même en vacances... Mais la vérité, c'est qu'il ne suffit pas de " débrancher " sa tablette ou de couper son téléphone pour se déconnecter. La déconnexion est un état d'esprit. Il faut parvenir à mettre le monde à distance. Pourquoi un tel geste ? Pour " se récupérer ". Car se déconnecter est avant tout un moyen de se reconnecter à soi-même, à ses proches, aux autres, au monde. C'est la raison pour laquelle, la " détox digitale " ne suffit pas, elle doit s'accompagner d'un complément : méditation, lecture, promenade, errance..."

Rémy Oudghiri est chroniqueur régulier pour Marketing. Il signe la rubrique Paradoxe Marketing. En 2013, il avait signé un essai "Déconnectez vous ! Comment rester soi-même à l'ère de la connexion généralisée " aux édition Arléa. Une invitation à la e-mesure plus qu'une charge anti net (Lire un extrait)

Lire (ou relire) ses chroniques :


Sophie Lubet "Déconnecter c'est possible ... en se fixant des règles"

Pour Sophie Lubet, directrice du pôle retail du groupe Comexposium, cet été fût ...

"Je n'ai pas complètement déconnecté, puisque nous préparons un événement du 21 au 23 septembre prochain (Paris Retail Week)... Mais la digital détox est une posture qui se prépare en se fixant des règles. Pour parvenir à décrocher quand même, il faut au préalable là où on pose ses valises repérer les endroits avec du wifi. Ensuite, je me suis réservée une heure en fin de journée pour répondre aux messages, aux mails, pour lire et faire un peu de veille. Côté réseaux sociaux c'est plus léger, puisque je me suis fixée un rendez-vous hebdomadaire où je réponds, je publie et je like. Pour les urgences uniquement, mes collaborateurs savent qu'ils peuvent m'envoyer des SMS ... Mais cette année, j'ai eu de la chance, pas de feu à éteindre ! Je ne sur-sollicite pas mes équipes, les vacances c'est primordial pour se vider la tête, se ressourcer et recommencer en forme . "




Luc Balleroy "Slow is social"

Pour Luc Balleroy, directeur général d'Opinion Way, ce été fut ...

" Il est 9h00, le soleil commence à chauffer mon visage comme chaque matin depuis que nous sommes arrivés ici au bout du monde. Sur le cadran solaire de l'église il est écrit " Lou Plus haouto coumunoutas inte se mangeu lou pan de Diou " c'est-à-dire " La plus haute commune où l'on mange le pain de Dieu ". Loin de l'effervescence professionnelle et des fureurs du monde, le silence n'est habillé que par le cri sporadique des marmottes et par un lointain tintement des cloches des vaches. Reconnecté à soi nous n'avons pour être relié au monde qu'une ligne de téléphone fixe et le courrier. Hasard du calendrier ou parabole ironique, dans la boite aux lettres m'attendent les résultats d'une étude que je dois analyser pour SoonSoonSoon sur...les Francais et le temps. J'en arriverai à la conclusion que Slow is social ".


Opinion Way signe une rubrique mensuelle sur emarketing " One word, One Trend, 8 Pictures "


Hervé Kabla "J'ai essayé et j'ai tenu ... deux jours"

Pour Hervé Kabla, directeur général de Be Angels, cet été fut ...

" J'ai essayé la digital detox. Pour trois raisons : la première, c'est que j'ai écrit un billet dessus cette année. La seconde, c'est que l'appartement que j'ai loué ne disposait pas de WiFi. La troisième, c'est que malgré nos forfaits astronomiques (10Go / mois chez Orange), les applis comme Twitter, Facebook, Spotify ou LiveRadio ont vite fait de vous essorer en quelques jours sans WiFi. Bref, la detox s'est imposée dès les premiers jours... Et j'ai tenu deux jours exactement ! Au troisième jour, je n'ai pas pu résister aux notifications, aux SMS de mes proches, à l'envie de retrouver mes playlists et au besoin de partager une ou deux photos avec mes " amis " Facebook. Même quand les éléments sont contre vous, la detox, ce n'est pas si simple..."


Hervé Kabla, signe une chronique mensuelle "Un marketeur doit-il ?"

Lire (ou relire) ses meilleures tribunes


Bertrand Espitalier "Vacances, j'oublie tout"

Pour Bertrand Espitalier, directeur du développement et de la communication de l'agence Le Fil, cet été fut...

"Vacances, j'oublie tout* n'était pas le tube prévu pour mon été 2015. La digital detox, cette néo lubie pour bobos, très peu pour moi.

Pourtant, ce samedi 8 août, 17 h 30, à peine arrivé sur mon lieu de vacances dans la banlieue de Bilbao, je suis pris d'un doute au moment de prendre l'option wifi. J'ai pourtant pris mes 3 écrans dans mes bagages, mais tant pis : je tente l'expérience zéro wifi et zéro forfait international pendant une semaine. J'ai l'impression d'être aux AA ("Aujourd'hui, mardi 12 août, ça faire 3 jours que je n'ai publié aucun statut Facebook, aucun tweet, je n'ai envoyé aucun mail, je me déplace sans Waze, je visite sans Wikipedia" : "bravo Bertrand"). Je ne ferai qu'une exception à mi-parcours, sur le hotspot wifi du Guggenheim.

Samedi 15 août, retour en France, la 4G en force : je prends sur moi pour me limiter à une connexion mail et réseaux sociaux par jour. C'est dur, mais c'est jouable. Au final, la digital detox, ce n'est pas un sevrage total, mais moins de digital. Et je crois que mes activités professionnelles et sociales n'en ont pas souffert. Bonne résolution pour la Rentrée : je vais tenter le couvre-feu numérique de 21 h 30 à 8 h 30..."

* "Vacances, j'oublie tout", Elégance, 1 982

A lire aussi : Pourquoi les marques B to B doivent aller sur les réseaux sociaux B to C

Frank Rosenthal "Déconnecté pas totalement et jamais complètement"

Pour Frank Rosenthal, expert en marketing du commerce, cet été fut ...

" Un bel été sous tous les plans : soleil, détente et découvertes. Pour cet été 2015, j'avais décidé une vraie pause plus que les 2 étés précédents consacrés à finaliser mes livres "Le Retail aux Etats-Unis" et "Les Incontournables du commerce de demain" (1) . J'avais décidé 5 semaines sans rendez-vous physique. Déconnecté pas totalement et jamais totalement. Pour faire face aux mails j'ai organisé une session quotidienne. Je reste surpris de la non-pertinence de la plupart des mails, je trouve que sur les boites mails, la précision de la data du big data ne se voit pas. Par ailleurs, je suis parti aux Etats-Unis à Philadelphie et en Caroline du Nord et du Sud. Sur place, le mobile est omniprésent dans les magasins. J'ai été surpris de la qualité du wi-fi, dans un train de banlieue à Philadelphie, la vitesse et la qualité de connexion pendant plus d'une heure étaient incroyables, loin des habitudes françaises ! ".

Lire (ou relire) les bonnes feuilles des "Incontournables du commerce de demain"




Christophe Marée, "Déconnecter pendant les vacances : c'est (presque) possible"

Pour Christophe Marée, directeur digital marketing Europe de l'Ouest et du Sud d'Adobe, cet été fut...

"Lors de mes vacances, les circonstances ont voulu que je me retrouve dans des lieux sans Wifi ou sans 3G. Cadre dirigeant dans une entreprise américaine, je suis sans cesse sollicité. Et même si je ne suis pas très actif sur les réseaux sociaux, je suis un gros consommateur de mails. Pour réussir cette "digital detox" il était indispensable que mes équipes jouent le jeu. Je leur ai donc fait passer le message de ne me contacter en cas d'urgence que par SMS. Et pendant trois semaines, je n'ai utilisé mon smartphone que pour trouver un restaurant, chercher ma route et regarder les quelques messages personnels. Résultat : un immense bien être. Moi qui consulte sans arrêt mon mobile, j'ai vraiment eu l'impression de nettoyer mon cerveau, voire de le "purifier". J'ai bien dormi, je me sentais de bonne humeur et au final, je n'ai reçu que 2 SMS !"

Martine Ghnassia "Digital détox par alternance"

Pour Martine Ghnassia, directrice d'InCapsule by Ifop et de la communication du groupe, cet été fut...

"Et bien oui, j'ai plongé dans ce mouvement par alternance. Déconnexion totale en allant marcher dans le parc de la Vanoise, aucun réseau, aucune appli, rien pour se raccrocher au monde virtuel. Et quand par hasard je captais un message et qu'il fallait y répondre dans la minute, cela me mettait dans une rage folle ! Et hyper connexion quand je suis allée me dorer sur les plages de Tel Aviv, où le wifi vous poursuit partout et là on re craque , pour vivre au même rythme que les autres ! "


Martine Ghnassia et Isabelle Grange signent chaque mois la rubrique Planète marketing dans Marketing

Lire (ou relire) les trois derniers

Digital Détox, une nouvelle addiction ?

Roland Koltchakian, "un nouveau regard sur le digital"

Pour Roland Koltchakian, Cx sales development manager d'Oracle, cet été fut...

"Pour cet été 2015, il me semble avoir réussi à trouver le juste équilibre entre une déconnexion totale avec mon métier chez Oracle et la nécessité de continuer de rester en prise avec le digital parce qu'avouons le, le digital est aussi un sujet qui nous passionne et qui reste totalement addictif de par sa capacité à se renouveler constamment et drainer encore et toujours de nouvelles innovations. Comment ai-je mené cette délicate négociation avec moi-même ?

J'ai tout simplement choisi d'aborder mes congés en remettant en perspective le sujet du digital au-delà du prisme parfois trop spécialisé avec lequel nous sommes amenés à le traiter depuis ces dernières années, et pour mener cet exercice quoi de mieux que de "lire utile" ? C'est un peu par hasard et au gré de mes flâneries que mon choix de lecture s'est porté sur un ouvrage aussi passionnant qu'exhaustif : "Les clés du futur". Rédigé par le philosophe Jean Staune, ce livre permet de comprendre que finalement le digital n'est qu'un des très nombreux phénomènes visibles d'un monde qui bascule de la "postmodernité" vers la "transmodernité". Pour l'auteur, il est même moins une cause qu'une conséquence.

Sciences, dogmes économiques, logiques de croissances, religions, rapports à la consommation, écologie, mutations technologiques, nouveaux modèles de management ...Autant de phénomènes et de composantes qui sont analysées avec un regard intellectuel et une synthèse exceptionnelle. Même si ce livre ne se révèle pas toujours forcément hyper accessible, sa lecture est néanmoins une invitation et une véritable inspiration pour les professionnels du digital et du marketing que nous sommes à repenser l'ancrage, les interdépendances et les impacts réels du digital lorsque nous discutons innovation et création de valeur avec nos clients. Ainsi, je sais que je rentre de cet été 2015 avec une remise en question de certaines de mes perceptions, un nouveau regard sur le digital et je l'espère aussi, de nouvelles idées à proposer en interne et en externe pour les nombreux sujets qui m'attendent à la rentrée."

A lire aussi : "La convergence entre la publicité et le CRM peut changer la donne dans l'exercice du marketing"

28% des cadres se sont imposés une détox estivale

L'hyper connectivité face à la " détox " selon Adobe

Sortir son Smartphone pour consulter ses derniers emails professionnels est un geste devenu presque automatique pour de nombreux salariés. En effet, 71% des personnes interrogées (69% en France) regardent leurs emails, professionnels ou personnels, directement sur leur téléphone portable - ce chiffre atteint 87% pour la tranche 18-34 ans. Face à ce phénomène d'hyper connectivité, l'étude révèle également que seulement 28% des cadres français interrogés se sont imposés une " détox " afin de réduire le temps passé à vérifier leurs emails (35% au Royaume-Uni et 42% en Allemagne).

Ces pauses ont pourtant des effets positifs sur les employés :

- 61% se sont sentis détendus (44% au Royaume-Uni et 50% en Allemagne) ;

- 28% se sont sentis libérés (33% au Royaume-Uni et 19% en Allemagne) ;

- Seulement 9% se sont sentis angoissés (5% au Royaume-Uni et 13% en Allemagne).


L'agence Dagobert, avait publié une étude intéressante sur ce sujet sous forme de Slide Share : nous en avions parlé : lire "Digital détox ou la tentation de la déconnexion"

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