III/ Internet se démocratise

Nous sommes bien loin des premiers chiffres enregistrés par Médiamétrie sur les usages d'Internet. Si en 1999 on ne parlait pas encore de média, mais du «réseau des réseaux» ou de «l'autoroute de l'information», le Web s'est désormais installé au coeur de la vie des Français, tout en modifiant son assise socio-économique.

De 10 à 100 fois plus. Telles sont les progressions enregistrées en une décennie sur le média. Selon la dixième édition de l'Observatoire des usages internet publié annuellement par Médiamétrie, le nombre d'internautes connectés de 18 ans et plus, en France, est passé de 3 millions d'individus en 1999 à 29 millions en 2009, pour un taux de pénétration estimé à 60,4 % aujourd'hui contre 6,9 % lors de la première vague de l'étude. Toujours dans le «dix fois plus», les adresses de courrier électronique on en dénombre aujourd'hui 25,9 millions... Mais c'est en abordant la croissance du commerce en ligne que l'on assiste à une réelle révolution. Internet est devenu incontournable dans la vie et les habitudes des Français avec 20 millions d'acheteurs en ligne, soit 96 fois plus qu'en 1999. L'e-commerce est résolument la progression phare des usages du Web.

A - Internaute à tout âge

Si la tendance était aux aficionados de l'informatique, aux précurseurs, aux jeunes et aux tranches d'âge intermédiaires en 1999, le profil des internautes a bien changé et «tend à se rapprocher de la structure de la population» précise Médiamétrie. Ainsi, les seniors s'y sont mis et représentent en 2009 quelque 29 % de la population utilisatrice. La démocratisation de l'accès est devenue universelle : quasi-parité hommes-femmes (51,7, contre 48,3 %) alors qu'il y a dix ans, seulement 39,2 % de la gent féminine étaient connectés.

Une égalité aussi en termes de catégories socioprofessionnelles : CSP + et CSP - étant aujourd'hui au coude à coude de la fréquentation à respectivement 35,7 et 34,1 %. Les CSP - ne représentaient pourtant que 13 % des connectés dix ans plus tôt. Démocratisation toujours, fini la surreprésentation de la région parisienne et, plus généralement, celle des agglomérations de plus de 100 000 habitants qui s'affichaient, il y a dix ans, à 35,1 %, contre 20,7 % aujourd'hui.

B - Le mobile progresse toujours

Autre développement d'Internet : l'accès à partir d'appareils dédiés à la mobilité comme les netbooks, smartphones et autres PDA. Entre janvier 2008 et janvier 2009, les visites en provenance d'appareils mobiles ont quasiment quadruplé, souligne Médiamétrie-eStat. Une croissance principalement dopée par l'utilisation et le succès commercial des iPhone et iPodTouch. A eux seuls, les accès générés par ces produits ont représenté 68 % de la progression globale des visites issues de mobiles. Au total, sur un an, les visites provenant d'iPhones ont été multipliées par 7, celles à partir des Blackberry multipliées par 4. Mais ces derniers ne représentent que 8 % des accès mobiles contre 55 % pour l'iPhone et l'iPod touch, la multiplication des applications iPhone issues des grandes marques média ayant largement concouru à cette progression. Une montée en puissance initiée dès le second semestre 2008 avec l'arrivée de l'iPhone 3G. Les éditeurs sont de plus en plus nombreux à proposer gratuitement des services d'accès à l'information d'actualités ou pratique. Même si nous sommes encore bien loin des visites générées à partir de connexions traditionnelles qui représentent 99,2 % des consultations de sites mesurés par Médiamétrie-eStat, en janvier 2009, 0,5 % provenait de mobiles (contre 0,2 % en janvier 2008).