La VAD face au pari du multicanal 5/5
Quel est le jeu de chaque canal dans la commande ?
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Pour les
entreprises de vente à distance, l'intégration des différents canaux doit donc
s'orchestrer soit de manière empirique, soit au terme d'une réflexion globale
et aboutie, mais toujours après avoir étudié de très près la pénétration
potentielle des différents canaux auprès des divers segments de clientèle,
ainsi que le jeu de chacun de ces canaux dans la commande. Pour la Réunion des
musées nationaux, par exemple, le panier moyen fluctue ainsi sensiblement en
fonction des canaux de vente : 90 euros HT avec les catalogues papier, 60 euros
avec le Web et nettement moins dans les boutiques. En matière de potentiel
commercial à la commande, il n'est pas véritablement de règle quant à la
prévalence de tel canal par rapport à tel autre. Il existe autant de tendances
que d'entreprises. En revanche, il semble que les variations soient nettement
plus fréquentes, ou sensibles, en B to C. Ce que viennent confirmer les
exemples de Raja ou d'Haléco. « Le panier moyen fluctue en fonction de la
typologie de clientèle, pas du canal de commande utilisé », remarque Romain
Roulleau. En revanche, les sommes dépensées ne se répartissent pas sur les
différents canaux utilisés par un même consommateur. L'agrégation des canaux
s'avère bien plus un facteur multiplicateur qu'un fluidifiant. L'exemple de la
Camif est à cet égard éloquent : un client multicanal y dépense deux fois et
demi plus qu'un client monocanal. Le rapport panier moyen/canal capte d'autant
plus les réflexions que les canaux sont multiples et que leur poids est
relativement bien équilibré. Dans les configurations où l'un des canaux occupe
une situation plus monolithique, la question est moins immédiatement
déterminante. C'est le cas de la Réunion des musées nationaux. Si la vente de
moulages et la chalcographie remontent à l'Ancien Régime, les premières
boutiques de la RMN ont ouvert dans les années 70-80. Gérées par l'autorité
scientifique, elles réalisent 90 % du chiffre d'affaires de l'institution. La
RMN revêt statutairement un rôle de distributeur pour les musées nationaux, de
même qu'elle a passé avec certaines collectivités locales des accords de
concession commerciale pour la gestion des espaces de vente des musées
régionaux.
Le magasin, vecteur d'intégration et de promotion des autres canaux
Au total, la RMN exploite ainsi une cinquantaine de
librairies-boutiques en France. Elle a également ouvert quelques points de
ventes hors la sphère muséale, à Paris et en Ile-de-France : à Bercy Village,
au Forum des Halles, dans le 6e arrondissement (en phase de fermeture) et à
l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle (deux boutiques en partenariat avec le
concessionnaire commercial d'Aéroports de Paris). Supporter l'exploitation de
points de vente dans le cadre d'une stratégie multicanal implique l'existence
de gammes suffisamment "lourdes" et élargies. Dès lors, le magasin peut
s'avérer un élément intéressant dans les opportunités qu'il abrite en termes
d'intégration des autres canaux. Antoine Coubray rêve à un concept de
boutiques, un peu à l'image de ce qu'a réussi France Loisirs ou Yves Rocher.
Mais l'offre proposée s'avère difficilement compatible avec le développement de
points de vente : une gamme trop restreinte, en tout cas trop sujette au modèle
du renouvellement (principe de la collection), une cible pas assez circonscrite
ou homogène en termes de consommation. Alors, pourquoi pas des corners en
hébergement sur des surfaces plus importantes ? Parce que la vente à distance
et la vente en points de vente s'équilibre mieux dans son chiffre d'affaires,
la Camif a choisi de travailler de la manière la plus pointue possible sur les
niveaux respectifs d'intégration des différents canaux. Ainsi, parce qu'il est
le seul pôle de rencontre physique avec la clientèle, le magasin constitue au
sein du dispositif Camif un creuset de conseil et de promotion des autres
vecteurs de contact et de commande : catalogues papier, Web, téléphon... Dans
quelques semaines, il devrait être possible, dans les 15 magasins de
l'enseigne, de consulter des écrans internet ainsi que des bornes interactives.
L'objectif étant à terme de porter la part des boutiques dans les ventes du
vépéciste de 37 % à au moins 45 %. Limpide dans le concept, pas simple à mettre
en oeuvre dans l'organisation. « Rien que la problématique magasins/Internet,
cela complexifie considérablement la réflexion d'un vépéciste. Alors le
multicanal... Cela implique des changements énormes au sein d'une société »,
lance Philippe L'Hermitte. Dans la construction d'une stratégie multicanal,
c'est en fait toute l'entreprise qui est concernée : le marketing, le SAV, les
services clients, les chefs de projets, le système d'information, mais aussi
les partenaires fournisseurs, logisticiens, prestataires intervenant à tous les
niveaux de la chaîne relationnelle et commerciale.