"Cat@mag", trois canaux en un pour la Camif 1/2
Le vépéciste niortais, dans le cadre d'un vaste plan de redressement, investit lourdement dans une vaste refonte de son approche commerciale. Où le multicanal n'est pas seulement une fin, mais aussi un moyen.
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«Le multicanal n'est pas un gadget, c'est une stratégie d'enseigne à part
entière. » Philippe l'Hermitte, directeur général de la Camif, ne plaisante pas
avec le multicanal. En jetant, fin 2000, les bases d'un vaste plan de
redressement afin de juguler de mauvais résultats, l'entreprise niortaise a
fait de ce concept en vogue le pivot de sa stratégie commerciale. Comme tout
programme se voulant fédérateur, celui défini par la Camif porte un nom de
guerre : 4M (pour "multispécialiste", "maison et loisirs", "multicanal",
"médiateur"). Et, puisqu'un nom de code ne suffit que rarement aux esprits
frondeurs, il a fallu en créer un autre : "Cat@mag". « La réflexion que nous
avons menée fin 2000 nous a amenés à dresser deux constats. Primo, la VAD
représentait 63 % de nos ventes, contre 37 % pour les magasins. Deuxio, en
novembre 2000, Internet générait déjà 4 % du chiffre d'affaires de la VAD.
Sachant que, à la Camif, le Minitel avait été très important à son apogée dans
les années 90, nous avons vu dans le Web un fort potentiel commercial »,
explique Philippe L'Hermitte. Officiellement lancé en juillet 2001, le concept
Cat@mag, pré-testé auprès de trois groupes de sociétaires, désigne les moyens
mis en oeuvre pour créer une cohérence stratégique entre les trois canaux de
vente traditionnels que sont les catalogues, Internet et les magasins. « Ainsi,
un article peut-être choisi sur le catalogue papier, essayé en magasin et
acheté sur le Web », résume le Dg.
Un acheteur "multicanal" consomme 2,5 fois plus
Un consommateur Camif multicanal,
c'est-à-dire ayant recours à plusieurs des canaux de vente mis à sa
disposition, est un client à choyer puisqu'il achète 2,5 fois plus qu'un
adhérent monocanal. « Cela démontre la puissance de fidélisation du multimédia
», insiste Philippe L'Hermitte. Et montre quel intérêt le vépéciste a à inciter
aux comportements multimédias. Le concept Cat@mag n'est pas qu'un nom de code
interne. Il fait l'objet d'une longue description au fil des 12 premières pages
du catalogue, avec un rappel dans 80 pages intérieures. Le site camif.fr
présente pour sa part l'approche multimédia du vépéciste dès la page d'accueil.
Dans chaque magasin doit être mis en place un espace Cat@mag permettant la
consultation des catalogues papier et du site internet. Si le poids des
catalogues dans le chiffre d'affaires tend à diminuer, il est encore
aujourd'hui de 56 %. Tiré à 1,6 million d'exemplaires, le catalogue a vu son
format légèrement réduit (200 x 252 mm contre 210 x 270 mm). La refonte du
positionnement de l'offre Camif a des incidences directes sur sa politique de
prospection. Celle-ci devient, en effet, éminemment stratégique pour le
vépéciste. En se repositionnant sur le secteur maison-loisirs, la Camif
augmente nécessairement le cycle d'achat des consommateurs. Et la suppression
de 152 pages de prêt-à-porter du catalogue ne fait que renforcer cette
tendance. Une question se pose : comment continuer à contacter des clients qui
n'ont pas commandé depuis deux ans ? L'envoi du catalogue général à l'ensemble
de cette cible s'avérant trop coûteux, le vépéciste a opté en mai 2002 pour une
campagne de mailing à partir d'un fichier de plus de 2 millions de prospects
(dont 1 million sur fichiers externes). Les sociétaires n'achetant plus depuis
quelques années ont, en outre, reçu une invitation à découvrir les animations
magasins et à visiter les expositions Camif. Mais, dans la refonte orchestrée
par la Camif, le pivot du dispositif relationnel entre le vépéciste et sa
clientèle est le "centre de contacts multimédia", ou CCM. Centre d'appels
amélioré, le CCM recouvre les trois call centers du vépéciste, à Niort,
Toulouse et Bordeaux. Dans le programme multicanal de la Camif, ces trois sites
font l'objet d'un renouvellement des équipements technologiques et d'une mise
en réseau totale, intégrant l'ensemble des canaux de contact. Budget pour la
seule partie technologique : 2,1 millions d'euros. Le CCM traduit en effet la
volonté du vépéciste de mettre en place une solution unifiée de gestion de
l'ensemble des médias utilisés par les consommateurs. Ce, à partir du couplage
de la téléphonie et de l'informatique et de l'ouverture d'un serveur vocal
interactif. Toutes les demandes (téléphone, e-mail, fax, courrier) doivent
ainsi être orientées vers un point d'entrée unique, pour être identifiées,
triées et dirigées vers les opérateurs les plus compétents. Là aussi, la Camif
entend faire savoir de manière précise à ses sociétaires quels sont les moyens
mis en oeuvre pour parvenir à l'intégration des canaux de contact. Le CCM fait
l'objet d'une importante communication dans les pages du catalogue
automne-hiver 2002-2003, paru mi-juillet.