La VAD face au pari du multicanal 2/5
L'intégration du Web freinée par une organisation disjointe
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La VAD n'est donc pas nécessairement le cadre "naturel" à l'épanouissement
d'une génération spontanée de sites web immédiatement marchands et
immédiatement rentables. Bien souvent encore, l'intégration du canal internet
dans le dispositif commercial se trouve d'autant moins avancée que
l'organisation structurelle, au sein de l'entreprise, traduit elle-même une
séparation de fait. Les cas sont en effet fréquents où la dimension internet
relève d'une sphère "à part", département ou entité, voire filiale, au sein des
entreprises. A l'image de l'assureur Médéric, spécialisé dans les produits de
complémentaire santé à destination d'un public senior (1,7 million d'assurés,
200 ME de chiffre d'affaires). Aujourd'hui, chez l'assureur, les activités de
développement autour du canal web sont structurellement dissociées des
activités marketing direct. Deux départements cohabitent : Médéric Net et
Médéric Direct. Aujourd'hui, le site internet de la société d'assurance est en
phase de construction, et, dès 2003, Médéric devrait pouvoir offrir à ses
clients seniors un nouveau vecteur de contact et de souscription on line. Dès
lors, si les deux entités, Médéric Direct et Médéric Net, continuaient de vivre
de manière distincte, nul ne doute que des passerelles devront se construire. «
Il faudra, de notre côté, que nous puissions traiter efficacement les contacts
générés par le canal internet », souligne Christophe Rousseau, directeur de
Médéric Direct. Au sein de nombre d'entreprises de vente à distance, Internet
cherche sa place. Mais quel que soit le degré d'avancement des entreprises en
la matière, nul ne doute que le canal web contribuera rapidement à
l'optimisation de l'approche commerciale de la vente à distance. Le
développement des canaux de contact peut ainsi constituer un levier important
dans une stratégie de conquête de nouvelles clientèles. Pour la Réunion des
musées nationaux, par exemple, Internet pourrait bien être une ouverture sur la
clientèle européenne et internationale. Car la RMN est victime d'une situation
paradoxale. Si les plus grands musées comme le Louvre ou le musée d'Orsay
attirent une clientèle en majorité étrangère, l'activité de vente à distance de
la RMN n'est quasiment effective que pour une clientèle française. Le statut de
la Réunion des musées nationaux, à cheval entre une mission de service public
et des obligations de rendu d'exploitation, lui impose des procédures
comptables, notamment au niveau des devises, qui l'empêchent de vendre ses
produits dans une autre monnaie que l'euro et à une autre cible que la
clientèle de particuliers payant comptant. Un frein évident pour la MRN dans
ses velléités d'ouverture sur l'Europe, notamment vers la Grande-Bretagne. Mais
aussi, par exemple, vers l'Allemagne où les modes de consommation vépécistes
diffèrent des nôtres. « La clientèle allemande commande beaucoup, mais elle
retourne aussi beaucoup les articles commandés. Ce qui, avec notre offre, n'est
pas gérable. Par ailleurs, les goûts de la clientèle allemande nous
obligeraient à créer des catalogues spécifiques. Le Web peut être là également
un vecteur intéressant », remarque Thierry Massip
Internet : précision et profondeur d'information
Internet est généralement
développé pour apporter la précision et la profondeur d'information que le
mailing peut difficilement traduire. « Les passionnés de voitures achètent
l'Auto Journal pour faire des comparaisons techniques. Si, sur un catalogue
papier, vous donnez trop de détails, vous allez réduire le format des visuels à
des timbres-poste. Internet, parce qu'il autorise une grande précision dans la
description des produits, permet justement au client d'affiner ses choix en
fonction de critères techniques », affirme Philippe l'Hermitte. Une
problématique à laquelle certaines entreprises de VAD, de par la nature même de
leur offre ou de leur cible, peuvent néanmoins échapper. Ainsi, la clientèle de
Médéric permet aux concepteurs des messages postaux d'entrer sans retenue dans
le détail de la gamme : les seniors ont le temps, d'autant plus qu'ils sont a
priori sensibilisés à l'offre proposée. Du coup, l'urgence du canal web dans le
dispositif de l'assureur est sans doute moins évidente que pour d'autres
entreprises de vente à distance. De même, pour les Editions Atlas, le
relativement faible degré de technicité de l'offre épargne la contrainte de la
description systématique et en détail des produits. La viabilité de l'activité
VPC des Editions Atlas est avant tout fonction de leur aptitude à exploiter,
sans les épuiser, les médias de couverture. Et, en l'occurrence, la presse
spécialisée, hors télé, recèle des potentiels intéressants en termes de
conquête. Aujourd'hui, le couponning presse non-télé représente près de 10 fois
moins d'encartage que la presse télévision. Mais, pour multiplier les
opérations dans les supports spécialisés, l'annonceur devrait débourser
beaucoup, beaucoup d'argent. Et, là encore, c'est la nature de son offre, et
donc de ses besoins, qui freine. « La presse spécialisée, dans la mesure où
elle assure une audience très ciblée, propose des conditions commerciales assez
draconiennes. Or, nous sommes avant tout sur une logique de volume. Ce que je
recherche, c'est plutôt un supplément d'audience ou une répétition, pas une
audience annexe, si qualitative soit-elle. En fait, le vrai levier, pour nous,
ce serait la télé », explique Antoine Coubray. Chez Médéric, l'approche
vépéciste reste calquée sur un schéma plutôt "classique". Mais ne nous y
trompons pas, dans le monde de la VAD, le concept de multicanal est aujourd'hui
avant tout un... concept. Les bonnes vielles recettes de la VPC demeurent.
Avec, bien souvent, un référenciel historique et central : le catalogue.
Celui-ci peut suivre des orientations diverses : du simple support de référence
au vecteur commercial intégrant de manière stratégique les autres canaux de
vente : téléphone, Web, magasins... Le catalogue Raja mentionne ainsi
allégrement les autres canaux de commande et de contact mis à disposition de la
clientèle entreprises. De même que le site raja.fr fait largement état du call
center et constitue en soi une belle vitrine à la promotion du catalogue
papier. Un catalogue dont la première édition est née dans les années 50 et qui
référence aujourd'hui 6 000 produits sur 530 pages. « Le catalogue est envoyé
trois fois par an à une cible exclusivement constituée de clients actifs. Pour
la prospection, nous avons recours à des supports annexes, moins épais, de 50 à
100 pages, que nous envoyons tous les mois sur la base de fichiers extérieurs
», explique Laurence Hagège. Aujourd'hui, les catalogues drainent à eux seuls
environ 90 % des ventes de l'entreprise.