IV Choisir les bons accélérateurs de retour
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Comment choisir les accélérateurs de retour ? Un cadeau doit être
équilibré, proportionnel à l'offre. « Il faut que l'accélérateur soit un
composant des objectifs de vente, analyse Philippe Vermeulen, patron de
l'agence Azimut spécialisée en marketing direct. Il doit servir à rassurer le
client, à lever l'hésitation au moment de l'achat. » Un accélérateur qui sera
le prolongement de la vente, c'est possible. On peut prendre l'exemple d'un
service de protection du domicile pour des particuliers, équipement d'alarme
plus abonnement mensuel à la centrale de surveillance 24 heures sur 24. Le
mailing de vente promet aussi un cadeau : un coffre-fort. Et l'argumente : ce
n'est pas notre métier de vous offrir un coffre-fort, mais nous pensons que
vous vous sentez concerné par la sécurité de votre domicile. Et si les
malfaiteurs se sont quand même introduits chez vous, ils ne pourront pas
s'emparer de l'argent liquide et des cartes de crédit durant le laps de temps
nécessaire pour que notre équipe arrive sur place... puisque vous aurez tout
rangé dans le coffre... Une logique imparable ! A l'inverse, certains mailings
d'abonnement presse sont bourrés de cadeaux de tout genre. Les news magazines
hebdomadaires pratiquent cette abondance depuis longtemps. Le futur abonné
reçoit un mailing d'abonnement qui lui propose, dans l'ordre, un appareil photo
numérique de mauvaise qualité, une réduction de 85 % sur le prix de vente du
magazine au numéro, un cadeau spécial s'il répond rapidement, un autre avantage
avec un mot de passe pour accéder aux archives du magazine... Où est le produit
dans l'histoire ? On se pose encore la question. La logique manque dans la
composition de l'offre. Et quel accélérateur utiliser pour une garantie
obsèques ? Difficile d'imaginer quelque chose qui ne soit en aucun cas perçue
comme une agression. Et pourtant, un assureur a trouvé l'idée d'offri... des
livres. Une vie de Guy de Maupassant, entre autres. « C'est un accélérateur
ludique et qui reste en prolongement de l'offre », remarque Philippe Vermeulen.
Ce rapport avec l'offre est-il immuable ? Lorsque l'on vend un service, on a
l'habitude d'offrir un cadeau supplémentaire à tous ceux qui acceptent le
règlement par prélèvement automatique. Cet accélérateur est sans rapport avec
le produit lui-même. D'autres cadeaux, plus proches de l'univers du produit,
peuvent, en revanche, s'avérer malheureux. Une entreprise qui propose des
assurances pour les animaux domestiques, offrira aux souscripteurs un collier
anti-poux ou une laisse télescopique. Et pourquoi pas un gant spécial
"ramasse-crottes" ? « C'est une fausse bonne idée, estime Philippe Vermeulen.
Le ramassage de crottes derrière son chien est forcément perçu comme une
occupation déplaisante, alors ce sera un mauvais accélérateur. » On peut
également aller emprunter ailleurs des idées plus subtiles. Un exemple, dans
l'univers automobile : à l'achat, les constructeurs offrent... un porte-clefs.
Un objet banal, sans valeur apparente. Et pourtant, prenez le conducteur d'une
Porsche. Pendant la semaine, sa voiture reste le plus souvent au garage. Mais
il se promène avec un petit prolongement de la marque, un signe d'appartenance
à un cercle assez particulier, plus discret, mais finalement tout aussi visible
que la cravate d'un club. Cette idée de "signe de reconnaissance" peut
s'appliquer en marketing direct. Il ne faut pas oublier non plus les
accélérateurs dits "mécaniques", qui proposent une réduction sur des tarifs
affichés. Par exemple, lorsque l'on cherche à vendre un service, on peut offrir
à la souscription quelques mois d'abonnement gratuits. Cela se pratique pour
les abonnements à la télévision par câble ou encore à la téléphonie et autres
services grand public. Mais cette méthode ne marchera pas dans le domaine
professionnel : offrir des mois d'abonnement à des services destinés aux
entreprises ne provoque pas la moindre accélération des ventes. Les loteries,
les tirages au sort doivent être utilisés avec parcimonie. Le but est de donner
à tout le monde l'impression de pouvoir gagner. Parfois, cet accélérateur ne
vise même pas la vente, mais l'enrichissement de la base de prospects pour des
opérations à venir, en attirant vers l'entreprise une population de
"promophiles". Reste à savoir comment rendre rentable ce public chèrement
acquis et habitué à la gratuité. Mais c'est déjà un autre débat.