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[Tribune Libre] L'hypermarché fait de la résistance

L'hypermarché est vieux d'un demi-siècle. Enrico Colla, enseignant-chercheur à Novancia Business School Paris et spécialiste de la distribution, dresse un état des lieux et présente les perspectives du secteur. Le format ne disparaîtra pas ...

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Enrico Colla
Enrico Colla

La part de marché de l'hypermarché diminue depuis quelques années en France. Pour autant, ce modèle est-il en crise ? Il semble plus juste de parler de déclin, ce dernier étant une phase de son cycle de vie. Les raisons de ce déclin sont nombreuses, notamment : la hausse du prix de l'essence et la réduction du nombre des membres des foyers, qui favorisent les petits supers et le hard discount ; la réduction des dépenses en produits alimentaires -en pourcentage sur le revenu disponible- qui constituent la part la plus importante du chiffre d'affaires des hypermarchés et enfin a tendance des consommateurs à prendre leurs repas plus fréquemment hors domicile.

La concurrence d'autres formats de magasins

En ce qui concerne les formats concurrents qui, contrairement aux hypermarchés, accroissent leur part de marché, les grandes surfaces spécialisées (GSS) ont plus de choix et peuvent offrir un assortiment plus large toute l'année. Les petits magasins de proximité répondent mieux aux besoins des ménages urbains moins nombreux et ne disposant pas de voiture.

Dans le secteur non alimentaire, le e-commerce, avec livraison à domicile, offre le même prix avec un service supérieur. Dans l'alimentaire, le drive concurrence (et cannibalise) l'hyper avec une offre limitée mais un service de proximité près du lieu de travail du client.

Si le hard discount semble avoir atteint son sommet, les formats de proximité et les drives vont certainement conquérir des parts de marché plus importantes au cours des prochaines années. Le e-commerce dans le non alimentaire continuera aussi à se développer, certes à un rythme plus lent que ce que l'on observe actuellement. De nouvelles formes de distribution verront par ailleurs le jour comme la distribution automatique par exemple, grâce à l'essor des nouvelles technologies et à l'augmentation de la mobilité des consommateurs.

Un lent déclin

Le déclin de l'hypermarché, en France mais également en Europe, va se poursuivre lentement. Dans la distribution, les formats ne disparaissent pas d'un jour à l'autre. Les distributeurs sont tous très attentifs à ces évolutions et étudient différentes pistes pour revitaliser le cycle de vie de leurs magasins. Révitalisation par : la réduction de la taille, la valorisation des produits frais, la redéfinition de leur offre non alimentaire, l'utilisation d'internet et élaboration d'une vraie stratégie multicanal et l'introduction de nouvelles technologies dans les magasins...

Toutes ces pistes peuvent contribuer à améliorer les résultats des magasins moins performants, qui sont souvent les plus grands et ceux des groupes plus centralisés.

L'hyper ailleurs ?

Mais l'hypermarché n'est pas mort ! Il a encore de belles perspectives dans les pays émergents. En Chine notamment, ainsi qu'au Brésil, en Inde, où ils feront bientôt leur entrée sur le marché, mais également en l'Europe de l'Est, en Russie ainsi qu'en Turquie. Il existe encore des marges de croissance et de profit pour les leaders français du secteur.

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