Le marché du convenience food à l'horizon 2013
Les sandwiches, les salades ou les box font partie du segment convenience food. L'institut d'études Xerfi a évalué leur potentiel de croissance et leur positionnement concurrentiel. Les box ouvrent-elles davantage l'appétit que les sandwiches et les salades ?
Je m'abonneXerfi vient de publier une étude, après plusieurs semaines d’enquêtes et d’analyses, baptisée “Le marché du convenience food à l’horizon 2013 (sandwiches, salades, box) – Perspectives de croissance, positionnement concurrentiel et axes de développement des industriels et des distributeurs” (Auteur : Eline Maure).
Principaux enseignements
Le succès des box, ces recettes principalement à base de pâtes conditionnées dans des boîtes en carton, ne se dément pas. Moins de trois ans après leur lancement en grandes surfaces, leur chiffre d’affaires frôle les 100 millions d’euros, avec un bond de plus de 40 % en 2011. Environ 150 références étaient ainsi disponibles dans les linéaires à la rentrée 2011, contre seulement une dizaine en 2009. À titre de comparaison, le nombre de sandwiches vendus en France augmentera de 2 % en 2012, puis de 3 % en 2013 (+0,8 % en 2011), tandis que les ventes de salades traiteur progresseront respectivement de 1 % et 2 % ces deux prochaines années (+2 % en 2011).
À contre-courant de nombreux marchés alimentaires, celui du convenience food restera donc globalement bien orienté à l’horizon 2013. Il est en effet soutenu par des tendances favorables, comme le raccourcissement de la pause déjeuner ou le nomadisme alimentaire, mais aussi par l’extension de l’offre et des réseaux de distribution. La volonté des Français de rationaliser leurs dépenses favorisera également les reports vers les “solutions repas” les plus économiques. Pour autant, la forte période de croissance du marché est désormais révolue, et il convient de distinguer les segments encore en phase de croissance (les box, même si elles n’échapperont pas non plus au ralentissement), de ceux arrivés à maturité.
Les industriels diversifient leur offre dans le segment des salades. Dans ce contexte, les fabricants de salades, sandwiches et box accentuent leurs efforts d’innovation en vue de stimuler la demande et de se différencier de la concurrence, en particulier des marques de distributeur. Les uns sophistiquent leurs recettes, certains adaptent leurs conditionnements – à l’image de la gamme de plateaux de Martinet –, d’autres encore se positionnent sur des niches de marché. Daunat a par exemple successivement lancé en 2011 des wraps, des sandwiches halal (sous la marque Zakia), une gamme de snacks chauds et des boissons. Ces politiques de diversification passent aussi par des opérations de croissance externe. Fleury Michon a ainsi pris le contrôle de l’Italien Fresco en 2011. Norac, le propriétaire de Daunat, s’est quant à lui étoffé en reprenant Speedwich, puis une participation majoritaire dans la société Bergam’s (fabricant de produits de snacking pour la RHF).
Bien positionnées sur le marché du convenience food, les grandes surfaces alimentaires misent de plus en plus sur leurs marques propres. Les MDD se sont ainsi vite déployées sur le segment des box, pour en devenir, en à peine un an, des acteurs incontournables. Les enseignes adaptent leurs concepts de magasins pour répondre aux attentes des consommateurs urbains et pressés (pôle snacking dédié, possibilité de manger sur place, etc.). Les distributeurs déploient aussi leurs enseignes de centre-ville. Mais sur ce marché, ils doivent affronter la concurrence de plus en plus redoutable des enseignes de boulangeries et sandwicheries. Brioche Dorée, Class’Croute ou encore Subway ne cessent d’étendre leurs réseaux. Dans le même temps, l’offre continue de s’élargir avec la multiplication du nombre d’intervenants sur les créneaux des pâtes à emporter, sushis ou “fast good”, comme Lina’s, Bert’s, Cojean ou Exki. L’enseigne britannique Prêt à Manger vient ainsi de s’implanter en France.