DossierMarketing et développement durable
3 - Produits : de l'éco-conception à la vente
Le produit ayant “zéro impact” sur l'environnement n'existe pas. Mais la démarche d'éco-conception séduit de plus en plus d'entreprises. Parallèlement, les ventes de produits sous éco-label sont en forte augmentation.
Diminution des suremballages, matériaux recyclés, développement de sachets réutilisables... Le packaging s'allège. Mais attention au greenwashing et à la cacophonie écologique! No brand and no pack? Less is more? Le packaging gadget serait-il dépassé?
Dans le domaine alimentaire, la guerre du goût semble être terminée. Pour 63% des Français en effet, les produits alimentaires bio sont des «produits qui ont du goût» et 51% disent en acheter... Nul doute que si la barrière du prix était levée (et l'offre élargie), ce chiffre bondirait. En revanche, dans d'autres secteurs, tout reste à faire. C'est le cas notamment dans l'univers des cosmétiques. Seulement un tiers des personnes interrogées pensent que les produits cosmétiques bio sont «efficaces», une lacune rédhibitoire sur ce marché. La même proportion pense que ce sont des produits qui «sentent bon»...
Premier média entre le consommateur et la marque, le packaging est de plus en plus controversé. Jugé trop envahissant par les Français, il doit désormais se réinventer. Avant que la réglementation ne s'en mêle.
Un argument marketing ?
Des actions qui ont aussi la grande vertu d'entraîner de nombreuses économies pour les entreprises et les distributeurs. Ces derniers «qui ont un rôle déterminant», selon Daniel Thorel, vice-président de l'Institut français du design et en charge du marketing alimentaire chez Auchan, poussent d'ailleurs de plus en plus leurs fournisseurs à aller dans ce sens, à l'image de WalMart ou d'Amazon. Car qui dit moins d'emballage dit également moins de matières premières, moins d'énergie nécessaire à sa fabrication, moins de camions pour le transport, etc. Mais, dans certains secteurs, la réduction d'emballage commence aussi à devenir un argument marketing.
Tout réinventer !Depuis quinze ans, l'éco-conception a permis de rendre les emballages existants plus respectueux de l'environnement. Pour faire un pas de plus dans la démarche écolo, voici venue l'heure de l'éco-invention.
La responsabilisation écologique des citoyens est désormais un fait acquis. Cependant, la mise en oeuvre de leurs actions en faveur de l'environnement demeure laborieuse et parfois contre-productive...
Si, pour un grand nombre de personnes, préserver l'environnement est devenu une nécessité, agir pour le préserver doit être une démarche sincère et efficace. Un engagement factice et instrumentalisé pour des raisons purement marketing et commerciales, sans relation avec les valeurs de l'entreprise, juste parce que les consommateurs sont de plus en plus sensibles à leur environnement, sera inefficace, voire dangereux.
Sur une annonce diffusée sur le site du Grenelle, nous pouvions voir le visage d un enfant aux yeux sombres et graves et lire ce texte qui barrait son visage : “Trier les emballages c'est plus facile quand y a moins d'emballages à trier”. Les déchets d'emballages, qui ont le tort d être trop visibles dans le quotidien des consommateurs, ne seraient-ils pas des boucs émissaires bien commodes pour ne pas aborder les vrais problèmes ?
L'engagement des marques dans le développement durable n'est pas nouveau […]. Ce qui a changé, c'est le discours. Auparavant, l'argument écologique restait l'apanage des campagnes corporate. Aujourd'hui, il est descendu dans l'argumentaire commercial sur le produit lui-même. Parce que les consommateurs sont plus sensibilisés, mais aussi parce que les marques ont désormais des produits qui permettent de répondre à ces standards...
-> Autres références :
L'eau embouteillée va-t-elle boire la tasse ?L'achat éthique entre conviction et scepticisme
Le vert fait-il vendre ?
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