L'enseigne Cora vend ses ananas... sans plumet
En principe, ils trônent dans les rayons des fruits et des légumes, et on les reconnaît de loin grâce à l'écorce et surtout au plumet... Sauf que, dans les magasins Cora, neuf ananas sur dix en sont dépourvus depuis le mois de novembre dernier. L'enseigne reconnaît que cela peut paraître "surprenant" quand on ne connaît pas la raison. Le fruit exotique sans plumet peut même sembler inesthétique dans un panier de fruits. Aussi les équipes de Cora n'ont-elles cessé, depuis la fin d'année 2023, d'expliquer leur démarche auprès de leurs clients afin que ces derniers puissent comprendre pourquoi la marque a fait ce pari, au contraire d'autres grandes surfaces.
Concrètement, dans chaque magasin, près des étals, a été notamment affichée une infographie informative dans le but, précise Sophie Malinas, directrice achats fruits et légumes de Cora France, de "rassurer" les uns et les autres.
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Fruit sans plumet "accepté"
"Après une petite phase d'adaptation, dit-elle, les consommateurs l'ont plutôt bien accepté et n'ont pas laissé tomber l'ananas sous prétexte que le plumet avait été retiré au préalable." Selon Cora, les personnes fréquentant cette grande surface ont continué d'en acheter, même sans plumet, en l'occurrence durant la saison des fêtes de fin d'année dernière, période propice à l'achat de fruits exotiques.
Cora parle dans un communiqué de presse envoyé en janvier 2024 de "solution de bon sens". Déployée il y a plusieurs mois, l'initiative a d'abord concerné les fruits découpés en morceaux proposés au sein des magasins de l'enseigne, puis, plus récemment, les ananas entiers ayant été acheminés par voie maritime (soit les "ananas bateau", comme on dit dans le jargon).
Les ananas "extra sweet", vendus toute l'année à Cora, viennent d'Équateur. Ils ont été cultivés et distribués par SIIM, une filiale du groupe Omer-Décugis. C'est sur place, au niveau des zones de culture, certifiées BSCI et Rainforest Alliance, que les fruits ont été séparés de leur plumet.
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Des fruits moins chers sans plumet
Lors de la consommation, cette (jolie) partie du fruit est en principe immédiatement jetée (et mise au compost pour celles et ceux qui en ont), alors... autant la laisser au producteur car, lui, s'en sert, comme l'explique Sophie Malinas, directrice achats fruits et légumes : "Les exploitants gardent les plumets pour les utiliser comme engrais organique ou afin de les replanter et ainsi pérenniser leur production."
Autre avantage mis en lumière par l'enseigne appartenant au groupe Louis Delhaize : sans la "coiffe", l'ananas prend moins de place dans les cartons livrés dans l'Hexagone. "Ce qui nous permet, précise la même, de disposer de 20 % d'ananas en plus sur chaque palette importée." Et puis de proposer, par conséquence, un produit moins cher aux clients des 60 hypermarchés implantés en France. "Sans plumet, 'l'ananas bateau' coûte vingt centimes de moins", assure Sophie Malinas. En somme, tout le monde est "gagnant".
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