DossierCas marketing : le design est-il un facteur de valorisation ?
4 - [Interview] Jacques Guillemet, président et fondateur de Pylones
"Nos produits sont nos meilleurs ambassadeurs".
Jacques Guillemet, président cofondateur de Pylones.
Quelle est la situation de Pylones ?
Le travail sur les produits, les boutiques et l'organisation de l'entreprise nous a valu d'entrer dans une croissance sereine et raisonnée, de 10 % par an. En 2013, le chiffre d'affaires a atteint 60 millions d'euros, réalisés pour moitié à l'international. Aujourd'hui, Pylones compte 800 collaborateurs. Nous continuons à nous développer en ouvrant une boutique par mois, quelque part dans le monde, en restant toujours attentifs à garder le contrôle sur le respect de nos valeurs.
Le design vous permet-il de vendre plus cher ?
Par rapport à la complexité de nos produits, les marges restent faibles, car nous ne dépensons pas d'argent en publicité. En revanche, nous consacrons 2 millions d'euros par an, soit 5 % du chiffre d'affaires France, à rémunérer les designers, faire des tests et à développer les collections. La faiblesse de nos marges désespère nos copieurs, qui cherchent des produits plus rentables et plus faciles à copier.
Pourquoi ne pas faire de publicité ?
J'appartiens à une génération où la publicité et le marketing étaient mal vus. Au début de l'entreprise, nous avons décidé de ne pas faire de publicité, et c'est resté comme cela. Je suis plus un commerçant qu'un homme de marketing. Le travail sur le désir du produit et la cohérence des collections a fait connaître la marque. Nos produits sont nos meilleurs ambassadeurs. Nous sommes toujours à l'écoute de nos clients.