Ça n'ouvre pas de débouchés
"Tim Cook se plaint que ses clients veuillent réparer eux-mêmes leurs iPhone, car cela a un impact sur son business", indique Brieuc Saffré. À l'inverse, Seb en fait une nouvelle activité. Un vrai changement de paradigme selon Stéphanie Fellen : "Avant, il fallait produire vite et en quantité pour rester compétitif. Dorénavant, être compétitif, c'est aussi conserver la qualité et le savoir-faire. On peut miser sur une meilleure exploitation des ressources existantes, comme les déchets. Avec Made & More, de nombreux produits sont basés sur des chutes de tissus !". Un principe qu'a compris La Poste qui, via sa filiale Recygo (montée avec Suez), récupère les déchets papiers des entreprises, avant de les traiter et de les revendre aux papeteries françaises plutôt qu'à l'étranger. "C'est mieux que de faire tourner ses camions à vide après leur tournée, et c'est une activité à plusieurs dizaines de millions d'euros, qui emploie des personnes en insertion", détaille Brieuc Saffré.
La bonne pratique : Hélène Tauzin évoque les entreprises à mission, qui, grâce à leur engagement, s'emparent parfois de nouveaux marchés et devraient se multiplier depuis l'entrée en vigueur de la loi PACTE. L'entreprise Nutriset, spécialiste des aliments dédiés aux enfants victimes de malnutrition, est numéro un dans son secteur et réalise un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros, pour seulement 200 employés !
Autre exemple : Depuis 2016, Lidl vend les fruits et légumes "abîmés ou défraîchis" pour 1 euro la cagette de 3 à 5kg. Auparavant, l'enseigne les donnait aux Restos du Coeur, mais l'association n'ayant pas les moyens d'assurer la collecte sur l'ensemble du territoire, de nombreux produits étaient jetés. Désormais, 50% des gains sont reversés à l'association. Résultat ? Lidl ne jette quasiment plus de fruits et légumes et n'a pas perdu de CA sur son rayon primeur. Au total, 3 millions de cagettes ont été vendues ces deux dernières années !