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5 actions fortes de 2019 en faveur de l'égalité femmes - hommes

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Alors qu'approche la Journée internationale des droits des femmes, ce 8 mars, retour sur cinq campagnes publicitaires ou tendances emblématiques de la façon dont a été traité l'égalité femmes - hommes en 2019.

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" #KuToo ", lutter contre les codes vestimentaires sexistes au Japon

Au Japon, les femmes qui travaillent en entreprise sont dans l'obligation de porter des jupes serrées et des talons hauts. L'actrice japonaise Yumi Ishikawa s'est lancée dans une bataille contre les codes vestimentaires féminins sexistes en entreprise. " La racine du problème, c'est que certaines entreprises ont des règles applicables seulement aux femmes, telles que l'interdiction des lunettes ou l'obligation d'utiliser des cosmétiques, qui sont excessives,a expliqué Yumi Ishikawa à la presse locale.Ces pratiques doivent être revues ". Sa campagne contre l'obligation de porter des talons au travail était baptisée " #KuToo ", jeu de mots entre " MeToo " et les termes japonais " kutsu ", qui signifie chaussures, et " kutsuu ", douleur, a été lancée le 10 février 2019. Ce néologisme a d'ailleurs acquis sa place dans le classement 2019 des mots les plus marquants de l'année au Japon. L'actrice japonaise s'est également attaquée à d'autres codes vestimentaires féminins sexistes en entreprise, comme les cas d'interdiction du port de lunettes pour les femmes. Selon un rapport sur la parité entre hommes et femmes publié par le Forum économique mondial, le Japon arrive en 2017 à la 114e place sur 142 États.


" Ni putes ni soumises ", un homme dans la peau d'une femme

Pour faire mesurer aux hommes la violence du harcèlement de rue, l'association " Ni putes ni soumises " a trouvé la solution. Dans le cadre d'une campagne publicitaire contre le harcèlement de rue intitulée " À notre place " et diffusé le 24 octobre 2019, Antoine, un acteur de 23 ans, a passé deux heures au maquillage, enfilé une jupe et des collants, avant d'aller dans les rues de Paris. " Nous avons souhaité offrir une vision objective de ce qui se passe réellement dans la rue, de ces violences si courantes qu'elles en deviennent banales, à tort ", expliquent les membres de l'association sur son site. Le résultat est celui attendu. Des insultes et des remarques déplacées pleuvent. " Je me suis senti extrêmement vulnérable " raconte le jeune acteur dans la vidéo. Si le message de cette campagne semble être louable, celle-ci est loin d'avoir fait l'unanimité. Sur Twitter, des internautes et militantes féministes ont déploré que le mouvement "Ni putes ni soumises" ait besoin d'avoir recours à un homme pour dénoncer le harcèlement de rue que subissent les femmes.


" Le pantalon ", prendre conscience du sexisme ordinaire chez les jeunes

" Le sexisme c'est un truc à l'ancienne ". Quatre adolescents installés dans leur salle de classe parlent des inégalités entre filles et garçons. L'un pense que c'est un mythe, une autre que les femmes doivent arrêter de faire les victimes, un troisième que les remarques misogynes, ce n'est pas si grave. Mais peu à peu, les débats s'enflamment et les esprits s'échauffent. Sous l'initiative du centre Hubertine Auclert la chaîne Rose Carpet a décidé de sensibiliser sa jeune audience aux préjugés sexistes avec ce court-métrage intitulé " Le Pantalon " diffusé le 30 novembre 2019 sur Youtube. Le public se fait donc le témoin d'une discute entre potes, qui débute sous la forme d'un échange théâtral qui révèle les comportements de chacun, puis les mots se font plus crus et les consciences s'éveillent. Les clichés sexistes, la cour de lycée les accumulent, comme un mini-réceptacle des maux de notre société. C'était donc le lieu tout choisi pour aborder le thème de l'égalité femmes - hommes. Ce film est destiné à être projeté en salle de classe, à destination des élèves, en tant que support éducatif.


MIO, des hommes confrontés aux mains de leurs femmes

Des hommes confrontés aux mains de leur femme, de leur mère ou de leur fille, et qui ne les reconnaissent pas, tant elles sont abîmées par les travaux domestiques. L'agence de publicité marocaine Rapp , pour le compte du fabriquant de produits ménagers MIO, fait le choix de s'adresser au coeur des hommes. Ils sont cinq et défilent tour à tour face à un écran géant sur lequel sont projetées, en noir et blanc, des photos de mains anonymes avec des paumes fripées et crevassées. Pour eux, elles appartiennent à quelqu'un qui travaille dur, depuis des décennies, douze heures par jour, un plombier, un paysan ou une femme de ménage. Sans qu'ils soient au courant, ils voient alors entrer sur le plateau de tournage leur mère, leur femme, leur soeur, leur fille. Ces mains qu'ils trouvent trop abîmées sont celles d'une femme de leur famille. La prise de conscience est brutale pour ces hommes mais aussi pour tous les Marocains. Cette campagne publicitaire audacieuse fait suite au spot montrant des hommes tenir un balai que Rapp avait également conçu pour MIO. L'agence se positionne donc ouvertement en faveur de l'égalité dans les tâches ménagères. Mis en ligne dans sa version longue de 5 minutes le 5 mai 2019, puis diffusé à la télévision dans une version plus courte, le clip a immédiatement fait réagir, faisant plus de 2 millions de vues en quelques jours. L'équipe créative qui est à l'origine de cette idée est composée d'hommes uniquement, mais elle est dirigée par une femme. Elles ne seraient que deux au Maroc à occuper un tel poste.


Fondation des femmes, quand partir est une question de survie

La voix de Muriel Robin narre une scène tristement familière. Une femme se retrouve dans sa voiture la nuit, le visage miné par l'angoisse et la fatigue, ses enfants à l'arrière. " Elle, c'est Julie, et elle n'en peut plus. Insultes, humiliations, coups. Il avait juré qu'il ne recommencerait plus. Mais ça a continué ". L'on comprend que Julie subit les violences quotidiennes de son mari. Ce soir-là, elle hésite à faire démarrer sa voiture pour que son calvaire cesse. " Julie est partie ", nous affirme la narratrice. Mais en réalité non. À la dernière minute, Julie rebrousse chemin, sa valise à la main, et regagne l'appartement où son mari l'attend. " Pour pouvoir partir, il faut avoir quelque part où aller ", déclare alors la comédienne. " Partir ", c'est ainsi qu'a été nommée cette campagne de sensibilisation aux violences faites aux femmes, voulue par la Fondation des femmes. Chaque année, les structures d'hébergement refusent des milliers d'arrivantes par manque de moyens, financiers et humains. En 2019, il a été confirmé que 25% de féminicides de plus qu'en 2018 ont été commis.


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