E-marketing.fr Le site des professionnels du marketing

Recherche
Magazine Marketing

[Exclu] Le social murmure de la COP21

Publié par AMELLE NEBIA le - mis à jour à
[Exclu] Le social murmure de la COP21

Comment parle-t-on de la COP21 sur les médias sociaux ? Qui émerge ? Faut-il et comment s'inscrire dans cet événement qui génère déjà deux fois plus de tweets que la Coupe du monde de rugby ? TBWA\Corporate et Linkfluence ont analysé un million de publications.

Je m'abonne
  • Imprimer

" Les internautes ont bien compris que le web est une agora mondialisée bruissant d'une infinie diversité. Ils n'ont pas attendu le lancement des négociations pour parler, débattre, s'engager contre le changement climatique. C'est à cette COP21 déjà bien lancée en ligne que nous avons voulu nous intéresser " explique Guilhem Fouetillou, Co-Fondateur de Linkfluence qui pour la première année et en exclusivité s'est associé à l'agence conseil TBWA\Corporate pour analyser l'ensemble des conversations en ligne du premier semestre 2015 autour des principaux thèmes associés au changement climatique (1).

Globalement, la conversation autour de la COP21 est marquée par la présence de très grands influenceurs : Ségolène Royal, Emmanuelle Cosse, Anne Hidalgo... Et le débat est maîtrisé par les institutionnels : des pics de conversations sur le web social qui correspondent aux dates clés de la COP21 (lancement officiel le 10 septembre par le gouvernement). Les institutions gardent la main sur l'agenda, les internautes ne parlent pas du changement climatique " dans leur coin " mais réagissent au contraire à l'actualité.

Le volume de tweets global est plus de deux fois supérieur en moyenne à celui relatif à la Coupe du Monde de rugby. Toutefois, cette conversation reste très sectorisée avec des mots, des expressions et des territoires propres à des communautés bien spécifiques.

Pour Anne-Cécile Thomann, Directrice Générale Adjointe de TBWA\Corporate " Le niveau d'implication des citoyens sur les enjeux des négociations climatiques est largement questionné à l'approche de la COP21 alors que la mobilisation de la société civile est un des critères de réussite. Ce premier regard sur la COP21 depuis le web social nous offre de nombreuses réponses sur le retour sur investissements des communications institutionnelles et d'entreprises mais également sur les attentes des différents publics sur les réseaux sociaux. "


FOCUS SUR LES MARQUES/ENTREPRISES LES PLUS ACTIVES

(sur les réseaux sociaux)

Dans les secteurs de l'énergie et du transport




Total est au centre des débats sur le double discours des entreprises en matière environnementale. Clairement identifié comme sponsor de la COP21, EDF est au coeur des interrogations autour de la politique énergétique française et plus particulièrement de la transition énergétique. Son engagement officiel est source de vives critiques de la part d'ONG de défense de l'environnement et de leurs relais d'opinion. À contrario, le statut de sponsor n'a pas eu le même impact pour Engie, moins visible globalement en ligne sur les sujets environnementaux.




Dans la nouvelle économie

Blablacar voit ses communautés échanger sur les solutions apportées par son modèle en matière d'innovation ou de services. La start-up française est associée positivement à la question environnementale, sous-tendue dans de nombreuses conversations sociales. Ce sont principalement les impacts sociétaux du modèle économique proposé par Uber qui agitent les communautés en ligne. En revanche, c'est un enjeu clé pour Vélib' où l'intérêt des internautes se porte principalement sur les impacts positifs de ce service sur le paysage urbain contemporain, mais aussi sur son impact énergétique. Les AMAP et Biocoop - étrangement classées parmi les acteurs de la nouvelle économie - sont également socialement impliquées.


Dans le secteur des nouvelles technologies (au sens large)



Peu associés aux questions environnementales, les acteurs des nouvelles technologies sont assez peu sollicités sur les enjeux de la COP21. Malgré des attaques de plus en plus nombreuses à l'égard d'un secteur qualifié d'énergivore et des réponses tendant vers plus de transparence énergétique, rares sont les communautés à interpeller ou à défendre les GAFA. La French Tech, malgré la promotion de la part du gouvernement français, n'est pas encore identifiée comme concernée par cet enjeu de société.



FOCUS SUR UNE MOBILISATION EN DENTS DE SCIE

Des grands médias, des organisations internationales, des personnalités politiques et même des footballeurs - Iker Casillas, gardien de but de l'équipe nationale de football espagnole par exemple - sont mobilisés autour de l'événement. Les médias traditionnels et digitaux, ainsi que les politiques s'impliquent dans le débat : ils lui donnent une vraie résonance, en en faisant un sujet de premier plan. Toutefois, leurs prises de parole sur le sujet sont peu récurrentes, donnant parfois le sentiment d'effets d'annonce.

Une absence des acteurs locaux et de personnalités orientées à droite

Les collectivités locales sont peu présentes dans le débat (en particulier sur Twitter), à l'exception de la ville du Havre qui ressort dans les conversations. Les partis politiques de droite (LR) et de centre-droit (Modem, UDI) sont également très peu vocaux sur le sujet. Une COP21 qui n'a pas su mobiliser online au-delà les clivages géographiques et politiques ? La faible présence des politiques de droite, y compris parmi les personnalités traditionnellement impliquées sur les enjeux climatiques rappelle que la COP21 est un événement qui reste très fortement associé à la présidence de François Hollande.


(1) La méthode

La suite logicielle Radarly de Linkfluence a permis d'interroger plus de 300 millions de sources et de capter plus d'un million de publications sur Twitter, Facebook, Instagram, LinkedIn, Youtube, Dailymotion, les blogs, les forums, les sites web et les médias en ligne qui ont été captées et interrogées. Au-delà de la donnée collectée qui permet d'établir des classements des influenceurs les plus actifs et des communautés au centre des débats, il en ressort des tendances de fond mais aussi quelques surprises qui soulignent que les termes du débat public " offline " sont assez peu repris par les internautes.

 
Je m'abonne

NEWSLETTER | Abonnez-vous pour recevoir nos meilleurs articles

La rédaction vous recommande