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La folie du crowd

Publié par Paul Monin le

Transports, finance, achat, information... Le crowd s'invite partout, souvent dans des domaines où on ne l'attendait pas. Exemples.

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La notion de "crowd" : une vieille histoire

Loin d'être une révolution, le crowd n'est que la suite logique de la démocratisation d'Internet : les auteurs du cluetrain manifesto, un des textes fondateurs du web, l'avaient explicité dès 1999 : " L'Internet permet des conversations entre êtres humains qui étaient tout simplement impossibles à l'ère des masse-média ". L'idée de crowd décrit donc tout simplement l'union d'individus, rendu possible par Internet, autour d'un projet commun.

Aujourd'hui, le crowd revêt diverses formes. Le concept de participation est appliqué dans de nombreux secteurs d'activité, y compris dans le marketing, et bouleverse les modèles économiques traditionnel. Découvrez dans ce diaporama les différents systèmes participatifs, dans des secteurs parfois surprenants...

Crowdsourcing : la source du crowd

Apparu pour la première fois en 2006, le terme de "crowdsourcing" fait référence à la mise en commun d'informations, de connaissances ou d'idées, soit dans le but du simple partage de ces informations (ex : wikipedia), soit dans le cadre d'un projet. Par exemple en 2015, Hemnet, un site web scandinave d'immobilier, a collecté les avis de 2 millions de suédois pour concevoir LA maison idéale, baptisée " House of clicks " (vidéo ci-dessous).


Crowd marketing : l'insight facile

Pourquoi faire appel à un institut d'études marketing pour connaître les attentes des consommateurs quand ces derniers peuvent y répondre directement grâce à Internet ? Dérivé du crowdsourcing, le crowdmarketing engage les consommateurs d'une marque pour créer ou améliorer une produit, trouver le bon prix ou encore définir le mode de distribution. C'est aussi un moyen pour mesurer l'efficacité d'une stratégie publicitaire.

Ainsi, la régie média Mondadori Publicité a demandé à 2600 femmes lectrices du magazine Closer de prendre en photo les produits vus sur Closer qui leur faisaient envie, puis de flasher chaque ticket de caisse correspondant aux achats effectués en conséquence, afin de déterminer le pouvoir de la marque média en matière de prescription achats. Du coté des marques, Lego laisse les internautes proposer leurs idées pour de nouvelles figurines (vidéo ci-dessous) le site web Lego Ideas.

Crowdshipping : des livreurs bien particuliers

Si le co-voiturage a pris un essor considérable grâce à Internet (Blablacar), le transport de colis n'est pas en reste. Le crowdshipping (to ship : expédier) consiste à mettre en relation des voyageurs avec ceux qui veulent envoyer un colis.

Il existe plusieurs plateformes qui proposent ce service en France : colis-voiturages.fr ou encore Jwebi.com (vidéo ci-dessous). Ces systèmes sont limités à de petites charges (documents, vêtements, objets légers) et pour des trajets relativement courts, mais présentent des avantages par rapport aux compagnies traditionnelles (LaPoste, FedEx, DHL) : coût plus bas, logistique plus souple, sans compter l'aspect écologique. Avec la multiplication des relais-colis, l'utilisation de ce type de livraison devrait se répandre de plus en plus. Les grandes marques de distribution ont compris l'intérêt qu'elles avaient à proposer plusieurs modes de livraison à leurs clients : aux États-Unis, Walmart propose dans certains magasins de faire effectuer les livraisons par les acheteurs qui se déplacent au magasin. L'intérêt pour le " coursier " ? Une réduction sur ses propres achats.


Crowdshopping : le monde à portée de bourse

Proche du crowdshipping, ce mode de consommation réunit d'un coté des individus qui voyagent et de l'autre des consommateurs cherchant des produits introuvables chez eux. Le leader dans ce domaine est Wordlcraze, plateforme de mise en relation entre voyageurs et acheteurs. En ramenant dans ses valises un produit désiré par l'acheteur, le voyageur perçoit une récompense financière de la part de ce dernier, dont le montant est fixé par les deux parties. Globshop (vidéo ci-dessous) propose le même service, seul le système de rémunération diffère : c'est Globshop qui fixe la rémunération du voyageur.


Le crowdfunding : déjà banal ?

Le financement participatif émerge au cours des années 2000, notamment pour servir la création culturelle : les artistes ou les maisons de production font alors appel aux dons pour financer leurs films ou leurs albums - on se souvient de Grégoire, chanteur promu par le biais de MyMajorCompany, une plateforme où les internautes financent de jeunes artistes.

Le crowdfunding est aujourd'hui une pratique courante, et nombreuses sont les plateformes à prodiguer ce service : Ulule, Kickstarter, KissKissBankBank... La spécificité du crowdfunding par rapport aux autres formes de financement participatif est qu'il s'agit uniquement de dons, en échange de contreparties non-financières (recevoir le produit en avant première, ou à un tarif avantageux).

Crowdlending : devenir le banquier d'une start-up

Le crowdlending est également une forme de financement participatif, mais contrairement au crowdfunding l'investisseur ne donne pas, il prête dans le but de récupérer sa mise de départ avec intérêts. Cela constitue une alternative au traditionnel crédit bancaire. Conscients des enjeux de développement économique, les pouvoirs publics en France ont légiféré en faveur de ces nouveaux acteurs, en assouplissant le cadre légal. Les deux plateformes principales de crowdlending sont Lendopolis (photo) et Finsquare (vidéo ci-dessous).


Equity funding : la participation par l'action

Bien que le mot "crowd" en soit absent, l'equity funding n'en est pas moins un type de financement participatif. Des particuliers investissent en échange d'une prise de participation dans le capital de l'entreprise : voilà l'equity funding. Là encore, ce type de financement bénéficie de la législation entrée en vigueur au 1er janvier 2015, qui offre un cadre légal souple. Encore peu développé, ce type de financement connaît pourtant une importante croissance (+150% entre 2013 et 2014). La principale plateforme d'equityfunding en France est SmartAngels.

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