8 campagnes d'affichage digital impactantes
Le média affichage se réinvente en permanence grâce au digital. Tour du monde des meilleurs campagnes Digital Out Of Home, sélectionnées par l'agence Biborg.
Je m'abonne
MasterCard montre les impacts directs de la donation
Afin de soutenir les réfugiés de guerre du Moyen-Orient, MasterCard et l'organisation Salma Aid ont permis aux citoyens des Emirats Arabes Unis de faire des dons aux enfants réfugiés via un programme d'aide alimentaire. Afin de montrer directement l'impact des donations, la multinationale a mis en place un immense écran digital interactif donnant l'impression aux donateurs de délivrer en main propre un sachet repas aux enfants.
Les plus: L'interactivité de l'écran incite davantage aux donations et récompense directement les donateurs.
Les moins: D'un point de vue conceptuel, il aurait peut-être été plus intéressant de montrer les véritables bienfaits des donations, telles les améliorations du niveau de vie et du confort des enfants ou encore la stabilisation de leur état de santé, plutôt que de représenter cette file d'enfants en attente d'une donation.
Pour aller plus loin:
Le mur numérique aurait pu contenir une partie dédiée aux posts, tweets ou encore photos postés en direct de l'organisation Salma Aid sur les bienfaits des donations et les résultats concrets de la campagne.
La marque sportive Mizuno challenge les coureurs brésiliens
La marque japonaise d'équipement sportif Mizuno a décidé de mettre au défi les coureurs brésiliens via le "It's time to shine challenge" (Le challenge "Il est temps de briller"). A São Paulo aux abords du parc public Ibarapuera, Mizuno a mis en place deux écrans digitaux connectés séparés de plusieurs dizaines de mètres. En s'inscrivant grâce à Facebook sur le site de la campagne, les coureurs pouvaient se connecter aux deux écrans digitaux et courir sur la distance les séparant le plus rapidement possible. Les coureurs ayant réalisé le meilleur temps voyaient alors leur résultat et leur photo de profil Facebook s'afficher sur les écrans... jusqu'à ce qu'un autre coureur batte le record !
Les plus: Le principe de la campagne permet vraiment d'optimiser sa visibilité ainsi que l'engagement des participants. Le podium virtuel connecté aux réseaux sociaux booste l'esprit de compétition et renforce la campagne.
Les moins: L'opération aurait mérité d'être implantée dans un lieu plus fréquenté par le grand public pour garantir une plus grande visibilité. Surtout, l'inscription qui se fait nécessairement via le site pénalise la participation et se traduit par un impact plus faible.
Pour aller plus loin:
Pour permettre aux participants de briller grâce à leurs exploits sportifs, un photobooth à l'écran d'arrivée du parcours aurait pu être installé. Les coureurs auraient pu obtenir leur temps avec la photo de leur arrivée et avoir le choix de l'imprimer sur place ou de la partager sur leurs réseaux sociaux. On aurait aussi pu imaginer un système de récompense tel que celui mis en place par Reebok, où les couleurs les plus rapides se voyaient offrir une paire de baskets.
KitKat fait danser les colombiens!
Pour marquer davantage l'esprit des colombiens et associer KitKat à une image plus dynamique, la marque a mis en place trois écrans digitaux interactifs sur des arrêts de bus en Colombie. Des hôtesses invitaient les passants à venir reproduire les mouvements de danse proposés à l'écran, comme dans le fameux jeu vidéo Just Dance. Une caméra et des capteurs permettaient de définir si les mouvements étaient bien effectués. Après une série de plusieurs mouvements réussis, le score des participants s'affichait à l'écran. L'écran digital distribuait alors une barre chocolatée Kitkat en guise de récompense.
Les plus: La gamification de l'écran digital permet d'engager davantage les participants et se base sur un jeu dont le succès est mondialement reconnu. L'emplacement des écrans, à des arrêts de bus, permet aussi de capter l'attention des passants qui sont totalement disponibles à ce moment là.
Les moins: La qualité graphique de l'expérience aurait pu être améliorée et représenter davantage l'identité de KitKat. Surtout, bien que l'emplacement du dispositif soit idéal pour capter une cible disponible, il n'est peut-être pas pertinent pour faire danser les passants en pleine rue.
Pour aller plus loin:
Afin de générer plus d'engouement autour de l'animation, on aurait pu imaginer que les hôtesses se joignent à la danse avec les participants.
De plus, après chaque participation, le dispositif aurait pu générer des gifs à partir de captures vidéos. On aurait pu alors proposer de les partager sur les réseaux sociaux avec un hashtag brandé Kitkat pour prolonger l'expérience jusque sur Internet tout en renforçant sa visibilité.
Disney donne vie à ses personnages dans les rues de Singapour
Dans le cadre de la campagne "Magical Moments" (Moments magiques) de Disney Junior, la marque a mis en place un dispositif dans les rues de Singapour permettant de donner vie à ses personnages magiques. Disposé à un arrêt de bus, un écran digital équipé d'une caméra a permis de créer une véritable expérience en réalité augmentée. Grâce à ces technologies, on pouvait voir sur l'écran des personnages de Disney tels que Mickey ou encore le Roi Lion s'approcher et interagir avec les passants.
Les plus: La réalité augmentée permet de surprendre les passants et de faire rapidement rêver les enfants qui sont ciblés en priorité par Disney.
Les moins: L'emplacement choisi n'est pas idéal pour ce genre de dispositif, il ne semble pas particulièrement fréquenté.
Pour aller plus loin:
Pour générer plus de visibilité et créer un décor réellement magique, l'écran et l'abribus auraient pu être stickés aux couleurs de la campagne. Aussi, une fois les enfants ont été surpris avec Mickey, on aurait pu leur permettre de choisir le personnage Disney avec lequel ils souhaitent interagir.
Amnesty International veut sensibiliser les Argentins à la cause des réfugiés syriens
L'Argentine s'apprête à accueillir environ 3000 réfugiés syriens. A cette occasion, Amnesty International a mis en place un dispositif immersif afin de sensibiliser les argentins et particulièrement les habitants de Buenos Aires. Situé à la station de métro Carlos Pellegrini, le dispositif était constitué d'une mise en scène représentant l'intérieur du salon d'une famille syrienne avec un écran en guise de fenêtre. Le but de l'opération était de mettre les passants dans la peau d'un enfant syrien se cachant chez lui en temps de guerre. Activés grâce à des capteurs de mouvement, des bombardements intervenaient de façon aléatoire. Les passants pouvaient vivre la peur ressentie par les Syriens et voir les effets directs des bombardements sur leur lieu de vie.
Les plus: La scénographie du dispositif permet vraiment aux passants d'être immergés dans l'expérience et de se mettre dans la peau d'un Syrien.
Les moins: La qualité de l'écran aurait pu être améliorée pour donner un effet encore plus réaliste.
Pour aller plus loin:
On aurait pu ajouter de l'interactivité au dispositif en permettant aux passants d'échanger avec le propriétaire (fictif) de l'appartement. Un hologramme ou simplement un écran digital auraient pu alors être utilisés. On aurait pu aussi imaginer l'expérience en réalité virtuelle pour encore plus d'immersion et d'impact.
Edward Snowden vous a à l'oeil...
Dans le cadre du lancement du film Snowden avec Joseph Gordon-Levitt, retraçant l'affaire d'Edward Snowden, un dispositif interactif a été mis en place à Toronto. Un écran digital et interactif géant a été disposé sur la devanture d'un immeuble. Connecté à une caméra qui filmait la rue, l'écran diffusait les images des passants en temps réel. La caméra agissait alors comme une caméra de surveillance, filmant parfois l'intégralité de la rue, et parfois zoomant sur un passant en particulier. Des informations additionnelles étaient alors affichées à l'écran, comme par exemple "tracking" (localisation) ou "target detected" (cible détectée), pour donner l'impression aux piétons qu'ils étaient suivis.
Les plus: L'idée de filmer en temps réel avec des informations supplémentaires de ce type permet vraiment de donner un aperçu du thème du film tout en attirant largement l'attention des passants.
Les moins: L'écran semble être disposé assez haut sur la façade de l'écran ce qui peut poser des problèmes de lisibilité pour les passants.
Pour aller plus loin:
Pour pousser davantage le concept du dispositif, on aurait pu aussi faire détecter l'âge, le sexe ou encore les couleurs des vêtements des passants.
Afin de créer davantage la surprise et de donner plus de visibilité au dispositif, on aurait pu penser un système de notifications push sur les smartphones des passants localisés près de l'écran. Un message ou une animation reprenant celle de l'affichage géant ("The only safe place is on the run" soit le seul endroit sûr est la fuite) aurait alors pu apparaître sur l'écran de leurs téléphones avec la possibilité d'être redirigé vers le trailer complet du film sur Youtube.
Les boissons Deep Spring vous font voir la vie en couleurs...
Pour annoncer le printemps mais aussi faire la promotion de ses boissons gazeuses naturelles à base de fruits, Deep Spring a mis en place de l'affichage digital inspiré des livres de coloriages dans les villes de Sydney et Melbourne. Pour capter sa cible de façon originale, Deep Spring a repris des croquis inspirés de l'art ancestral australien, les Zentangle, et proposait aux passants de passer un moment de détente en les coloriant grâce aux écrans tactiles.
Les plus: Très tendances en Amérique du Nord et aussi en Australie, les livres de coloriages sont largement plébiscités par la gent féminine. L'idée est très bien trouvée pour proposer une interaction originale et mémorisable tout en engageant une cible bien précise.
Les moins: L'interaction proposée par le dispositif suggère que de nombreuses personnes vont toucher l'écran avec leurs mains à plusieurs reprises, ce qui peut poser des problèmes d'hygiène.
Pour aller plus loin:
Pour prolonger l'expérience, on aurait pu proposer aux passants de partager leurs dessins sur leurs réseaux sociaux ou encore de les imprimer directement sur place. Un code barre au dos de la photo imprimée aurait alors pu leur permettre de profiter de réductions sur leur premier achat de Deep Spring en grande distribution par exemple.
La RSPCA sensibilise les Britanniques à la cause des animaux abandonnés
Afin de sensibiliser le Royaume-Uni à la cause des animaux de compagnie abandonnés, l'association RSPCA (Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals / La Société Royale de Prévention à la Cruauté envers les Animaux) a mis en place un écran digital gamifié accessible à tous. En se connectant au wifi du centre commercial Grand Central à Birmingham, les passants pouvaient choisir l'un des 4 chiens disponibles avec lequel ils souhaitaient jouer sur l'écran digital via leur smartphone. Ils pouvaient ensuite leur lancer une balle ou un jouet, les entraîner ou encore les câliner.
Les plus: De façon générale, l'ensemble de l'activation est très complet : on a la présence des hôtesses, de vrais chiens, un stand ainsi que l'interaction avec l'écran.
En permettant aux passants d'interagir avec des animaux sur un écran géant via leur propre smartphone, l'expérience devient totalement personnelle, unique et donc mémorisable. Surtout, le dispositif permet d'engager rapidement une audience et de générer des contacts potentiellement intéressés par la donation ou l'adoption d'animaux abandonnés.
Les moins: Dans certains cas, les forces peuvent s'avérer être des faiblesses: demander aux passants de se connecter dans un premier temps au wifi puis à l'écran pour ensuite participer peut s'avérer être un frein à l'utilisation.
Pour aller plus loin:
Pour faire partager cette expérience et ainsi sensibiliser le plus grand nombre de personnes, les interactions entre les participants et les chiens du RSPCA auraient pu être enregistrées sous le format de petites vidéos ou gif et ensuite partagées sur leurs murs Facebook.
L'auteur : François Girardot, directeur de création digitale chez Biborg
François a fait ses armes chez RAPP France puis chez Supergazol en tant que directeur artistique interactif. En 2009, il a cofondé Biborg où il occupe le poste de directeur de création digital.
