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IA, réalité virtuelle, rebooting : Comment travaillerons-nous en 2035 ?

Onepoint a réalisé avec Kantar une étude prospective sur le futur du travail. Diverses thématiques en ressortent : multi-activité, formation continue, collaborateur augmenté... autant de notions qui devraient se démocratiser en 2035. Décryptage.

Publié par Fiona Gentilleau le | Mis à jour le
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IA, réalité virtuelle, rebooting : Comment travaillerons-nous en 2035 ?

À quoi ressemblera le travail en 2035 ? Il est 18 heures, vous venez de raccrocher votre casque de VR et avez terminé avec succès une mission à l'autre bout du monde. Voici le quotidien de Laureen, pluri-active, clinicienne de l'IA, photographe engagée, hackeuse au service de l'écologie... Ça vous paraît complètement irréaliste ? C'est normal, mais c'est un point de vue fictif que Onepoint a décidé de mettre en lumière dans sa dernière étude sur le futur du travail en 2035 pour mieux le réfuter. "Notre étude montre que les métiers vont muter pour laisser plus de place à la multi-activité, cependant c'est assez irréaliste de penser que nous allons entrer dans une nouvelle ère", appuient Martin Lauquin, creative strategist, et Julien Fere, partner marketing communication chez Onepoint.

Plutôt que d'établir des probabilités sur les métiers qui seront amenés à se transformer, voire à disparaître, le parti pris de cette étude prospective menée par Onepoint est d'éclairer ce panorama par des perspectives positives et d'entreprendre une réflexion sur les mutations qui proposeront aux générations futures des sources d'opportunités tangibles. Martin Lauquin insiste ainsi sur 3 points stratégiques de l'avenir du travail : la multi-activité, les nouveaux modes d'apprentissage et le rebooting et enfin le travail augmenté.

La multi-activité : vers un avènement ?

D'après Martin Lauquin, en 2035 le visage du travail ne sera pas unique mais bien divers. Si 8 % des actifs occupent aujourd'hui en France au moins deux activités rémunérées, 3 Français sur 4 pensent que l'on se dirige bien vers davantage de multi-activité, estimant que dans les années à venir les actifs occuperont plusieurs activités rémunérées simultanément. En 2035, Onepoint estime qu'un collaborateur combinera en moyenne 2,3 activités différentes chaque jour, avec des statuts multiples. Cette multi-activité traduit la fragmentation des quotidiens des travailleurs, qui appelle à la création de nouveaux repères à l'échelle individuelle et organisationnelle. D'ailleurs, à la question : en 2035, les actifs changeront de nombreuses fois de métier au cours de leur carrière ? 93 % des répondants de l'étude affirment que oui contre 7 % de non.

D'après l'enquête de Onepoint et Kantar, pour accompagner cet avènement à la multi-activité, l'enjeu va être de faciliter la transition d'un statut vers un autre que ce soit dans une même journée ou sur une période définie. "Les entreprises vont également devoir gérer la cohabitation entre la multi-activité de certains salariés et les autres à temps pleins ou encore entre les métiers qui auront muté d'ici là et ceux qui ne vont pas particulièrement se transformer", estime Julien Fere.

La formation continue et le rebooting : une clé pour l'avenir du travail ?

Upskilling, rebooting, reskilling, life learning... ces nouveaux anglicismes à la mode massivement utilisés dans les études et les offres de formation continue témoignent d'un regard nouveau porté à la question de l'apprentissage des actifs. Pendant des années, la formation initiale était comprise comme la pierre angulaire des connaissances individuelles. Les parcours de vie active linéaires faisaient de l'expérience acquise à un même poste l'unique gage de montée en compétences. La pandémie de Covid-19 a fait subir aux systèmes éducatifs un choc sans précédent dans l'histoire.

Tandis que le monde entier a basculé dans l'apprentissage à distance, la courbe d'adoption des technologies éducatives s'est déplacée, faisant gagner 10 ans au développement de ce secteur. Ceci se traduit notamment par l'éclosion de nouvelles formes d'apprentissage qui répondent à un intérêt croissant. Aujourd'hui, seuls 37 % des actifs se forment régulièrement en suivant des formations au moins une fois par an. Mais à l'avenir, les actifs se formeront beaucoup plus fréquemment selon 9 Français sur 10. La formation devient un moyen de valoriser le capital humain, et donc un impératif qui s'accélère pour s'aligner avec l'évolution constante des métiers, poussée notamment par les nouvelles technologiques et l'importance de considérer l'imprévu comme une nouvelle norme.

À horizon 2035 l'enjeu est d'autonomiser l'apprentissage en entreprise, pour le rendre plus fluide, plus rapide, plus réactif aux réalités du marché. Ceci implique un apprentissage en temps réel, intégré aux outils de production. Cette nouvelle modalité visant à superposer des couches de temps d'apprentissage et de temps productif, amène Onepoint à établir qu'en 2035, "un actif consacrera en moyenne 2 heures et 48 minutes à sa formation par jour contre 30 minutes actuellement", appuie Martin Lauquin, creative strategist.

Le travail augmenté

Si l'étude Onepoint / Kantar Public révèle que 7 Français sur 10 pensent que les métiers exercés demain seront principalement de nouveaux métiers encore inexistants, Martin Lauquin et Julien Fere, se veulent plus nuancés : "Tout le monde connaît cette fameuse phrase qui consiste à dire que pour 2035, 85 % des métiers n'existent pas encore, mais nous ne sommes pas d'accord. Tous les métiers ne sont pas voués à muter et encore moins à disparaître. Il y aura un écart entre ce que nous connaissons aujourd'hui des métiers et ce qu'ils seront dans 10 ans, mais pas de grosse rupture."

Si le développement de nouvelles technologies redessine le contour de certains métiers et certaines activités, 80% des Français pensent de cette façon que beaucoup de tâches et de compétences humaines ne seront pas remplaçables par la technologie : "le professionnel va se retrouver augmenté et non pas remplacé". D'autant que, la majorité des Français pensent que le «savoir-être» et les qualités humaines compteront bien plus que le «savoir-faire» et les compétences techniques dans les années à venir : 68 % des jeunes de 18-24 ans en sont particulièrement convaincus.

D'après l'étude, des métiers émergeront "from scratch" pour soutenir ces transformations : nous estimons ainsi qu'un nouveau métier sera créé pour trois métiers imactés ou substitués par des systèmes automatisés. Jusqu'à 607.000 nouveaux métiers pourraient ainsi émerger en France, dont la moitié seront hautement qualifiés si les entreprises et les acteurs publics parviennent à intégrer pleinement les opportunités et les gains de productivité induits par l'automatisation

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