DossierLe packaging, simple et vrai
3 - Développement durable : la prise de pouvoir progressive
Le développement durable a un impact important sur le packaging. Il oblige notamment les industries à diminuer le volume de matériaux utilisés pour fabriquer les emballages.
Autre enjeu, celui du développement durable, à l'heure du lancement de la 4e édition du prix du design durable organisé par Coca-Cola. " On parle beaucoup de développement durable, constate Béatrice Mariotti. À tel point que le sujet semble déjà usé. Or, cela ne fait que commencer. C'est aujourd'hui que ça se joue. " Les géants de l'agroalimentaire s'y emploient depuis plusieurs années. À commencer par Nestlé, qui a lancé un éco-pack sous forme de sachet afin de recharger ses bocaux de Nescafé. " Ce produit est ambitieux sur le plan écologique, confirme Jean-Paul Manet, directeur innovation et packaging chez Nestlé. Ce sachet offre une optimisation extraordinaire sur le plan de la logistique. Moins fragile qu'un bocal de verre, plus logeable et moins lourd, cet éco-pack va optimiser les coûts de transport. " Son prix est équivalent à celui du bocal car, ne l'oublions pas, le consommateur n'est pas prêt à payer plus : c'est l'une des grandes contraintes du développement durable.
Ce sont aussi 55 % des barquettes de jambon Herta, qui sont désormais conçues à partir de matières recyclées, soit 60 millions d'emballages concernés. Au passage, la boîte de 1 kg de Nesquik perd 10 % de son poids, ce qui représente 180 tonnes de plastique économisées. Et la bouteille Vittel de 1,5 l utilise 18 % de plastique en moins. Tous les professionnels s'accordent à parler d'une tendance de fond : les marques cherchent à diminuer la part de plastique présent dans leurs emballages.
L'impact sur les procédés de fabrication, avec d'importantes modifications de l'outil industriel, est d'envergure : l'arrivée de Kiss touche quatre des cinq usines françaises de produits laitiers frais de Danone. " Les progrès technologiques en matière d'acier ultra-fin et de verre allégé ont permis aux industriels de consommer moins d'énergie et de matière au niveau de la fabrication avec, en conséquence, des gains logistiques et un meilleur bilan carbone ", explique Louis Comolet, président-directeur général et fondateur de CLTG. L'optimisation du transport, via des packagings plus légers et "logeables", fait en effet partie des grands enjeux. Philippe Picaud confirme : " Dans la conception des emballages, il faut faire en sorte que leur taille puisse optimiser l'installation sur les palettes afin de faire baisser les coûts de transport et les émissions de CO².
Vidéo : table ronde sur l'éco-conception et les emballages à l'occasion du Salon Emballage 2012
L'évolution de la réglementation joue aussi un rôle non négligeable. Témoin, l'interdiction des lampes à filament, qui a imposé un nouveau marché et, partant, de nouveaux designs d'ampoules et de packagings. " Les avancées techniques et les changements de réglementation conditionnent l'écoconception ", observe Louis Comolet. De vastes chantiers en perspective. Nestlé travaille, en aval, au développement d'une filière recyclage pour ses emballages, qui a déjà beaucoup avancé en amont, continue de le faire en aval : " Nous sommes dans un cycle long. L'idéal, à terme, est d'élaborer un emballage recyclable et produit dans le cadre d'une économie circulaire ", détaille Jean-Paul Manet. Une ambition confirmée par l'édition 2012 de l'Observatoire de l'emballage, selon laquelle la recyclabilité et l'emploi de matières recyclées restent une priorité pour 56 % des professionnels de l'emballage.
Creativ'Pack
Début avril, la troisième édition de Creativ'Pack a accueilli plus de 4 000 visiteurs professionnels. Le salon du packaging de demain s'est fait l'écho des tendances et nouveautés du secteur, notamment en matière d'écoconception, qui prend place dans le peloton de tête des préoccupations des annonceurs.