Ces entreprises qui détournent leur savoir-faire pour faire face à la crise
Alors que la crise sanitaire liée au Covid-19 est en pleine progression, et que manquent durablement masques et gels dans les hôpitaux, certaines entreprises détournent leur savoir-faire et mobilisent leurs ressources et expertises pour venir en aide au pays.
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Les tissages de Charlieu produisent des masques lavables
La société de textile dirigée par Eric Boël travaille depuis quelques jours sur un prototype de masque de protection lavable afin d'en fournir au personnel hospitalier qui en manque. L'entreprise, qui dispose de 80 métiers à tisser dans son usine de Charlieu dans la Loire et emploie près de 70 personnes, affirme être prête à produire 100 000 masques si elle bascule toute son unité de production sur ce segment. L'entreprise a affirmé, sur les réseaux sociaux, lundi 16 mars que les premiers prototypes de masques lavables étaient sortis dans la matinée et qu'ils seraient entre les mains de la Direction générale de l'Armement l'après-midi pour qualification. Dès que celle-ci sera faite, Les tissages de Charlieu mettront tous leurs outils de production au service de la fabrication de masques.
Isinnova se lance dans le matériel médical grâce à l'impression 3D
En Italie, l'hôpital de Brescia s'est retrouvé à court de valves, une pièce qui permet de relier les patients en soins intensifs à un respirateur artificiel. Le problème, c'est que cette pièce est en rupture de stock. C'est là qu'interviennent Cristian Fracassi et Alessandro Ramaioli, fondateurs d'Isinnova, une startup italienne d'impression 3D. Après avoir été contactés par Massimo Temporelli, le fondateur du FabLab de Milan, ils se sont lancés dans la modélisation de la fameuse valve, le fabriquant de celle-ci ayant refusé de leur fournir un schéma 3D de la pièce. Le premier prototype a été conçu en 6 heures seulement. Il ne reste plus qu'à la tester. Seule ombre au tableau, l'entreprise à l'origine de cette valve menace de poursuivre Isinnova en justice, étant donné que son matériel médical coûte normalement 10 000 € la pièce alors que la version imprimée ne vaut que 1€.
Pernod Ricard se réoriente vers le gel hydroalcoolique
Le géant spécialisé dans les spiritueux a offert mercredi 18 mars au groupe Cooper 70.000 litres de gel hydroalcoolique. Cette aide devrait permettre au fournisseur en pharmacies d'accroître ses livraisons d'à peu près 1,8 million de flacons individuels d'une contenance de 50 millilitres. Cette réorientation de Pernod Ricard s'explique par sa production d'alcool, élément qui entre dans la composition des gels hydroalcooliques et lui permet de s'adapter économiquement à la situation de crise. D'autres grands producteurs de spiritueux comme Absolut Vodka ou Irish Distillers ont décidé de se mobiliser de la même manière en transformant leur production d'alcool en produits sanitaires.
1083 se lance dans les masques de protection
Depuis mardi 17 mars, la marque de jeans écolos made in France a changé son type de production. Anciennement spécialisée dans la conception de vêtements à partir de coton bio ou recyclé, l'entreprise a décidé de réorienter ses usines sur Isère dans la Drôme dans la fabrication de masques de protection. Ceux-ci sont destinés à être livrés au personnel de santé en pleine pénurie de ce genre de matériel. Mais avant de produire ces masques, il manquait un modèle d'origine valable. Thomas Huriez, cofondateur de 1083, a trouvé une solution. L'hôpital de Grenoble a édité un patron avec mode d'emploi pour confectionner ses propres masques en tissu.
L'Oréal démarre un plan de solidarité européen
Le groupe de produits cosmétiques a décidé de mettre en place un plan européen de solidarité pour soutenir les secteurs qui luttent contre la propagation du Covid-19. Ce plan comprend plusieurs mesures parmi lesquelles la production de gel hydroalcoolique dans les usines du groupe, à l'instar de LVMH, avec lequel la marque Roche-Posay va équiper la totalité de ses hôpitaux et la marque Garnier ses clients de la distribution alimentaire. L'Oréal va également geler l'ensemble des créances de ses circuits de distribution, les plus exposés auront des délais de paiement réduits. La fondation l'Oréal a également fait un don d'un million d'euros à ses associations partenaires pour permettre aux personnes les plus démunies d'appliquer les mesures barrières.
