Qui sont les utilisateurs d'adblockers en France?
Eyeo dévoile mercredi 4 décembre, sa première étude sur l'audience adblockée en France. Elle révèle notamment que 85% des internautes n'apprécieraient pas qu'un site désactive leur adblocker à leur insu, mais 61% seraient prêts à le désactiver si le-dit site propose un faible nombre de publicités.
Je m'abonneLa société Eyeo, éditrice des logiciels Adblock Plus, Flattr et Trusted News, s'intéresse à l'utilisation des adblockers en France, avec le soutien de YouGov. Il en ressort que les internautes souhaitent bénéficier d'un certain contrôle tout restant conscients de l'échange de valeur existant entre Internet et les éditeurs de publicités. Il y a encore peu de temps, les éditeurs et les annonceurs imposaient leurs conditions, sans tenir compte des formats, des contenus ou de la pertinence des publicités. Les adblockers ont restauré un équilibre, en permettant aux internautes de choisir comment consommer leurs contenus. Si certains éditeurs savent aujourd'hui qu'ils doivent s'adapter, en proposant des publicités plus pertinentes à leurs lecteurs, d'autres cherchent à lutter contre l'impact du blocage publicitaire en déployant des contre-mesures. Mais les internautes souhaitent-ils bannir totalement les publicités ? Ou sont-ils plus nuancés ?
Utilisateurs d'adblockers, audience perdue?
Selon l'enquête Eyeo, les Français installent un adblocker pour ne plus voir de publicité en ligne (60%), mais aussi pour garantir la sécurité de leur vie privée sur internet (40%); ils sont 71% à penser que l'utilisation de logiciels de blocage des publicités est justifiée. Si les premiers adblockers ne faisaient aucun compromis en bloquant toutes les formes de publicité, les logiciels mis au point au cours des dernières années ont gagné en flexibilité. Les développeurs de solutions d'adblocking changent maintenant d'approche pour pouvoir répondre aux attentes plus nuancées des internautes. "Un grand nombre d'éditeurs font face à des craintes vis-à-vis du blocage publicitaire qui découle de l'idée suivante : les utilisateurs d'adblockers seraient une audience perdue qu'il serait impossible de cibler. Or ce n'est pas le cas ! La transition du blocage vers le filtrage publicitaire change la donne, en générant un nouvel écosystème composé d'internautes plus ouverts aux expériences en ligne offrant de la publicité moins intrusive", explique dans un communiqué, Lisa Bouam, business development managers chez Eyeo.
Un constat confirmé par cette étude: un internaute sur deux préfère filtrer les publicités en ligne, au lieu de les bloquer totalement (58%), mais seulement 40% des sondés savent que certains logiciels proposent des fonctionnalités de filtrage publicitaire. Par ailleurs, 61% des sondés seraient prêts à désactiver complètement leur adblocker sur les sites capables de proposer un faible nombre de publicités. Cela prouve donc que la publicité en elle-même n'est pas la source du mécontentement des utilisateurs. Ce qui pose davantage problème, ce sont les méthodes et les formats publicitaires appliqués, surtout lorsqu'ils vont à l'encontre des préférences de l'internaute.