Premium vs low cost
@ Arnaud Olzsac
Régino Eveno Rédactrice en chef
L'un a choisi le low cost (Dacia), l'autre le premium (avec la nouvelle ligne DS) . Que les deux constructeurs français, Renault et PSA, divergent dans leur stratégie n'a rien d'étonnant. Mais cette dichotomie est symptomatique d'une tendance de fond. Dans la période de crise actuelle, alors que les consommateurs français craignent pour leur pouvoir d'achat, le très haut de gamme et son opposé, les produits à petits prix, sont les deux segments gagnants. Les voitures chères (de 80000 à 200000 euros), les produits de luxe et les croisières (malgré l'effet Costa) se vendent comme des petits pains. Côté low cost, c'est également l'euphorie. Il suffit de voir le succès remporté par Free dans la téléphonie mobile (voir p. 30) . Ou encore le lancement par Tati d'une assurance en ligne «fair cost» avec MetLife. Même les pétroliers se mettent au discount, comme Total, avec son concept Access. A l'inverse, le milieu de gamme souffre et voit sa part de marché se réduire comme peau de chagrin. Ce phénomène n'est certes pas nouveau. Il est connu par les étudiants en marketing sous la forme du fameux sablier (cette image traduisant bien le creux formé par le milieu de gamme dans le mix produit) . Mais il se radicalise. Pour la simple et bonne raison que ces «Français moyens», qui forment l'ossature de l'économie française