Des magasins qui en mettent plein la vue
Six mois après son lancement dans le succursalisme, Visual dévoile son "magasin de la vue" conçu autour d'espaces thématiques. En créant un nouvel espace événementiel et un concept très "produit-service", l'opticien réaffirme ses ambitions nationales.
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Directement inspiré des concepts de magasins "style de vie" comme Gap ou
Nature & Découverte, le récent modèle de surface de vente de Visual, qui a
ouvert ses portes à Perpignan, tente de dédramatiser un achat encore considéré
comme rébarbatif par la majorité des Français. « Nous avons choisi d'offrir des
prestations autour de la vue à partir d'espaces thématiques », explique Lionel
Cévaër, directeur marketing et communication. Le magasin ne se contente plus de
vendre des lunettes et autres accessoires, mais également des livres, des
CD-Rom, voire d'autres objets en rapport avec la vue. Il se fait tour à tour
lieu d'exposition autour de la vue sur les merveilles du monde : "Vue sur
l'espace", "Vue sous-marine", des événements organisés en collaboration avec
National Géographic France. Et lieu d'expériences interactives et amusantes sur
les clés d'une bonne vision et le fonctionnement de l'oeil. « Nous n'excluons
pas de monter des opérations sur les nouvelles technologies numériques liées à
l'image », ajoute Lionel Cévaër. Autant d'initiatives qui seront relayées par
le consumer magazine trimestriel Vu par - le magazine de la vue lancé en
novembre - et pourraient l'être à terme par un site internet.
Formation clés en main
Fruit d'un long travail de
réflexion et d'un benchmarking londonien et parisien confié à Jean-Claude
Prinz, designer d'environnement, rien n'a été laissé au hasard pour coller aux
grandes tendances du moment. Minimalisme et simplicité dans l'architecture et
l'aménagement. Mobilier à roulettes pour plus de modularité. Faux plafonds qui
créent des zones d'intimité. Présentoirs hétérogènes pour créer un effet de
rythme. La thématique sur les valeurs est omniprésente. Jusque dans la
sémantique du langage qui, à la manière de la Fnac junior, met les mots et les
messages au coeur du dispositif merchandising. La vue devient le terme central
de la communication écrite du magasin et se décline au rythme des zones du
magasin. "Vue sous le soleil" surplombe l'espace des solaires. Un rayon
modulable de 2 à 6 mètres selon la saison. "Vu pour les enfants" ouvre une zone
composée d'un salon au mobilier coloré et ludique où les enfants peuvent voir
en permanence des émissions de Canal J, entrecoupées de spots publicitaires
Visual. Grâce à un accord d'espace pub privatif. Plus intime, "Vu par les
créateurs" se présente comme une boutique, plafond surbaissé, moquette et
paravent en verre sablé, et accueille des clients qui peuvent visionner les
émissions de Fashion TV sur deux écrans, toujours entrecoupées de spots Visual,
ou feuilleter des revues de mode. Enfin, et pour finir la balade marchande, "Vu
pour les hommes" et "Vu pour les femmes" mettent en avant le coeur de l'offre
du magasin sur le mur de gauche. Son originalité procède des miroirs inclinés
en pied qui modulent l'espace. Les produits sont classés par seuil de prix de
190 à 490 F par tranche de 100 F, puis par style. C'est clair et pédagogique.
Comme la sélection des tendances, mise en avant sur des podiums centraux. Quant
aux fameuses relations client-vendeur, elles se déroulent au centre du magasin.
Non plus face à face dans une dimension de maître à élève, mais côte à côte
devant un écran visualisant toutes les opérations commerciales. Le tout dans
une ambiance feutrée, très étudiée. A l'image des nouvelles techniques de vente
enseignées pendant trois semaines sur le site pilote de Perpignan. « Nos
magasins sont livrés avec formation clés en main », tient d'ailleurs à signaler
Lionel Cévaër. Après s'être donné les moyens financiers de sa croissance (MM n°
50) et s'être approprié un territoire de marque "Choisir Visual, c'est déjà y
voir clair", l'opticien des champs se dote aujourd'hui d'un nouveau modèle de
vente pour devenir également opticien des villes. Il ambitionne d'ouvrir 40
magasins en quatre ans (à raison de 4 millions de francs de chiffre d'affaires
en moyenne par magasin). Une vision à moyen terme impérative sur un marché
ultra concurrentiel.