L'atout du planning stratégique
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Créé il y a environ une vingtaine d'années dans les agences de publicité,
le métier de planneur stratégique s'implante petit à petit dans les agences de
marketing services. Probablement détenteurs de la palme de l'antériorité,
Tequila\ et Rapp Collins, qui se sont penchées sur le problème il y a huit
ans. « Au début, nous nous sommes tout simplement calqués sur le modèle des
agences de publicité, puis nous avons vite fait le constat que ce modèle ne
fonctionnait pas dans notre métier », raconte François Calzada, Dga de
Tequila\ et qui coiffe notamment le planning straté-gique animé par Michel
Montrosset. Aujourd'hui, la formule a eu le temps de se roder et le service
planning stratégique comprend 4 personnes à plein temps. Elles sont investies
de deux missions : la fourniture d'informations, de connaissances (études,
benchmarks, piges) et l'animation de groupes de créativité stratégique, qui
réunissent divers profils : créatifs, commerciaux seniors, et des invités,
choisis en fonction des thématiques (un footballeur professionnel pour une
marque de sport ou des étudiants pour une problématique de carte d'étudiants).
Ce service ne chôme pas puisque ces groupes de travail se réunissent environ
deux fois par semaine. Chez Rapp Collins, les moyens sont là aussi puisque
cinq personnes oeuvrent dans le service planning stratégique, réunis depuis
cette année avec le service data au sein d'un pôle stratégique, lui-même animé
par Florence Garçon, Dga de l'agence. Grâce à une batterie d'outils développés
au sein du groupe DDB, on y explore la marque et ses marchés (Brandcapital),
la relation avec les consommateurs (Placore, plate-forme de communication
relationnelle) et enfin les plans d'action on et off line (les 4D, soit les 4
dimensions). Les échanges européens sont promus et les médiaplanneurs du réseau
se rencontrent régulièrement lors de programmes d'échange ou de séminaires
thématiques. Si la taille de ces services croît parallèlement à celle de
l'agence, les missions qui leur sont assignées se retrouvent d'une agence à
l'autre. Généralement, le planning stratégique est mis à contribution lors des
appels d'offres, mais oxygène aussi de façon régulière les directions de
clientèle, afin d'éviter qu'il y ait un enfermement sur les clients acquis.
Une répartition qui varie selon les priorités de l'agence. Chez certaines,
tels Rapp Collins, les membres du planning stratégique consacrent 70 % de leur
temps aux clients réguliers, chacun d'entre eux ayant en charge des clients
attitrés.
Ouverture d'esprit
« Le planning est un peu
en retrait et peut prendre du temps pour enrichir les problématiques du client
», commente Mickael Palvin, planneur stratégique chez Proximity BBDO depuis
quatre mois, en provenance de CLM /BBDO, où il occupait les mêmes fonctions.
Même son de cloche chez Guillaume Ruckebusch, directeur conseil, en charge du
planning stratégique du groupe DP&S : « J'ai coutume de dire qu'il s'agit d'un
poste de temps », appuie-t-il. Occuper un poste de planneur stratégique
nécessite des qualités telles qu'ouverture d'esprit, curiosité « Les planneurs
stratégiques doivent avoir une tournure d'esprit différente afin d'apporter une
réponse plus large », commente Michèle Ferrebeuf, directeur général de MRM. De
ce fait, les profils sont aussi très variés : certains ont une formation de
sociologie politique, telle Sandrine Daboncourt, responsable du planning
stratégique chez Ursamaior, ou de philosophie, comme Mickael Palvin (Proximity
BDDO). D'autres ont occupé des fonctions commerciales en agence l'éventail est
large. En termes purement organisationnels, le planning stratégique dépend
souvent de la direction générale de l'agence, et tend à travailler de plus en
plus avec le service data. Aujourd'hui, il a conquis sa légitimité au sein des
agences de marketing services et constitue, selon les termes de Pierre
Désangles, Dg de Rapp Collins, « un point de force des grandes agences ». Pour
certains, tel Mickael Palvin, il constitue un signe fort envoyé aux
annonceurs et signifie une collaboration sur le long terme.
Il n'y a pas que les grandes agences
On trouve aussi des planneurs stratégiques dans les agences de moins de 100 personnes. Pour preuve : le groupe DP&S (Monébak, DP&S Conseil, Agenc'e), basé à Lille et Puteaux, possède son propre planneur en la personne de Guillaume Ruckebusch. Rentré à l'agence Monébak en 1999 comme chef de publicité, puis chef de projet, il a géré des appels d'offres puis souhaité évoluer vers un poste avec des analyses marketing, d'où la création du planning stratégique. Ses principales missions : fournir des recommandations stratégiques pour les appels d'offres, proposer de nouvelles idées aux directions de clientèle, et de façon plus interne activer la transversalité des métiers au sein du groupe.