Iomedio, un annuaire dans la cour des brokers
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Il y a deux ans, la société Otoobe s'était lancée sur le marché des
annuaires avec une approche nouvelle : l'autoréférencement. Les entreprises
venaient elles-mêmes s'inscrire et se positionner par rapport au potentiel de
critères discriminants. L'idée était séduisante : une plate-forme technologique
de référencement de contenus professionnels constituée par les entreprises
elles-mêmes, dans le cadre d'un système de classification maison, qui devait
recenser des rubriques correspondant à autant de secteurs d'activité. « La
précision des segmentations est importante. Un fichier comme celui de Kompass
compte, par exemple, environ 1 200 rubriques. Nous en sommes à 3 200. Nous
rubriquons en fait des têtes de chapitre, derrière lesquelles les annuaires
professionnels peuvent venir greffer leurs propres données afin de créer de
nouvelles arborescences », expliquait le directeur marketing d'Otoobe lors du
lancement de la société, visant à terme le million et demi d'adresses.
L'intérêt de l'autoréférencement étant dans la précision des rubriques,
précision à laquelle un référenceur généraliste n'aurait pas pu prétendre. Il
ne restait plus, pour le responsable marketing direct en quête de fichiers
cibles, qu'à faire son comptage en ligne sur le site web déployé par Otoobe.
Seulement voilà, si séduisant quil fut, le modèle a fait long feu. A cela on
peut avancer plusieurs raisons. Premièrement, les entreprises n'étaient sans
doute pas assez nombreuses à adhérer au système pour le rendre probant et
rentable. Ensuite, l'autoréférencement ouvre forcément la porte à une certaine
confusion dans la codification et la normalisation des données. Enfin, le
système informatique nécessaire à la mise à jour des données et à leur
homogénéisation s'est peut-être avéré trop complexe.
Un annuaire généraliste et trois spécialisés
Otoobe a donc renoncé à ce modèle
d'autoréférencement pour la recette plus éprouvée du partenariat avec un
fournisseur reconnu, notamment ORT, société du groupe Reuters spécialisée dans
l'information financière. Et, en même temps que la société révisait son
approche, elle changeait également de nom pour se baptiser Iomedio en novembre
2001. En se rendant sur iomedio.com, il est désormais possible d'accéder à
quatre annuaires professionnels : l'annuaire de la net-économie (2 700
sociétés), l'annuaire de l'automobile (60 000 sociétés), l'annuaire de
l'informatique (15 000) et, le premier par la taille, l'annuaire des
entreprises. Avec 1,5 million de sociétés (SA, SAS, SARL), celui-ci est
présenté comme le premier annuaire professionnel multicritère. Iomedio a
développé un moteur de recherche multicritère en Java et XML, « le plus
puissant du marché », avance Jean-François Quentin, président directeur
général. Cinq grands modes de requête : par la raison sociale, par dirigeant,
par secteur d'activité, recherche inversée (numéros de téléphone, de fax ou de
Siren), recherche détaillée (année de création, chiffre d'affaires, effectifs,
activité...). Iomedio devait finaliser début 2002 son offre d'extraction et de
téléchargement en ligne. Ce qui en fera un nouvel acteur sur le marché de
l'adresse B to B à des fins de marketing direct. Pas tant dans la définition
même de l'offre que dans la multiplicité des entrées proposées et dans les
contenus d'information associés. L'annuaire des entreprises recense, par
exemple, plus de 2 millions de dirigeants, plus de 700 000 indicateurs, plus de
650 rubriques, plus de 20 000 articles de presse et plus de 5 000 communiqués
de presse. « Un fichier, c'est un ensemble de champs renseignés, contenant des
informations à plat. Avec l'annuaire, on bénéficie d'un système de
nomenclatures permettant des recherches multicritères beaucoup plus poussées »,
affirme Jean-François Quentin. Prix prévu : entre 0,30 et 0,46 euro par adresse
en fonction du niveau d'information. La base, qui référence pour l'instant les
P-dg et administrateurs va également progressivement intégrer les cadres
dirigeants. Iomedio, qui a levé 10 millions d'euros fin 2001 et prévoit
prochainement un nouvel apport de 4 millions, vise un chiffre d'affaires de 1 à
1,5 million d'euros au terme de son premier exercice pour une rentabilité à
horizon 2003.