#NRF2019 Mike Hadjadj : " Le Retail's Big Show confirme les avancées du secteur"
Le co-fondateur du réseau d'experts "I love retail", Mike Hadjadj, revient sur les tendances actuelles du retail en provenance des USA à la veille du Retail's Big Show, l'événement international du secteur, du 13 au 15 janvier à New York. L'occasion également d'évoquer l'écosystème digital français.
- Qu'attendez-vous cette année du Retail's Big Show ?
Nous n'attendons rien de révolutionnaire au Retail's Big Show, l'événement permet plutôt de confirmer des avancées ou des tendances naissantes dans le retail. Par exemple, le paiement n'est plus un sujet phare du salon alors qu'il l'a été pendant des années, contrairement à l'omnichannel qui devrait être une tendance forte de cette édition. Cette vision du commerce unifié et sans couture mêle à la fois la gestion des stocks entre le magasin, le Web... afin d'obtenir une vue globale et instantanée. L'analytique sera certainement mis à l'honneur, l'enjeu principal est de pouvoir analyser aussi finement le trafic en magasin que sur le Web. Nous avons également vu l'an dernier les prémices du vocal dans le retail, cela va s'accentuer. Enfin, les usages de l'IA vont encore se multiplier -en ligne et en magasin- autour de la connaissance client, du marketing, etc.
- Quelles sont les tendances actuelles dans le retail aux États-Unis ?
Si le vocal est plus implanté dans les foyers américains qu'en France, il n'est pas encore à vocation commerciale. Les emplois des assistants vocaux comme Alexa ou Google Home restent sur des usages d'information, de domotique... Nous entendons beaucoup d'annonces mais le trafic demeure faible.
Par ailleurs, quand on évoque le retail aux Etats-Unis, il est important de distinguer la ville de New York, le showroom mondial du retail où toutes les enseignes quel que soit leur secteur d'activité ou leur nationalité teste leur nouveau ou futur concept de magasin du reste du pays. La ville n'est pas représentative de l'ensemble du marché.
Dans le retail, la différence majeure entre la France et les États-Unis reste la qualité de services.
Les vendeurs aux États-Unis sont réellement au service des clients, l'implication du personnel demeure plus forte. De plus, les charges sociales sont en moyenne deux fois moins élevées qu'en France, aussi vous avez un nombre d'employés plus important en magasin. Enfin, la précarité de l'emploi offre la possibilité de se séparer le jour-même d'un mauvais collaborateur. L'usage du mobile en point de vente se développe plus rapidement qu'en France, tout simplement parce que les enseignes investissent fortement dans les infrastructures, en ayant par exemple une connexion wifi de bonne qualité et gratuite.
- Quel est votre regard sur l'écosystème digital français ?
En termes de technologies et de créativité dans le digital, les start-up françaises n'ont pas à rougir : la France est innovante. Nous avons de belles sociétés dans tous les secteurs d'activité : l'e-commerce, la personnalisation du parcours d'achat, l'expérience client, le marketing digital, la relation client, la logistique, etc. Certaines d'entre elles ont même réussi à s'exporter à l'étranger. Le frein réside plutôt dans le rodage de ces entreprises, elles mettent trop de temps à obtenir de belles références clients sur le marché français. Le risque majeur pour ces jeunes pousses est de se faire doubler par des acteurs américains, israéliens ou chinois. C'est pourquoi, avec Business France et la French Tech, nous voulons les accompagner à l'international afin de les aider à mieux se présenter, à pitcher...
- Pour la 3e année, vous organisez "la NRFrench Party", le dimanche 13 janvier, réunissant près de 250 retailers au Consulat de France à New York, quels sont les objectifs de cette soirée ?
La France représente la 3e délégation à la NRF depuis plusieurs années, juste derrière les États-Unis/Canada et le Brésil. En compagnie de Catherine Barba, nous avions envie de réunir cette communauté française de dirigeants de grandes enseignes et de retailers top-exécutifs à la fois pour leur permettre de rencontrer de grands speakers américains ou étrangers et se rapprocher des start-up innovantes.
À la NRFrench Party, nous allons accueillir cette année des personnalités françaises, chinoises et américaines dont Amélie Oudéa-Castéra, la nouvelle directrice exécutive e-commerce du Groupe Carrefour en France, Peng Jianzhen, le patron de la CCFA, l'équivalent de la NRF en Chine, mais aussi Florent Courau de JD.com et Nathalie Yu, la directrice de Carrefour en Chine. En seconde partie de soirée, les 20 start-up françaises sélectionnées par Business France et la French Tech seront présentes avec une remise de prix sur quatre catégories. Au total, nous attendons plus de 400 personnes.
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