PriceMinister donne le pouvoir aux marchands
Le pure player encourage ses boutiques à devenir plus autonomes et à adopter un programme de fidélité sous forme de points. "Un vrai changement philosophique" selon son p-dg, Pierre Kosciusko-Morizet.
Après les boutiques, les SuperBoutiques. Un peu plus d’un an après son rachat par Rakuten, PriceMinister aborde une nouvelle stratégie qui passe par l’autonomisation des marchands, ou empowerment, art dans lequel le géant japonais est passé maître. Mission : libérer le potentiel des commerçants, les laisser générer leur propre trafic et animer eux-mêmes leur catalogue.
Avant cette stratégie PriceMinister 2012, les boutiques n’avaient pas d’univers différencié et le vendeur n’apparaissait que discrètement dans une brique, en haut à droit de la page. "Sur la SuperBoutique, le marchand se réapproprie l’espace. Nous renonçons à son anonymat et le laissons faire ce qu’il veut", explique Olivier Mathiot, directeur marketing et communication de PriceMinister.
"C’est un vrai changement philosophique pour nous. Nous n’allons pas chercher la standardisation mais l’expérience d’achat et la customisation des boutiques. C’est un choix assez radical. Nous prenons le risque que les marchands soient un peu déstabilisés", juge Pierre Kosciusko-Morizet, patron de la société.
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PriceMinister va donc un peu s’effacer derrière chacune des marques, comme son grand frère japonais. "Rakuten est une sorte d’agrégateur de sites marchands. Il met à leur disposition plus d’outils que toute plateforme en SaaS. C’est une approche qui n’existe pas vraiment en Europe sauf chez les fournisseurs de solutions e-commerce. La moitié des PME françaises ne sont pas sur Internet. C’est quelque chose qui intéressait Rakuten en Europe", affirme le p-dg.
Plusieurs services sont mis à disposition des SuperBoutiques : des coupons qu’elles pourront émettre à partir de début 2012, des statistiques, des outils de CRM qui leur permettront d’envoyer leur propre newsletter, ainsi que des formations dispensées par des consultants e-commerce, notamment à l’attention des PME. Afin d'accompagner ses marchands, PriceMinister compte créer des bureaux locaux en province, dont un premier début 2012.
Mais le principal outil mis en avant par PriceMinister est celui qui consiste à fidéliser les clients finaux : les SuperPoints. Les marchands et les acheteurs récolteront des points quand ils achèteront ou mettront en vente des produits, déposeront des avis ou parraineront un filleul. Sur la gestion de cette monnaie virtuelle aussi, les marchands sont autonomes : ils peuvent choisir d’offrir plus de points en période de soldes ou quand la saison est plus propice.
Pour faire face à tous ces changements, PriceMinister devrait recruter "pas loin de 100 personnes" en 2012 et emménagera dans de nouveaux locaux, rue Réaumur à Paris, entre décembre et janvier.
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