Beacon: un bilan mitigé mais prometteur
Si le déploiement des petites balises est plus lent que prévu, l'arrivée de deux géants américains pourrait bien donner au marché le coup de pouce espéré.
Je m'abonneLes experts pensaient que le beacon prendrait d'assaut les boutiques du monde entier à la vitesse de l'éclair. Les boutiques, mais aussi les centres commerciaux, les banques, les aéroports, les musées..., bref, tous les lieux où la petite balise rendrait enfin possible la géolocalisation à l'intérieur d'un client à qui les enseignes, et les marques, pourraient envoyer une foule de messages.
Las, force est de constater que, à la veille du deuxième anniversaire du lancement de l'iBeacon par Apple, le raz-de-marée se fait attendre. "Quand vous allez faire des courses, combien de push recevez-vous, combien de fois vous a-t-on guidé jusqu'à votre achat...?", demande Emmanuel Peru, responsable des solutions mobiles et de l'innovation chez Ineat Conseil.
Encore peu de retours d'expérience
Dès son implantation par Apple dans ses boutiques américaines en décembre 2013, la technologie beacon a séduit les développeurs et les marques-enseignes, qui ont très vite compris l'intérêt de ce petit émetteur. "Cette technologie offre de formidables opportunités", rappelle Emmanuel Peru. Fine géolocalisation indoor enfin possible, personnalisation et ciblage remarquable des messages adressés à ses consommateurs, potentiels ou avérés, ou encore facilité d'installation et de fonctionnement, pour ne citer que ces avantages, expliquent le très vif intérêt suscité par le beacon dans de nombreux pays.
Des deux côtés de l'Atlantique, de nombreuses chaines de magasins (Macy's, Neiman Marcus, Sephora, Darty, Monoprix, ...) ou centres commerciaux (Les Terrasses du Port à Marseille, Beaugrenelle à Paris, Regent Street à Londres...), pour n'évoquer que le retail, testent la solution. "On a vu beaucoup d'effets d'annonce mais finalement, peu de retours d'expérience, souligne Emmanuel Peru. Les expérimentations grand public sont encore peu nombreuses, mais nous souhaiterions passer à la vitesse supérieure, comme l'a fait la ligue américaine de base-ball ou Target, qui vient d'installer ses beacons, après une période de test, dans 50 de ses magasins américains".
Les freins au développement? "Ils sont essentiellement techniques, souligne Emmanuel Peru. La maintenance déjà, avec les balises à piles par exemple. Repartir des balises dans une surface de plusieurs milliers de m2 n'est pas facile, et demande d'être avance dans sa transformation digitale. Ou encore, les retards de fabrication et de livraison - j'attends une commande de stickers beacon depuis six mois!"
La puissance des nouveaux arrivants
L'arrivée récente de Facebook et de Google sur le marché du beacon pourrait donner le coup de pouce tant espéré à une technologie pleine de promesses, mais qui tarde à s'imposer.
Lancé en début d'année, le nouveau service Place Tips de Facebook propose des beacons à des commerces, généralement trop petits pour avoir leur propre application. Ces beacons enverront aux détenteurs de l'appli Facebook présents dans le voisinage les notifications des magasins participants. Le réseau social leur donne ainsi la possibilité d'envoyer des pushs à des clients potentiels sans supporter les coûts de développement de l'indispensable application.
Lire aussi : [Les convictions de ...] Georges Dos Santos, Directeur Général de CyberCité et DGA d'Isoskèle
D'abord testé à New York City, avec plus d'une centaine de points de vente concernés, et opérationnel uniquement avec les appareils Apple, le service va être étendu à tout les États-Unis et sera bientôt compatible avec Android.
Lire aussi : Netflix, Squeezie et Elise Lucet, TikTok, Snapchat... Médias et réseaux sociaux : quoi de neuf ? (04 - 08 novembre)
Puis, au début de l'été, ce fut au tour de Google d'annoncer le lancement d'Eddystone (du nom d'un phare au large de la cote sud de l'Angleterre), un nouveau beacon concurrent de celui d'Apple, et surtout en open-source, et compatible Android et iOS.
"Il est probable que Google développe également la fabrication sa propre balise. À partir de fin 2015, avec l'arrivée de Facebook et de Google, on aura peut-être un nouveau rebond sur les beacons.Tout est déjà prêt, nous attendons le marketing et les DSI chez nos clients pour passer de l'expérimentation à la réalisation concrète, qui nous permettra d'apporter de la valeur aux utilisateurs", conclut Emmanuel Peru.
Un beacon dans l'affiche
Orange parie sur le beacon
Quand McDonald US teste les beacons