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"Vendre des salades sans en raconter" par Vincent Leclabart

Le fondateur et président du groupe Australie raconte la publicité, des années 80 à nos jours.

Publié par Catherine Heurtebise le | Mis à jour le
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'Vendre des salades sans en raconter' par Vincent Leclabart

La pub, il connaît : DDB, INF 14 (agence corporate du groupe Havas) puis Australie qu'il fonde en 1984. Vincent Leclabart relate ces trente années publicitaires (de l'âge d'or à la banalisation ) dan un ouvrage au titre prometteur "Vendre des salades sans en raconter"(*). L'architecture de ces mémoires d'un publicitaire en colère : la correspondance avec Lin, une jeune interprète chinoise, étudiante en marketing. Au fil des e-mails, les questions étonnées de la jeune femme ("Que se passe-il dans votre tête, à vous Français ? Vous semblez perdus, déboussolés, frustrés aussi - alors que rien ne vous manque ?") obligent Vincent Leclabart à confronter ses certitudes aux réalités d'un autre bain historique. 

Grandeur et décadence des "pubards" : ce que dénonce Frédéric Beigbeder dans "99 francs", Vincent Leclabart l'a connu, pas dans les années 2000 (la Loi Sapin de 1993 sur l'achat d'espace était passée par là) mais dans les années 70-80. "Ce monde, je l'ai côtoyé, écrit Vincent Leclabart (page 86). Un monde flambeur, clinquant, arrogant. Un monde où l'on prenait le client - l'annonceur- pour un gogo, ce qui n'était pas trop grave puisque ce dernier prenait lui-même le consommateur final pour un gogo.Une "chaîne de cynisme" en quelque sorte...". Depuis,  il  y a eu l'overdose des produits ("des milliers de pots de yaourts... déclinés en centaines de présentations et de parfums différents...", la disparition du désir, le désenchantement du consommateur (le mot est de Marcel Gauchet)... Aujourd'hui, Madame Michu a bien changé. Elle rejette en bloc les "éléments de langage", la communication sur-préparée et les messages politiques sans spontanéité. Elle exprime une défiance générale aussi bien envers la communication commerciale que politique et personne ne semble s'en apercevoir, regrette Vincent Leclabart.

Lueur d'espoir dans ce monde en crise : "la vraie richesse, ce n'est pas l'or, la voiture ou la maison de campagne. La vraie richesse, c'est l'homme". Cet homme qui "refuse le gaspillage... préfère le bio au chimique, le constructeur au dévastateur". Le consommateur ne se laisse plus berner. La revanche de madame Michu ?

(*) Editions du Rocher, 28 euros

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