L'innovation, préoccupation principale pour 81% des entreprises
"Nous sommes en train de passer d'une approche très orientée "produit" à une vision globale de la fonction innovation pour l'entreprise, au service du business. Ce mouvement signe une maturité fraîchement acquise. S'il reste bon nombre de questions en suspens, la monétisation de l'innovation - son ROI - est désormais au centre des débats, preuve que la discipline a quitté le stade des POC lancés à tout-va pour se doter d'une trajectoire plus ambitieuse", livre en introduction Jean-François Gaudy, directeur de l'Innovation chez Gfi Informatique, et co-auteur de l'étude avec l'EBG (Electronic Business Group).
L'innovation : importante, mais encore immature
Incontestablement considérée comme stratégique, l'innovation est une préoccupation centrale et partagée des entreprises: 81% des 800 entreprises sondées valorisent cette importance à un niveau de 4 ou 5 sur une échelle de 5 maximum et 67% considèrent que la maturité de l'entreprise vis-à-vis de l'innovation est moyenne à élevée. "Il existe toutefois un décalage entre une appétence marquée pour l'innovation et une maturité encore partielle sur le sujet. L'innovation reste neuve, récemment entrée dans les préoccupations et dans l'outillage des entreprises", note le baromètre. Autre chiffre signifiant: le sujet innovation est aujourd'hui soutenu et porté au plus haut niveau, par la direction générale (75%) ou le conseil d'administration (11%).
"L'innovation n'est plus "la danseuse du président" et on lui reconnaît une importance stratégique, certes complémentaire des autres fonctions (elle est par exemple souvent liée au digital), mais avec sa propre autonomie et son propre tempo. La mission innovation est de plus en plus occupée par des professionnels "couteaux suisses", capables de faire le grand écart entre R&D et marketing, transformation digitale et écosystèmes complexes", commente Jean-François Gaudy.
Des freins multiples à l'innovation
Des freins à l'innovation persistent, comme la difficulté à établir le ROI (38%), le court-termisme (37%), les freins culturels internes (35%), le manque de coordination (35%), ou bien encore la difficulté à établir des priorités et l'incapacité à tuer des projets (34%). Par ailleurs, moins d'un quart des répondants déclarent disposer d'une direction de l'innovation autonome et pourvue de son propre budget.
Des relations avec les start-up à géométrie variable
Si la relation avec les start-up est une démarche quasi-généralisée (85%), les modes de collaboration varient énormément. De la "source d'inspiration" à la prise de participation, les approches vis-à-vis des start-up sont liées à la maturité des stratégies d'innovation. Une grande partie des répondants (37%) avoue fonctionner sur un mode purement opportuniste, 21% se contentent d'investissements ponctuels, et au final, seuls 27% disposent de structures dédiées à la collaboration avec les start-up.
Les pistes de préoccupation prioritaires pour le futur se trouvent désormais dans les laboratoires d'idées et plateformes d'idéation (47%), et la création d'accélérateurs (46%), suivies d'assez loin par les prises de participations et acquisitions de start-up, ou la création de digital factories.
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Enfin, l'open innovation ne fait pas encore le plein, avec seulement un tiers des répondants qui déclare déjà la pratiquer, et un autre tiers qui envisage de s'y engager mais n'en fait pas pour le moment. La conception collaborative de standards avec des concurrents, ou l'aide de collaborateurs à la création d'entreprises, sont encore quasiment inexistants.
L'étude complète est à lire ici.
Méthodologie: l'étude a été conduite en ligne au mois d'octobre 2016 auprès d'une population de 800 répondants, avec une forte représentation des grands et très grands groupes (+ 5 000 personnes : 29%).
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