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Les marques luttent contre le gaspillage

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Frigo intelligent, restauration à base de légumes déclassés... Aux quatre coins du monde, start-up, marques leaders, retailers et collectifs agissent pour limiter la nourriture jetée.

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Aider les consommateurs à gérer leurs achats

L'importance du gaspillage n'est plus à démontrer. La FAO (organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) estime que, dans le monde, un tiers des aliments produits pour la consommation humaine est gaspillé, ce qui représente 1,3 milliard de tonnes par an, soit plus de 160 kg par habitant. Et d'après une étude de la Commission européenne, les foyers européens seraient responsables de 42% des déchets alimentaires, l'industrie agroalimentaire de 9%, les restaurants et services alimentaires de 14% et la distribution de 5%. Alors que le consommateur se montre de plus en plus responsable, l'aide au non-gaspillage peut se révéler porteuse pour les marques. L'analyse des causes du gaspillage ouvre des voies nouvelles. Des études récentes montrent que les consommateurs qui jettent leurs produits dont la date de péremption est passée ne sont pas distraits mais confrontés à un problème de gestion du frigo. À cela s'ajoutent les produits jetés par la distribution ou par le consommateur car ils ne correspondent pas aux codes du beau. Plusieurs marques à travers le monde ont mis au point des innovations pour aider les consommateurs à gérer leurs aliments ou les inciter à manger des fruits ou légumes qui sortent des standards. Le non-gaspillage devient un levier de différenciation pour les marques.

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Gérer son garde-manger

Checkfood est une application gratuite qui lutte contre le gaspillage alimentaire. Elle est développée par une start-up française, 5e Gauche. Elle aide les individus à identifier rapidement les aliments qui arrivent à la date de péremption dans leurs réserves de nourriture (frigo, placards). Le principe est simple: l'utilisateur scanne les codes-barres des produits et son smartphone l'alerte lorsque la date de péremption approche. Il a alors deux choix: les manger ou les donner, car l'application renvoie vers les locaux d'associations (Emmaüs, épiceries solidaires) géographiquement proches de lui. En outre, cette application favorise la présence d'esprit des consommateurs et constitue donc, pour les distributeurs, un moyen de communiquer avec leurs clients.


Samsung crée un frigo intelligent

Le Coréen Samsung s'est récemment distingué avec son réfrigérateur qui donnait des recettes et commandait on line les produits au fur et à mesure de leur consommation. La marque a aussi créé un frigo connecté, le Samsung Family Hub Refrigerator: il alerte sur les dates de péremption, en scannant, grâce à trois caméras intégrées dans les portes, les étiquettes des produits contenus dans l'appareil. Le frigo informe ensuite le consommateur soit sur son smartphone soit directement sur la porte. Son prix est cependant à la hauteur de la technologie embarquée (quasiment 5000 euros).


L'intelligence collaborative au service du non-gaspillage

Gaspifinder est un moteur de recherche participatif français : les consommateurs peuvent indiquer durant combien de jours il est possible de dépasser la date de consommation optimale d'un produit (DLUO). Par exemple, si un paquet de biscuits a été mangé après sa DLUO et que son consommateur considère que son goût n'est pas altéré, il peut poster ce délai dans le moteur de recherche pour en informer les autres internautes. Ces approches par l'expérience consommateur prennent de plus en plus une valeur de caution, d'autant que l'individu est de plus en plus informé sur la valeur réelle des dates de péremption.

Biscornus sur abonnement

À Lisbonne, la coopérative Fruta Feia rachète des légumes moches aux producteurs pour les mettre en vente sous forme de paniers malins à petits prix. L'offre fonctionne sur une logique gagnant-gagnant, puisque les producteurs augmentent leur productivité et disposent d'un nouveau marché, tandis que les consommateurs mangent des fruits frais et locaux pour un prix inférieur. Et la planète en tire profit. Les modes de vente sont multiples, dont l'abonnement et la livraison qui simplifient la vie du consommateur, lequel s'engage davantage auprès des producteurs pour lui garantir des ressources. Les prix sont attractifs: par exemple la "small box" (3-4 kg) est à 3,50 euros et le format 8 kg est vendu à 7 euros. Un modèle qui a de fortes chances de faire des émules, d'autant qu'il s'appuie sur les circuits courts, une tendance qui a de plus en plus la faveur du public.


Restauration et légumes moches

Elles ont réagi à un constat sévère: la moitié de la production européenne de fruits et légumes n'est pas sélectionnée pour la vente en supermarché, en raison d'un manque d'esthétisme! Alors, les deux designeuses allemandes, Léa Brumsack et Tanja Krakowski, ont décidé de créer le premier concept de restauration "Culinary Misfits" ("les marginaux de la cuisine") autour des légumes moches. Elles conçoivent des recettes gourmandes pour en faire la promotion afin de les réhabiliter. Les plats qui sont proposés encouragent la culture de la gastronomie saine, dans un cadre d'inspiration rurale. Sur leur site internet ou dans leur restaurant, les mal-aimés sont mis en scène de façon ludique et créative.


Invendus low cost

Aux États-Unis, le magasin social Bargain Brand Food Outlet ne propose que des invendus dont l'emballage est abîmé ou qui ont des problèmes étiquetage, pour seulement 22 centimes d'euro) l'unité. Cette initiative vient d'une jeune femme de 20 ans, qui a su convaincre les grands acteurs de la distribution de lui vendre leurs invendus pour leur donner une seconde vie. C'est une nouvelle manière de réinventer le low cost en lui donnant une âme réellement sociale .

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