Pourquoi le m-commerce est encore à la traîne en France
Trois mois après avoir lancé son panel mobile en France, Comscore dresse un portrait des spécificités hexagonales dans les usages mobiles, notamment en ce qui concerne le m-commerce.
Je m'abonneAvec 2 heures et 15 minutes par jour, la France arrive en quatrième position des pays dans lesquels les mobinautes passent le plus de temps sur leur mobile. Pourtant, le mobile only est encore bien loin de devenir une réalité, comme le démontre l'étude réalisée par Comscore grâce à son panel mobile récemment lancé sur le territoire français : alors qu'il représente un quart des usages dans le monde, seuls 6% des habitants de l'hexagone utilisent uniquement leur smartphone pour se connecter à Internet, et ce alors qu'il est devenu en 2016 le premier écran de connexion. En effet, hormis le social (les réseaux sociaux et les messageries instantanées), la majorité des types de sites se consulte encore sur desktop, à l'instar des sites de vente en ligne.
L'expérience utilisateur au service du m-commerce
Selon la moyenne mondiale mesurée par Comscore, plus de la moitié du temps de navigation est consacrée au surf sur les sites e-commerce. Avec de fortes disparités, puisque l'Indonésie observe par exemple un pic de 91%, 87% en Inde et 86% en Chine, contre 47% en France. Pour autant, si la part d'achats effectuée depuis un mobile atteint 39% aux Etats-Unis par exemple, elle n'est que de 17% dans notre pays. En cause notamment, les achats les plus impliquant, dont le parcours d'achat se terminera plutôt sur desktop. De même, sur les six acteurs qui leadent l'audience mobile autour du monde dans la catégorie retail, on trouve les Américains Amazon et eBay, l'Argentin Mercado Libre, l'Allemand B3W ainsi que le Chinois Alibaba, soit aucun e-commerçant français.
Si on est encore bien loin de l'exemple de la Chine, pays dans lequel le mobile génère 10% du total du commerce national, la société de mesure est plutôt optimiste sur "l'important potentiel de croissance du m-commerce en France". En effet, Comscore considère que le plus gros du travail est fait à partir du moment où l'expérience utilisateur, première barrière à l'achat, est optimale sur mobile. Or, les applications, qui drivent 97% du temps de navigation sur mobile, ne sont pas un vecteur de croissance du m-commerce, comme en témoigne le cas de la Grande-Bretagne. Hormis Amazon, rares sont en effet les applications shopping à émerger des catalogues d'applications mobiles déjà bien saturés, un marché d'autant plus difficile à pénétrer que les mobinautes consultent 96% du temps 10 applications maximum. En guise de piste, Comscore évoque la progressive web-app, à mi-chemin entre le site et l'application mobile, qui combine les avantages des deux formats : ne pas avoir besoin de la télécharger pour une expérience utilisateur optimale.