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[Saga] Disko: accroître la performance par la social intelligence

L'agence de communication conversationnelle Disko aborde une nouvelle phase de sa croissance qui passe, entre autres, par un développement à l'international.

Publié par CHRISTINE MONTFORT le - mis à jour à
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[Saga] Disko: accroître la performance par la social intelligence

Les peintures sont encore fraîches et les salles de réunion, pas encore totalement terminées. Mais les équipes de Disko, agence fondée en 2008 par Davy Tessier et d'autres anciens de Smile (spécialisée en informatique), sont déjà au travail dans leurs nouveaux locaux du XXe arrondissement de Paris. Bien avant la fin des travaux, des affichettes colorées avec les cinq principes fondateurs de l'agence ont été accrochées au mur: être honnête, être humble, le client first, innover ou mourir, être enthousiaste dans tout ce que l'on entreprend.

Ils résument l'approche de l'agence pour mettre en oeuvre des dispositifs de social intelligence destinés à accroître l'efficacité des dispositifs de communication et l'engagement du public. Car, selon Disko, qui accompagne beaucoup d'entreprises dans leur accélération digitale, l'engagement apporte bien davantage à une marque que la répétition des messages. "Nous voulons montrer à nos clients que le digital n'est pas une menace mais une opportunité pour innover, créer de la valeur et essayer de conquérir le monde, pour s'amuser en respectant la qualité", résume Davy Tessier.


Dans cette agence où tout change tout le temps, où deux à trois nouveaux collaborateurs arrivent chaque mois et où les équipes déménagent en interne à peu près chaque trimestre "par principe plus que par nécessité", ces commandements sont un point d'ancrage. Et les différentes associations qui ont marqué ses débuts n'y ont rien changé. Les fondateurs avaient souhaité adosser leur expertise à une structure plus établie que la leur. Ils se sont donc rapprochés de l'agence conseil Novembre Communication en 2009. L'aventure ne durera qu'un an, mais ce rapprochement éphémère se révélera très stimulant: "Chez eux, nous avons vite évolué de manière autonome. Notre activité digitale marchait bien et, en 2010, nous avons repris le nom Disko et gardé les équipes. Pour que cela continue, nous n'avions pas d'autre choix que d'aller chercher du business", se souvient-il.

D'autres tentatives ont suivi: "Chaque année, nous avons changé d'associé, avant de prendre notre indépendance en 2013. Nous avions fait suffisamment d'erreurs pour voir que nous n'avions pas besoin de partenaire extérieur et qu'il était préférable d'associer des collaborateurs en interne." L'indépendance lui va plutôt bien, puisque Disko annonce un chiffre d'affaires en hausse de plus de 30% en 2013, et de plus de 32% au premier semestre 2014. Le top 5 de ses clients compte de belles marques françaises et internationales: Hermès, L'Oréal, la SNCF, Carrefour et Warner.

Un loft conçu en co-création
Pour ce dernier déménagement en date (et le septième en quatre ans), " on a vu un peu grand ", avoue Davy Tessier. Début septembre, l'agence a élu domicile dans un loft de plus de 1000 m² pour accueillir ses 70 collaborateurs... et les futures recrues. Les locaux, qui avait précédemment abrité une école, une usine et un entrepôt de textile, ont été réaménagés dans une dynamique de co-création avec les salariés pour mettre l'ensemble des collaborateurs en phase avec le projet. Le rez-de-chaussée accueille les postes de travail des créatifs et des développeurs, ainsi qu'une salle de sport. Les étages abritent les salles de réunion, un espace incubateur de start-up ainsi qu'une chambre pour les collaborateurs étrangers de passage.

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Davy Tessier, CEO de Disko

Pour maîtriser sa croissance, Disko s'applique quelques règles de bonne gestion. Aucun budget ne doit, par exemple, peser plus de 10% du chiffre d'affaires: "Trop d'agences ont plié car un client changeait de cap, note Davy Tessier. L'objectif est de recruter de nouveaux clients en développant notre expertise. Aujourd'hui, nous nous concentrons davantage sur le recrutement des talents que des clients. Nous ne garderons les clients que si nous avons les bons talents!" Les équipes de Disko comptent, depuis toujours, 50% d'experts de la communication digitale et 50% d'experts des métiers techniques.

Un bon mix entre créatifs et développeurs

Sans doute faut-il y voir le reflet de la double compétence de son fondateur, qui a, un temps, hésité entre une formation d'ingénieur et de manager. Chef d'entreprise dans l'âme - il a créé un portail de musique hip-hop à 17 ans - l'option école de commerce s'est rapidement imposée, en l'occurrence l'Inseec, où il coordonne, depuis 2011, une majeure "Digital web". "L'association de deux types de personnes, avec des critères et des formations différents, permet de travailler de manière transverse, en team projet client. Nous n'avons pas de chefs de métiers mais des experts métiers (ergonomes, technique, data...), qui interviennent directement dans la chaîne de valeur.

Ce mode d'organisation maison explique en partie notre croissance, affirme Davy Tessier. Il permet d'apporter des solutions concrètes et de rester agile. Nous gagnons souvent des appels d'offres car nous répondons plus vite que d'autres candidats." Pour rester en phase avec les attentes du marché, l'agence investit 7% de son chiffre d'affaires en R&D. La formation est aussi un axe primordial de la vie de l'entreprise, avec un programme de "montée en intelligence collective" qui ne relève pas seulement du métier mais aussi de la manière de travailler ensemble. Chez Disko, le savoir-être des collaborateurs compte autant que leur savoir-faire.

En 2014, l'agence s'est développée à l'international en ouvrant un bureau à San Francisco, qui sert plutôt de laboratoire d'apport en innovation, et un autre à Milan, pour développer le marketing en temps réel. Disko a pris aussi une participation dans une agence de Barcelone. "La prochaine étape consistera à crédibiliser la dimension internationale de l'agence, et à la rentabiliser", indique Davy Tessier. Alors que le centre de gravité de ses clients se déplace vers la Chine, Disko envisage de s'y implanter vers fin 2015. Là encore, les collaborateurs seront un élément-clé: "L'idéal serait de pouvoir recruter des gens à double nationalité, qui comprennent de l'intérieur la mentalité du pays."


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