« Place au spectacle »
Marketing Magazine : Quels rapports entre l'ex-Festival et la nouvelle France 4 ?
Philippe Chazal : Aucun, France 4 n'est pas
une évolution de Festival, mais une chaîne à part entière avec un habillage,
une ligne éditoriale, une communication spécifiques. C'est une nouvelle chaîne
nationale publique gratuite, complémentaire des offres de France 2, France 3,
France 5 et Arte, avec un positionnement plus axé sur les trentenaires et les
quadras dont les attentes ne sont pas forcément satisfaites par les chaînes
privées.
MM : Sur quoi repose ce positionnement ?
P. C : Quand le tryptique du service public est informer-cultiver-divertir,
nous, nous sommes exclusivement sur le divertissement, le spectacle. Cela donne
une grille qui se compose pour un tiers de cinéma récent et de séries dont des
inédites. Un autre tiers est consacré au spectacle vivant, essentiellement la
musique et le théâtre. La musique, c'est le retour de l'émission de Nagui,
Taratata, une fois par mois, avec la qualité Taratata, la marque Taratata mais
sous un format différent. Mais aussi des concerts en direct de grands festivals
comme Bourges, les Francopholies, les Vieilles Charrues. Il y aura également du
théâtre en direct, en commençant par Avignon en juillet, puis via des
coproductions à partir d'octobre. Le dernier tiers, un peu plus petit que les
autres, sera consacré au sport, aux passions sportives, à l'actualité sportive
au sens large et non au sens résultats à chaud. Les grands événements de
FranceTélévisions seront également rediffusés, mais on suivra également en
direct les sports moins médiatisés comme l'athlétisme, le judo ou la natation.
Au fond, cette nouvelle chaîne publique gratuite va permettre de redonner
accès à tous à des programmes de cinéma, musique et sport, autant de domaines
qui ont glissé vers le payant.
MM : On a l'impression que vous étiez prêt bien avant les autres nouveaux entrants sur le marché de la TNT ?
P. C : C'est vrai que la décision de lancer cette chaîne sur la
TNT a été prise dès janvier 2004 et j'ai, pour ma part, été à plein temps sur
ce lancement dès juillet dernier. A la différence de nos concurrents, qui
jouent plutôt la montée en puissance, nous serons à plein régime dès le 31
mars prochain. On peut corriger le tir, modifier des choses au fur et à
mesure, mais c'est une erreur de commencer par un produit au rabais, car
l'image que l'on donne au début reste longtemps. Avec la TNT, France 4 touche
dès le départ 4 millions de foyers abonnés au câble et satellite plus tous
ceux qui vont acheter un adaptateur. C'est un formidable accélérateur en
termes de marché, raison de plus pour ne pas proposer des programmes
décevants.
MM : Pensez-vous, comme beaucoup, que ce sont les chaînes généralistes qui marcheront le mieux ?
P. C : Je dirais
plutôt les semi-généralistes, car il ne s'agit pas que toutes se ressemblent.
Il faut être vraiment différent tout en couvrant, en effet, un public très
large. La moitié du budget de France 4 est consacrée à produire et proposer des
programmes nouveaux.
MM : C'est le message que veut faire passer la campagne de publicité de BDDP & Fils ?
P. C : La campagne, qui
commencé fin mars, dit effectivement “Faites vous une fête avec France 4” pour
la partie spots TV, et “Zappez le quotidien, regardez France 4” pour la partie
presse. Le plan comporte également une campagne radio et une partie promotion
des programmes.
MM : Avez-vous déjà des objectifs d'audience ?
P. C : Non. Sur quoi voulez-vous les bâtir à ce jour ? Nous le
ferons à l'automne, en fonction de l'état du marché à la rentrée.