Free love
Tendance observée chez le consommateur moderne à non seulement apprécier ce qui est gratuit (free), mais également considérer que la gratuité est un mode de consommation à part entière. Plusieurs facteurs ont convergé pour l’inciter à penser ainsi. L’essor du Web avec la possibilité de comparer beaucoup plus facilement les prix, voire à penser qu’il n’y a parfois plus de prix avec les échanges C2C et peer-to-peer. Le développement de produits que l’on ne pensait pas pouvoir être gratuits. En France en 1836, lorsque Emile de Girardin, sans doute inspiré par Emile Mermet et Louis Vergne, décide de diviser par deux le prix de son journal (La Presse) pour attirer davantage de lecteurs et compenser le manque à gagner en y insérant de la publicité payée par des annonceurs, nombre d’observateurs pensent que le modèle économique est voué à l’échec. Même réaction en France en 2002 avec l’arrivée du premier quotidien (20 minutes) totalement gratuit pour ses lecteurs cette fois. Autres facteurs, la croissance du hard-discount et la guerre corollaire des prix que se livrent certains distributeurs, la valorisation sociétale de l’achat malin qui consiste à rechercher le meilleur prix, le développement de comportements éco-responsables incitant au recyclage et à l’échange, éliminant là encore en partie la composante « prix » de la transaction… Pour le marketer, cette tendance du Free love comporte l’inconvénient majeur de déstabiliser profondément la notion de « prix juste » voire du « prix de référence » dans l’esprit du consommateur shopper.