La recherche "sociale" de Google fait polémique
Officialisée le 10 janvier dernier aux États-Unis, “Search plus your world” inclut désormais les données sociales des internautes. Sauf que les requêtes prennent en compte uniquement le contenu publié sur Google+, et non sur Facebook, Twitter, ou encore les autres réseaux sociaux…
Je m'abonneGoogle provoque une polémique depuis l’ouverture, le 10 janvier aux États-Unis, de “Search plus your world”, qui pourrait bientôt arriver en France. Cette nouvelle fonctionnalité permet désormais au moteur de recherche de prendre en compte les contenus publiés sur Google+, par les membres et par leurs amis. Mais pas ceux postés sur les autres réseaux sociaux. Or, il se trouve justement qu’avec 40 millions d’abonnés, cinq mois après sa naissance, Google+ peine à concurrencer le géant Facebook (800 millions de membres) et Twitter (100 millions d’inscrits).
Google aurait-il démarré la première guerre mondiale des réseaux sociaux ?
Si Facebook n’a pas encore communiqué sur la sortie de “Search plus your world”, Twitter a immédiatement exprimé son mécontentement : “Pendant des années, les gens ont fait confiance à Google pour obtenir les résultats les plus pertinents sur Internet. Souvent, les comptes Twitter et les tweets apparaissent en tête des listes de recherche. Nous sommes inquiets car nous craignons qu’il devienne de plus en plus difficile pour chacun de trouver les informations postées sur Twitter. Nous pensons que c’est mauvais pour les gens, les éditeurs, les médias et les utilisateurs de Twitter.” Parallèlement, Alex MacGillivray, avocat du site de microblogging, a aussi twitté « triste journée pour Internet ».
Au cœur du débat : la pertinence des recherches sur Internet (deux tiers des requêtes en ligne se font via Google), mais, surtout, l’exploitation des données privées des internautes. L’an passé, le moteur de recherche avait déjà fait l’objet d’une enquête par la FTC (Federal trade commission), agence américaine indépendante de contrôle de la concurrence, au sujet de son potentiel monopole déloyal. Il se pourrait qu’elle renouvelle son investigation sur le sujet. En attendant, plusieurs professionnels du Web voient le potentiel business de “Search plus your world”. Par exemple, Greenlight, agence de marketing digital spécialisée dans le référencement, conseille à ses clients de créer immédiatement une page sur Google+ et de placer le réseau social dans sa stratégie de contenu.
Joint par téléphone, Google France nie l’intention de couper l’herbe sous le pied de ses concurrents. Le moteur de recherche justifie son initiative par une “volonté d’optimiser les recherches en ligne, de les rendre plus performantes”. L’entreprise rappelle le discours tenu officiellement par Eric Schmidt, le p-dg de Google, le 13 janvier dernier : « Google+ n’est pas favorisé par rapport à Twitter ou Facebook. Si ces deux réseaux nous donnaient les permissions adéquates pour accéder à leur contenu, ils seraient traités de la même façon. » Le patron américain rappelle aussi que Twitter n’a pas souhaité renouveler son contrat avec Google l’été dernier.
Bref, tout le monde se tire dans les pattes, en oubliant les principaux intéressés : les internautes, qui, semble-t-il, n’ont pas leur mot à dire.
Vous avez dit « social » ?
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Le (joyeux) spot publicitaire de Google “Search plus your world” :