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Le commerce équitable, bien moins connu que le bio

Publié par Catherine Heurtebise le

Confirmation par l'étude INC/TNS Sofres: même les acheteurs ont une connaissance floue du commerce équitable.

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Selon l'enquête réalisée pour l'Institut national de la consommation par TNS Sofres*, seulement une courte majorité de Français (56%) déclare savoir ce que sont les produits issus du commerce équitable, un chiffre qui n’a pas augmenté depuis la dernière enquête de l'institut en 2008. À titre de comparaison, les produits bio, dont la visibilité et la disponibilité en magasins a fortement augmenté au cours des dernières années, sont connus de 76% des Français, soit un écart de 20 points.
Autre information importante. Là où la connaissance des produits bio s’est démocratisée -elle n’est plus l’apanage des cadres urbains très diplômés-, celle des produits issus du commerce équitable reste majoritairement réservée aux catégories socioprofessionnelles aisées (69% des cadres versus 43% des ouvriers), aux plus diplômés (74% des diplômés de l’enseignement supérieur versus 38% des sans diplômes), aux urbains, voire aux Parisiens (65% des habitants de l’agglomération parisienne versus 55% des agglomérations de moins de 2000 habitants) et aux moins de 65 ans (autour de 60% versus 47% pour les plus de 65 ans). L'étude montre une connaissance très floue du commerce équitable, même pour les acheteurs.
Interrogés sur la clarté de différentes informations concernant le commerce équitable, les Français sont une large majorité à admettre qu’elles leur semblent très ou plutôt floues:
• le type de produits concernés (flou pour 54% des Français);
• les garanties apportées par les labels (64%);
• le fonctionnement de la filière équitable (68%);
• la part du prix payé par le consommateur qui revient au producteur (75%);
• la différence entre les labels (75%).
Ces résultats témoignent d’un réel déficit d’informations, qui, plus surprenant, est relativement partagé par les acheteurs réguliers de produits équitables: 51% d’entre eux ont une connaissance floue des garanties apportées par les labels, 56% du fonctionnement de la filière et même 70% de la différence entre les labels et 72% de la part du prix payé qui revient au producteur.
In fine, les acheteurs semblent surtout avoir davantage de connaissances pratiques que les autres sur les types de produits concernés par le commerce équitable (63% versus 35% en moyenne) et sur la facilité à identifier un produit commerce équitable (73% des acheteurs réguliers jugent facile d’identifier un produit équitable versus 48% en moyenne).

Toujours d'après l'étude, seuls 22% des Français déclarent acheter équitable régulièrement. Deux Français sur trois ont déjà acheté un produit issu du commerce équitable, mais seulement un sur cinq (22%) déclare le faire régulièrement (chaque semaine ou chaque mois). Ils ne sont plus que 8% à déclarer acheter équitable chaque semaine. La consommation de produits équitables relève donc davantage de l’exception que du quotidien.
Elle reste par ailleurs davantage le fait des catégories socioculturelles et économiques aisées (85% des cadres ont déjà acheté équitable versus 49% des ouvriers, 81% des diplômés de l’enseignement supérieur versus 49% des sans diplôme), mais également des sympathisants de gauche (71% versus 57% à droite).
Les trois principaux freins à l’achat de produits issus du commerce équitable avancés par les Français sont:
• le prix (34%);
• le fait de ne pas y faire attention lors des courses (28%);
• le doute sur l’aide réellement apportée aux petits producteurs (22%), surtout pour les acheteurs occasionnels (28%, 3e frein) mais également pour les acheteurs réguliers (23%, 3e frein également).

Le fait de ne pas y prêter attention lorsqu’on fait ses courses résulte principalement du manque de communication/information autour de ces produits, en tout cas par rapport aux autres. Les facteurs de distribution (gamme trop réduite, difficulté à repérer les produits) n’arrivent que dans un second temps et sont principalement cités par les acheteurs réguliers (28% jugent que le manque de types de produits équitables freine leurs achats équitables versus 14% en moyenne). Point positif: la qualité des produits n’est pas remise en cause (cité par seulement 3% des Français comme un frein à l’achat).

*Enquête réalisée en face à face par TNS Sofres pour l'INC les 15 et 16 septembre 2010 auprès d'un échantillon national de 1000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas et stratification par région et catégorie d'agglomération.

 
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