[Interview] 3 questions à Sophie Lubet, directrice du pôle retail Comexposium et commissaire du salon Paris Retail Week
Quelle place est donnée aux start-up lors de cette première Paris Retail Week?
Sophie Lubet : Une place stratégique! Nous avons deux villages réservés cette année. Le premier présentera des start-up proposant des innovations en termes d'applis et de services pour l'e-commerce, et le deuxième se concentrera sur la digitalisation du point de vente. Soit une quarantaine de jeunes pousses en tout qui ont moins de trois ans d'existence. Nous conservons notre prix "Rookie Award" (NDLR : le prix des débutants), lié historiquement à l'événement e-commerce. Il y a dix ans, nous primions Criteo, par exemple!
Sur Digital(in)Store by Equipmag, le village start-up sera placé au coeur de ce nouveau rendez-vous. Paris Retail Week a reçu le label French Tech pour cette présence de start-up avec le partenariat avec l'incubateur Cap Digital.
Parmi les dossiers de start-up que vous avez reçus pour peupler vos villages, quelles tendances ont émergé?
Nous notons, d'abord, une déferlante de services pour les consommateurs qui passent par des applis. Nous avons observé que quatre grands domaines se dégagent fortement. D'abord, l'aide à la livraison, notamment en s'appuyant sur les particuliers eux-mêmes, puis l'e-paiement avec à la fois de l'encaissement mobile et des étiquettes intelligentes qui "shazamise" le parcours client.
En troisième lieu, nous avons tout un volet de services que nous nommons la sérendipité de l'humeur du client. Soit comment peut-on observer son état "d'errance" dans le magasin et lui envoyer des push contextualisés et, enfin, tout ce qui favorise l'engagement des clients avec des tchats communautaires avec des avis et des commentaires.
Le retail s'ouvre subitement cette année aux jeunes pousses. Comment l'expliquez-vous?
Cette ébullition permet d'éradiquer le principal écueil du retail aujourd'hui: les ressources humaines. Intégrer des compétences externes est beaucoup plus facile que de bouger les lignes dans les organisations. La fulgurance du commerce en ligne a laissé plus de traumatismes dans les organisations que l'on ne le pense.
Les start-up sont neutres, agiles et perçoivent le monde tel qu'il est. Leur capacité à penser et à imaginer le monde sans entraves organisationnelles est une richesse pour que le commerce se régénère.
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