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Fusion TF1-M6 : ce qu'il faut retenir

C'est le blockbuster de ce premier semestre 2021 : à la recherche d'un nouveau partenaire, Bertelsmann-RTL se tourne vers Bouygues pour essayer de donner naissance à un géant de l'audiovisuel qui réunira entre autres TF1 et M6. Reste à obtenir l'aval de l'Autorité de la concurrence.

Publié par Clément Fages le - mis à jour à
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Fusion TF1-M6 : ce qu'il faut retenir

En mars, après la révélation de l'intention du groupe allemand Bertelsmann-RTL Group de vendre une partie de ses activités audiovisuelles en France, cinq acteurs s'étaient positionnés auprès de JP Morgan, la banque d'affaire chargée de l'opération : Vincent Bolloré et Vivendi (Canal+), les investisseurs Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Pierre-Antoine Capton en leur nom, Daniel Kretinsky et CMI France (deuxième éditeur de presse magazine en France), Silvio Berlusconi et Mediaset et enfin Martin Bouygues (TF1). C'est finalement ce dernier qui a été retenu, comme annoncé ce 17 mai par RTL Group-M6, qui entre en négociation exclusive avec Bouygues-TF1 en vue d'une fusion entre les deux ensembles.

Selon Le Point, les différents conseils d'administration ont validé le rachat par Bouygues de 11% de la nouvelle société pour 641 millions d'euros. Bouygues disposera de 30% du capital du géant ainsi formé, Bertelsmann-RTL Group en gardant 16%. Nicolas de Tavernost, actuel président du directoire de M6, sera PDG de l'entité, tandis que Gilles Pélisson, dg du Groupe TF1, sera nommé directeur général adjoint en charge des médias et du développement du groupe Bouygues.

Jusqu'à 75% du marché publicitaire TV en France

Cette opération va donner naissance à un géant des médias : la nouvelle entité va peser 3,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires, pour un profit opérationnel de 461 millions d'euros selon Le Point. TF1 est la première chaîne de France, avec 19,2% de part d'audience, toutes catégories de téléspectateurs confondus. De son côté, M6 est la quatrième, avec 9% de pda en 2020. À cela, il faut ajouter les autres chaînes des deux groupes (TMC, LCI, TFX et TF1 CinéSérie pour Bouygues ; W9, 6ter, Gulli, Paris Première et Téva pour RTL Group) mais aussi les radios RTL, RTL2 et Fun Radio. RTL est la deuxième radio de France derrière France Inter. Ainsi, le nouvel ensemble pourrait peser jusqu'à 42% des audiences et de 65 à 75% du marché publicitaire tv. Enfin, selon Les Echos, le nouvel acteur pourrait peser jusqu'à 40% des commandes de production.

Des chiffres qui permettront de se rapprocher de ceux des géants américains des contenus que sont Netflix, Apple, Amazon et Disney, ou encore Google et Facebook, alors que les chaînes françaises militent depuis des années pour une prise en compte plus global du marché publicitaire vidéo. Un argument qui entrera dans la réflexion de l'Autorité de la concurrence, qui devra se prononcer dans les prochains mois sur l'opération. Nicolas de Tavernost, qui militait déjà dans les colonnes du Point en décembre dernier pour une redéfinition des règles anticoncentration, indiquait alors : "M6 et TF1 sont des nains par rapport à Netflix."

Ainsi, le rapprochement des deux ensembles, s'il est validé, ne sera pas effectif avant l'an prochain, ou même 2023. Il est encore trop tôt pour dire exactement quelles seront les conséquences pour les régies des deux groupes. Néanmoins, sans changement règlementaire, du ménage devra être effectué : depuis 1994 et une modification de la Loi Léotard, un même groupe ne peut avoir plus de sept autorisations pour diffuser sur les ondes hertziennes.

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