Le temps libre, une notion de plus en plus relative
TNS Sofres publie un nouvel hors-série du Marketing Book : “Les Loisirs des Français, de l'homo labor à l'homo liber”.
Je m'abonneEn 1950, sur une vie de 600 000 heures, un individu en passait 120 000 à travailler. Cinquante ans plus tard, sur une vie de 700 000 heures, nous n'en passons plus que 63 000 au travail. Auparavant, le temps hors travail était perçu comme une période permettant de reconstituer la force de travail. Aujourd'hui, il est doté d'une valeur propre, essentiellement parce que les Français se le sont approprié à la fois dans son organisation et dans ses usages.
Qu'en est-il exactement ? Que font les Français quand ils ne travaillent pas ? Quelles sont les contraintes qui pèsent sur ce temps libéré ? Quelles sont les conditions de vie qui l'imprègnent et lui donnent une spécificité ? Quelles sont les pratiques propres à chaque âge
et à chaque sexe ?
C'est à ces questions que tente de répondre TNS Sofres dans le nouvel hors-série du Marketing Book, “Les Loisirs des Français, de l'homo labor à l'homo liber”, une analyse transversale qui repose sur la confrontation de données qualitatives autant que quantitatives (*). L'ouvrage s'appuie sur les multiples apports des sciences humaines (sociologie, psychologie, économie, anthropologie...). Les nombreuses facettes de cette temporalité dévolue aux loisirs sont abordées à travers plusieurs focales : comportementale, macroéconomique, stratégique, prospective, etc. permettant de comprendre comment nous sommes passés de l'homo labor à l'homo liber.
L'ouvrage relativise la notion de temps libre, notamment en y rappelant la place prépondérante des tâches domestiques. La question de la confusion des genres entre le temps de travail et le temps de loisirs se pose également : de plus en plus de Français font du sport ou du shopping pendant leur pause-déjeuner au travail, et il devient facile d'emporter son ordinateur à la maison, le soir, ou même pendant les vacances. Enfin, la pression croissante des TIC (Technologies d'information et de communication) participe à la naissance d'un individualisme expressif : les Français passent 31 heures par semaine devant un écran, dont 21 heures pour la télévision, et dépensent en moyenne sur une année 2 348 euros en achats médias et multimédias
L'ouvrage identifie six grandes tendances :
Égotisme vs Convivialité : L'égotisme prend la forme de l'expression de soi et de pratiques très individuelles. À l'opposé, la convivialité se rapporte à l'idée de reliance, du faire ensemble, d'être en communauté.
Phytotropisme vs Dématérialisation : Le phytotropisme se manifeste par le choix d'activités tournées vers la nature et tout ce qui la représente. La dématérialisation se répand dans l'ensemble des pratiques et elle est fortement corrélée avec le développement des outils numériques.
Kairos/Kronos vs Porosité : L'articulation Kairos/Kronos renvoie à la difficile gestion du temps, entre course contre lui et volonté de la maîtriser. Côté porosité, les sphères du travail et des loisirs s'interpénètrent de plus en plus, sous la pression des nouveaux modes de vie et des TIC.
(*) Les loisirs des Français, hors-série Marketing Book, 120 pages, parution : mars 2011. Une publication du Département Planning Stratégique de TNS Sofres. Ce hors-série “Les loisirs des Français” s'ajoute au précédent hors-série dédié à la mobilité. Cet outil en trois volumes offre une analyse des comportements des consommateurs, des stratégies des industriels, des distributeurs et des media, ainsi que des marchés de grande consommation, à travers l'analyse des données d'études quantitatives et qualitatives, pour mieux cerner les habitudes de consommation et les stratégies mises en œuvre.