Webedia Services, le couteau suisse du marketing digital

Alors qu'il célèbre sa première décennie, Webedia se réorganise pour "passer d'un métier de production à celui de conseil". L'éditeur spécialisé en SEO qui s'est lancé en 2007 avec les sites PurePeople, PureTrend et PureFans, compte aujourd'hui 180 millions de visiteurs uniques mensuels dans le monde et a depuis diversifié ses activités. Après le publishing, son métier d'origine, et l'e-commerce avec notamment le lancement début 2017 du services de livraison de paniers-recettes Illico Fresco, la société basée à Levallois-Perret accélère sur la partie services technologiques marketing (vidéo, social media, analytics...) regroupés au sein de l'entité Webedia Services. Montée en 2010, cette dernière a annoncé au début du mois sa septième acquisition en l'espace de 18 mois : Uptilab, start-up française spécialiste de l'analytics fondée en 2010 par Benjamin Cozon et Thibault de Broissia. Raphaël Grandemange, directeur général de Webedia Services et ex-DG de Starcom Mediavest Group France, décrypte ce dernier rachat et détaille la stratégie de développement de Webedia Services pour E-marketing.

Dans quelle stratégie s'inscrit l'acquisition d'Uptilab ?

Webedia Services s'est positionné sur le rachat d'Uptilab car, au sein du groupe Webedia, nous avons toujours été obsédés par l'efficacité du contenu que nous produisons, mais il nous manquait jusqu'ici ce chaînon permettant de mesurer l'efficacité de la marque média sur les ventes. Son activité est le conseil en analytics, notamment par la définition de KPI digitaux, l'implémentation de solutions de tracking, et l'activation de techniques types A/B testing pour optimiser l'efficacité des écosystèmes digitaux. Avec sa quarantaine d'experts, Uptilab était la dernière pépite indépendante en France dans le domaine de l'analytics, suite aux rachats de Wasabi Analytics par Dentsu en septembre 2016 ou encore de Fifty-Five par You and Mr Jones en janvier 2016. C'est pourquoi nous allons rapidement déployer ses outils à l'international, qui nous permettront également en interne d'optimiser le revenue management sur le partie publishing, pour faire de l'analytics un savoir-faire français à l'image du search. Cette prise de participation vient compléter l'offre de Webedia Services en data et analytics, déjà constituée par les rachats de Camp de bases et Myposeo. Grâce aux outils de contenu et vidéo (Viafrance, Edit Place) et social media (Nuke Suite, Semantiweb) en complément, nous couvrons la plupart des leviers de compréhension des audiences, qui sont utilisés en amont pour déployer des stratégies de contenu.

Quelles sont les ambitions de Webedia Services ?

Webedia Services a fait ces dernières années un effort dans l'industrialisation du contenu en amont, mais également en aval sur le gain de productivité grâce à la technologie. Aujourd'hui, nous avons choisi de commercialiser les solutions technologiques telles qu'Uptilab auprès de nos clients, principalement issus de la banque/finance/assurance et du travel, mais également les outils que nous utilisions jusqu'ici en interne comme le CMS en SaaS optimisé pour le SEO qui a fait le succès de Webedia à son lancement. La partie technologique représente actuellement 10% du chiffre d'affaires du groupe, qui devrait boucler l'année sur un chiffre de 300 millions d'euros (après 220 millions d'euros en 2016), mais nous sommes très ambitieux sur le développement de Webedia Services. Nous espérons doubler de taille d'ici 2020, moitié par acquisition moitié par croissance organique. L'ambition est également de devenir un partenaire majeur des annonceurs sur le digital en diversifiant les activités : Webedia est passé d'un métier de production à celui de conseil, faisant évoluer son modèle au gré des révolutions digitales (réseaux sociaux, mobile, vidéo...).

Quelle est la prochaine tendance marketing à laquelle se préparer ?

Tous ces nouveaux usages média créent de nouvelles opportunités en matière de contenu. Par exemple, aux Etats-Unis, Webedia développe une offre autour d'Alexa d'Amazon, car c'est un point de contact qui nécessite d'être alimenté en contenu. En effet, après avoir vécu les révolutions engendrées par Google en SEO, Facebook en social media, il faut maintenant se préparer à la vague Amazon. La marketplace générerait plus de requêtes que le moteur de recherche de Google, dont c'est devenu le concurrent numéro 1, devant Facebook même. Et cet acteur va impacter tous les business, à l'instar du marché des médicaments sur lequel il s'est lancé outre-Atlantique et entend encore se développer. C'est pourquoi les annonceurs, quel que soit leur secteur, doivent avoir un plan précis de développement sur cette plateforme et repenser leur façon de s'y positionner notamment via le contenu (fiches produits, avis clients).